L’essor des micromobilités et de la pratique du vélo sont deux indicateurs qui témoignent d’un changement profond de nos comportements en matière de déplacement, et qui font des mobilités douces un marché de plus en plus intéressant. On sait, depuis quelques années maintenant, que les opérateurs de trottinettes électriques attirent les investisseurs. Fin 2020, la levée de fonds de 250 millions de dollars effectuée par l’Allemand Tier nous l’a encore rappelé.

On perçoit un autre signal intéressant, qui confirme que le développement des EDPM et des VAE est en plein boom, à travers le comportement des constructeurs automobiles qui sont de plus en plus nombreux à se positionner sur ces deux créneaux, à l’image de ce que proposent désormais des marques comme Seat, Ford ou encore Ferrari.


SEAT Urban Mobily, un programme pour séduire les jeunes urbains

L’un de ces exemples de transition à l’œuvre se retrouve chez le constructeur SEAT, l’une des marques du groupe Volkswagen. Avec le programme Seat Urban Mobility, la marque née en Espagne oriente désormais une partie de sa stratégie vers les micromobilités et les services. Récemment, elle a dévoilé :Code, une application de mobilité multimodale qui valide l’envie de la marque de ne plus être simplement un constructeur automobile.

Elle propose ainsi depuis plus d’un an une autre approche de la mobilité via des scooters électriques, un concept-car qui doit concurrencer la Renault Twizzy ainsi que des trottinettes électriques. Une stratégie qui vient répondre aux attentes des jeunes urbains, alors que la marque a constaté que la volonté d’acheter une voiture neuve a diminué de 50% sur les dix dernières années chez les -35 ans.

Cette réorientation vers la micromobilité, notamment les trottinettes, se retrouve également chez Mercedes qui développe une marque de trottinette électrique aux côtés de l’entreprise suisse Micro Mobility Systems AG. De son côté, BMW et Daimler opèrent également des trottinettes électriques via leur co-entreprise FreeNow. Elles ont d’ailleurs récemment déployé des trottinettes électriques à Paris sous la marque Hive et candidaté à l’appel d’offres de la Mairie de Paris (finalement remporté par les entreprises Dott, Lime et Tier).

Ford, via la startup Spin que le constructeur a rachetée, partage également cet engouement des constructeurs automobiles pour les micromobilités. Mais d’autres marques commencent aussi à lorgner désormais sur les véhicules à assistance électrique (VAE), un marché qui semble tout aussi prometteur.

seat micromobilité
Les véhicules de la marque SEAT dédiés à la micromobilité


Ferrari et la marque Cowboy

En juillet de cette année, la famille Agnelli (Ferrari) a par exemple participé grandement à la levée de fonds de 23 millions d’euros effectuée par la startup Cowboy, un fabricant belge de VAE qui se développe à grande vitesse en Europe. Et comme pour les trottinettes électriques, les levées de fonds se succèdent cette année pour les fabricants de VAE, puisqu’en septembre c’est la marque Vanmoof qui a annoncé une levée de 40 millions de dollars.

Pour certaines marques automobiles, le vélo est une affaire historique. C’est évidemment le cas de Peugeot, en France, ou encore de la marque Skoda en République Tchèque. Deux fabricants de vélo avant de devenir constructeurs automobiles. C’était également le cas de la marque de moto Triumph, qui revient cette année à ses premières amours avec le lancement du Trekker Gt, un vélo électrique.

Les constructeurs de moto sont d’ailleurs nombreux à se pencher sur la question ds VAE : Harley-Davidson vient de lancer la marque Cycle Company et un premier modèle de vélo électrique. La marque Ducati propose également 3 modèles de vélo électrique.

Une publicité de la marque de VAE Vanmoof qui insiste sur la transition à l’œuvre dans les mobilités.


Le marché des VAE en plein essor ?

Avec un chiffre d’affaires 2019 de 2,33 milliards d’euros, le marché du cycle progresse en France de 10,1% en valeur par rapport à 2018. Une croissance continue ces dernières années, notamment en raison du prix moyen des vélos, qui a augmenté de 51% en 10 ans. Ainsi, en 2019 il s’établit à 566 euros, une progression de 15 % par rapport à 2018.

Les VAE représentent une part importante de ce chiffre, avec 388 100 engins vendus en 2019, soit une augmentation de 12,1 % et un prix moyen en augmentation de 10 % à 1 749 €. Ils représentent désormais 45,2 % du marché. À noter que les VAE à usage sportif représentent un segment prometteur avec des ventes en progression de 36,6 % par rapport à 2018.

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