Depuis son apparition, le e-commerce ne cesse de croître et a connu un engouement notable ces dernières années. En 2019, près de 40 millions de Français auraient réalisé des achats sur internet, avec un volume de colis proche des 500 millions d’unités chaque année. Une tendance qui devrait continuer de croître dans les prochaines années. D’après la FEVAD, le 1er trimestre 2022 enregistre déjà une croissance de +11,8% par rapport au 1er trimestre 2021.

Une problématique à gérer pour l’ensemble des acteurs concernés par la livraison à domicile puisque cela affecte de nombreux sujets sur le plan environnemental. D’abord, en ce qui concerne la fabrication et le recyclage des centaines de millions de colis, généralement à usage unique, liés à cette activité. Ensuite, par rapport à la pollution émanant du transport des colis, en particulier sur le dernier kilomètre, ainsi qu’à la place des véhicules motorisés dans la ville de demain.

La logistique urbaine est ainsi soumise à de nombreux enjeux et nécessite d’être repensée dans son ensemble. Par conséquent, des initiatives fleurissent pour repenser la livraison en ville, à l’image de ce que propose le groupe La Poste avec la plateforme mutualisée et multiservice Urby.

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Livraison, mais aussi enlèvement de déchets

Opérateur du dernier kilomètre et de logistique de proximité dans les zones urbaines denses, Urby a été créé en 2018. par le groupe La Poste et la Banque des Territoires. Présente dans les principales métropoles et grandes agglomérations françaises, elle se donne pour objectif de « proposer une livraison optimisée, à la fois en termes de coûts économiques qu’en coûts environnementaux » résume Delphine Janicot, Directrice Marketing & Communication de la structure.

Concrètement, Urby dispose de ses propres plateformes de stockage afin que différents transporteurs puissent y déposer leurs colis. L’entreprise se charge ensuite d’effectuer le dernier kilomètre grâce à des véhicules bas-carbone. Urby bénéficie ainsi de deux typologies d’infrastructure pour répondre à l’ensemble des besoins de ses clients. « Il existe des centres de mutualisation situés dans un périmètre de 4 à 10 km des centres villes, qui réceptionnent les marchandises sortantes et entrantes. Ils offrent aux transporteurs la possibilité de ne pas rentrer en ville et de décharger de la marchandise en périphérie. Nous avons aussi des petits entrepôts qui sont essentiellement disposés au niveau des zones piétonnes, au cœur-même des villes » explique Mme Janicot.

Urby apporte ainsi une réponse aux transporteurs et industriels qui désirent concentrer leurs flux de marchandises dans des zones de plus en plus congestionnées et qui deviennent compliqués d’accès avec les diverses réglementations en vigueur : zones à faibles émissions qui empêchent certains véhicules de circuler ou encore piétonisation des centres villes.

Et si la livraison du dernier kilomètre est un enjeu de taille aujourd’hui, notamment du point de vue économique lorsqu’on sait qu’elle représente entre 20 et 30% du coût total de la chaîne logistique, l’entreprise compte profiter de son maillage pour proposer d’autres services.

Ainsi, Urby souhaite optimiser au maximum son maillage et son activité, notamment par la collecte de déchets. « Si l’objectif est bien évidemment de livrer, massifier et mutualiser les livraisons, il est aussi de ne pas rentrer à vide dans les entrepôts. Nous allons donc avoir cette double dimension : à la fois d’enlèvements et de livraisons » explique Delphine Janicot, consciente qu’il est possible de profiter des livraisons en centre-ville pour évacuer les flux professionnels de déchets, en particulier pour le carton ou d’autres emballages.

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camions de livraison urby


240 véhicules bas-carbone : du vélo-cargo au poids lourd

Aujourd’hui, Urby se concentre naturellement sur les territoires urbains et dispose d’entrepôts dans 23 villes, dont 19 métropoles. Mais l’entreprise souhaite également poursuivre son déploiement avec pour ambition d’être présente dans toutes les villes qui ont plus de 150 000 habitants.

De plus, Urby investit aujourd’hui 20 millions d’euros pour acquérir au global 240 véhicules à faible émission (véhicules électriques ou fonctionnant au biométhane). La flotte d’Urby sera ainsi composée de vélos cargos, de véhicules utilitaires légers ou de poids lourds. « Nous recevons en ce moment nos premiers 16 tonnes électriques. Nous avons également une centaine de vélos cargos sur le territoire qui permettent de transporter 280 kg, aussi bien sous forme de colis que de palettes qu’on installe sur des remorques » détaille Delphine Janicot.

Enfin, pour quantifier le gain environnemental de ses services, l’équipe d’Urby travaille activement sur la mise en place d’une méthode, à l’échelle d’un client, visant à faciliter le calcul du bilan carbone de celui-ci. Elle souhaite aussi pouvoir quantifier, à l’échelle d’une ville, la réduction effective du nombre de véhicules que sa solution permet.

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