Laurent Durrieu, entrepreneur aguerri, fonde TeeBike il y a quelques mois. Le principe : faire d’un vélo traditionnel un vélo à assistance électrique. Et pour cela, il ne suffit que d’une seule roue, mais pas n’importe laquelle. Cette roue dispose d’un moteur électrique rechargeable qui permet de faire jusqu’à 80 kilomètres. Par ailleurs, grâce à un smartphone et une application mobile, il est possible de régler le niveau d’assistance électrique. En somme, ce concept permet de faciliter les déplacements citadins sans avoir à acheter un nouveau vélo. 

Aujourd’hui, nous sommes en effet de plus en plus soucieux de notre impact environnemental et cela se ressent sur nos déplacements. En ville, on croise de plus en plus de deux roues. Notamment électrique. Mais se pose la question de leur durée de vie, et de leur recyclage. C’est lors d’un voyage en Chine que Laurent Durrieu découvre « un cimetière de vélo ». Des vélos abandonnés qui ne serviront plus. Après avoir fait des recherches, il constate qu’il s’agit d’un phénomène mondialisé. En fondant TeeBike, l’idée est simple : lutter contre le « tout-jetable » et améliorer l’existant. Une autre manière de penser l’upcycling.

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roues électriques teebike
Les roues avant de Teebike, qui font d’un vélo, un vélo à assistance électrique


Comment ça fonctionne une roue électrique ?

Vélo de ville, VTC ou VTT, la roue TeeBike est adaptable à tous types de vélo. Elle existe en plusieurs tailles pour s’ajuster au mieux. De plus, elle est compatible avec les tandems et n’empêche pas l’installation d’un siège enfant. Par ailleurs, la batterie de la roue se recharge facilement : il suffit de la brancher et en quatre heures, la batterie est chargée. Ces batteries sont faites de lithium de catégorie A, gage de qualité, qui lui permet d’atteindre une durée de vie de 30 000 kilomètres.  

La roue Teebike dispose ainsi de plusieurs niveaux d’assistance réglable grâce à un smartphone (elle fonctionne en Bluetooth avec une application). Sur cette application, il est possible de régler l’intensité de l’assistance. De plus, elle dispose d’une fonctionnalité « boost » qui facilite le démarrage ou les montées. Et si besoin, il est possible de couper l’assistance afin de retrouver un vélo traditionnel. En résumé, il s’agit d’une roue avant qui peut rendre un vélo multifonctions. 

« Le vélo peut devenir le mode de déplacement principal ou représenter une bonne alternative à la voiture » confie Laurent Durrieu. Et en créant cette roue, Teebike soulève un point majeur quant au développement des mobilités propres : l’aspect économique. En effet, l’achat d’un vélo à assistance électrique entraine un coût important que tous les ménages ne peuvent se permettre… D’autant qu’il faut être certain de l’utiliser afin de le rentabiliser. Et pour ceux qui n’ont pas cette certitude, il parait alors plus simple de continuer à se déplacer en voiture.

Mais si vous avez déjà un vélo et qu’il vous suffit de n’acheter qu’une roue… la donne change ? Dans les faits, cela diminue le coût à l’obtention d’un vélo électrique. D’autant plus, dans une logique de transition énergétique, qu’il est possible d’obtenir une subvention locale. Teebike fait donc le pari que sa roue viendra lever le blocage que peut représenter le coût d’un VAE.

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cimetière vélo
Moderniser son vélo afin de mettre fin aux cimetières comme celui-ci (en Chine)


Upcycling versus tout-jetable ?

La popularité du vélo électrique semble rendre le vélo traditionnel has-been. Or, la surconsommation étant entrée dans les mœurs, il parait ainsi logique de jeter son ancien vélo lorsqu’on en achète un nouveau. Or, l’écologie et le développement durable étant au cœur des préoccupations actuelles, les achats en seconde main se multiplient. C’est sur ce point que Laurent Durrieu, a vu une opportunité : « il faut redonner vie à son vélo classique en le dotant d’atouts modernes ». En d’autres termes, la clé pour ne plus jeter, c’est simplement d’améliorer les objets que l’on possède pour continuer à les utiliser.  

« Le vélo est inusable » écrit ainsi le fondateur de TeeBike. En effet, un vélo est très résistant et nécessite de l’entretien. Il parait absurde de jeter un vélo pour des freins abimés ou un pneu usé. C’est le message que TeeBike souhaite faire passer aux futurs utilisateurs : on entretient son vélo pour qu’il dure dans le temps. Y ajouter une roue à assistance électrique contribue à l’entretien et l’amélioration d’un vélo. Et à partir de là, il n’est plus nécessaire de changer de vélo. 

L’objectif de TeeBike est ainsi d’utiliser la logique d’upcycling afin de favoriser le vélo par rapport à la voiture. Une manière de moderniser de vieux équipements à moindre frais et de réduire les émissions de CO2 et son empreinte carbone. En outre, cela permettrait, à terme, d’en finir avec les décharges à vélo, et de consommer autrement. Par ailleurs, les batteries ont une durée de vie importante et peuvent être recyclés grâce à Corepile, un éco-organisme français de collecte et recyclage de piles et batteries. 

En deux ans, la startup a déjà vendu plus de 1 700 roues, notamment via des enseignes comme Decathlon et Fnac-Darty. Accompagnée par l’accélérateur Via ID et par la structure 50 Partners, son chiffre d’affaires s’élève à environ 950 000€.

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