C’est quoi un EDPM ?

Un EDPM est un Engin de Déplacement Personnel Motorisé. Il s’agit d’une nouvelle classification de véhicules qui regroupe, entre autres, les trottinettes, gyroroues et gyropodes. C’est à dire tout ce qui n’est pas un véhicule terrestre à moteur (voitures, moto, scooters) et qui ne rentre pas non plus dans la catégorie des mobilités actives (les vélos, électriques ou non, ne sont donc pas concernés).

Cette classification est entrée dans le code de la route en octobre 2019 afin d’encadrer l’essor de ces outils de micro-mobilité urbaine. L’Article 311-1 du Code de la Route s’est ainsi enrichi de l’alinéa 6.15 qui définit ainsi les EDPM : « véhicule sans place assise, conçu pour le déplacement d’une seule personne et dépourvu de tout aménagement spécial permettant le transport de marchandises, équipé d’un moteur non thermique ou d’une assistance non thermique et dont la vitesse maximale par construction est strictement supérieure à 6 km/h et ne dépasse pas 25 km/h. Il peut toutefois comporter une selle s’il s’est muni d’un système de stabilisation gyroscopique. Les engins exclusivement destinés aux personnes à mobilité réduite sont exclus de cette catégorie ».

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Pour aller plus loin

C’est à partir de 2002 que ces engins de déplacement font leur apparition en France (le gyroroue d’abord, par la marque Segway). Cependant, l’essor de ce mode de déplacement explose réellement à partir des années 2017/2018 et l’apparition des trottinettes en “free-floating”, c’est-à-dire en libre service.

En France, il s’en est vendu 232 000 en 2018, 350 000 en 2019 et les prévisions pour 2022 atteignent la barre symbolique du million (Chiffres issus du Baromètre FP2M / Smart Mobility Lab). Le phénomène – sans doute ludique au départ – est devenu viral, notamment en zones urbaines. Et ce, à l’échelle mondiale. Toutes les métropoles sont concernées par ce nouveau mode de déplacement. L’EDPM semble l’outil urbain qui allie facilité de déplacement, mise en charge rapide (environ 45 minutes) et autonomie comprise entre 40 km et 80 km.

Ainsi, l’engin de déplacement personnel motorisé est peu encombrant (se porte à la main) et peut donc faciliter l’intermodalité. Il offre par ailleurs un gain de temps lors des déplacements et roule grâce à un mode de propulsion qui ne rejette pas de Gaz à Effet de Serre. Tout comme le VAE (Vélo à Assistance Électrique) le bilan carbone d’un EDPM est de l’ordre de 22g/CO2e par utilisateur par kilomètre parcouru… contre 278 g/CO2e par passager d’une voiture pour le même kilomètre parcouru.

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Un encadrement nécessaire pour limiter les accidents

Mais pour ces drôles de machines, aucune législation n’était en vigueur et, rapidement, des questions simples se sont posées : est-ce qu’on leur applique le code de la route ? Ces engins peuvent-ils rouler sur la route ? Sur les pistes cyclables ? Sur les trottoirs ? Faut-il prévoir des emplacements pour les garer ? Au détriment de quel autre type de mobilité ?

Au-delà de ce vide juridique et de quelques désagréments mineurs (présence de trottinettes “mal garées” sur les trottoirs), le manque d’encadrement de ces engins a évidemment entraîné de premiers accidents. Si l’on manque de données consolidées sur ce sujet, les chiffres de la sécurité routière précisent que, pour l’année 2017, il y a eu en France plus de 280 blessés et 5 morts liés à des accidents de trottinettes. Mais sans compter l’arrivée en France des trottinettes en libre-service à partir de 2018. Pour comparaison, à Salt Lake City (aux États-Unis) des chercheurs ont trouvé 8 cas d’accidents de trottinette sur 5 mois de 2017 – avant l’arrivée du “free-floating” – contre 50 sur les mêmes 5 mois en 2018.

C’est pour cette raison que le code de la route vient de s’enrichir d’une nouvelle catégorie : les engins de déplacement personnels motorisés (EDPM). Elle en encadre la vitesse (doit dépasser 6km/h, c’est à dire la vitesse en deçà de laquelle on est un piéton, ce qui techniquement, empêche les EDPM de circuler sur un trottoir) tout en étant inférieure à 25 km/h.

Cela permet aussi de pouvoir verbaliser les utilisateurs d’EDPM, sanctions allant de 35€ (non respect des règles de circulation en chaussée) à 135€ (circulation sur un trottoir) et même 1500€ en cas de dépassement (par débridage) de la vitesse maximale autorisée. La Loi d’Orientation sur les Mobilités (LOM) prévoit d’ores et déjà qu’au titre de leurs pouvoirs de police, les maires pourront établir des dérogations à ces dispositions générales. Ainsi, en l’absence de pistes cyclables ou de zones vertes – sous certaines réserves – les EDPM pourront circuler sur les trottoirs en ville.

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