Sommes-nous prêts pour intégrer les insectes à grande échelle dans notre alimentation ? Une question qui ne se pose pas dans de nombreux pays du monde, en particulier en Asie où près de 2 milliards de personnes en consomment déjà régulièrement.
Mais si l’entomoculture fait beaucoup parler d’elle en Europe et aux États-Unis, c’est bien parce qu’elle fait partie des solutions qui devraient permettre, demain, de nourrir une humanité toujours plus nombreuse tout en préservant les ressources de la planète.
Depuis quelques années, de nombreuses entreprises se sont positionnées sur ce secteur et proposent des produits essentiellement des aliments à destination de l’élevage et de l’aquaculture. Certaines vont encore plus loin (nourriture pour les animaux domestiques) et certaines testent même des produits pour l’alimentation humaine.
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Ÿnsect, la licorne des nouvelles protéines à base d’insectes
Fondée en 2011, Ÿnsect est devenue ces dernières années un acteur de référence à envergure mondiale dans le secteur de la production de protéines à base d’insectes. L’entreprise compte 200 employés et est en train de construire sa 3ème unité de production, qui devrait être la plus grande ferme verticale du monde.
Depuis sa création, elle a levé 425 millions de dollars auprès de fonds d’investissements, de banques et d’institutions publiques. Elle propose aujourd’hui 3 gammes de produits : de la nourriture à destination des animaux d’élevage, des fertilisants pour les cultures et une gamme d’ingrédients destinés à l’alimentation humaine disponibles notamment sous forme de poudres utilisables en pâtisserie et en cuisine. Avec 300 brevets déposés et 10 ans d’existence sur ce marché, Ÿnsect est l’une des entreprises les plus avancées en la matière.
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Agronutris, des insectes pour l’agroalimentaire
Dès 2011, Agronutris s’est spécialisée dans l’élevage et la transformation d’insectes en protéines à destination de l’alimentation animale. Leurs produits sont obtenus à partir de larves de mouche soldat noire, dont le cycle de développement est particulièrement court et possède un fort potentiel de valorisation des biodéchets.
L’huile et la farine commercialisées par Agronutris constituent ainsi des alternatives intéressantes aux farines utilisées par l’aquaculture et répondent également aux besoins nutritionnels des animaux de compagnie. Comme Ÿnsect, l’entreprise développe également un engrais organique à base de déjections de larves. Riche en éléments nutritifs, cet engrais peut se substituer aux produits fertilisants chimiques.
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InnovaFeed, innover pour un système alimentaire durable
Depuis quatre ans, InnovaFeed a pour objectif de redonner à l’insecte une place de choix dans nos systèmes alimentaires, en lien avec les filières zéro-déchet. Leur optique est ainsi d’utiliser tout ce que les insectes peuvent apporter, tout en utilisant les co-produits agricoles pour leur alimentation.
La technologie développée par l’entreprise repose en partie sur l’intelligence artificielle et s’inspire du cycle naturel de croissance de l’insecte. Comme ses consoeurs, InnovaFeed propose des produits pour l’alimentation animale (volaille, porcs, poissons et animaux de compagnie) ainsi qu’un fertilisant pour les cultures.
NextProtein, nourrir les animaux de manière durable
La startup NextProtein est le fruit d’une réflexion menée par Syrine Chaalala, qui travaillait auparavant à la FAO, et Mohamed Gastli, un ingénieur chimiste. Tous deux ont eu pour objectif de trouver une façon de nourrir les animaux d’élevage qui tiendrait compte de l’impact du changement climatique sur les cultures et du besoin de sobriété qui en découle.
Elle propose ainsi une démarche circulaire qui repose sur des larves de mouche élevées avec des déchets alimentaires et transformées en huile, farine et engrais agricoles. Les produits alimentaires que l’entreprise propose peuvent être utilisés aussi bien dans l’aquaculture que pour l’alimentation de n’importe quel animal de compagnie.
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Cycle Farms, une coopération franco-africaine autour des nouvelles protéines
Créée par deux ingénieurs d’AgroParisTech en 2015, la société Cycle Farms, lauréate du concours d’innovation BPI France se développe entre l’Europe et le continent africain, avec un centre de Recherche et Développement basé en France et une unité de production localisée au Ghana.
Les produits qu’elle propose sont destinés à deux secteurs particulièrement consommateurs de farines : la pisciculture et l’aviculture, ce qui permet de réduire l’apport en farine de poisson dans ces élevages. La technologie développée par Cycle Farms permet de produire de la farine riche en protéines pour une consommation d’énergie réduite.
Protifly, valoriser les résidus organiques
L’entreprise, créée en 2016, vise à concilier deux enjeux : celui de pouvoir nourrir la planète et celui de la valorisation des déchets issus de l’industrie agro-alimentaire. Pour cela, Protifly s’est spécialisée dans l’élevage de larves de mouche soldat noire et s’appuie sur la capacité de ces insectes à convertir la biomasse.
Les larves seront ensuite transformées en protéines et huiles destinées notamment à l’alimentation des poissons. Protifly a à cœur de produire localement, pour réduire la dépendance aux exportations et développer les circuits locaux.
Jimini’s, un acteur pour l’utilisation des insectes dans l’alimentation humaine
Dès 2011, Jimini’s, dont les produits sont fabriqués près de Melun, commercialise une grande variété de produits pour qui veut intégrer les insectes à son alimentation. Ses produits sont créés avec des insectes issus de fermes européennes, et Jimini’s propose différentes façon de les consommer : natures et simplement déshydratés, salés ou sucrés ou en barres de céréales.
L’objectif de la marque est ainsi de rendre l’insecte aussi appétissant que possible pour le consommer aussi bien à l’apéritif qu’au goûter. Sur son site internet, l’entreprise propose aussi quelques recettes pour inspirer et faciliter l’utilisation de ses produits. Un premier acteur qui centre son approche sur l’alimentation humaine.
Micronutris, un pionnier qui cherche à démocratiser l’insecte dans l’alimentation humaine
Micronutris est une entreprise qui a également vu le jour en 2011 et qui se targue d’avoir été ainsi la première ferme d’élevage d’insectes en France. Elle élève des ténébrions et des grillons, dans une logique zéro déchet : les insectes sont nourris aux épluchures et leurs déjections servent d’engrais pour les cultures maraîchères.
Derrière, l’entreprise a développé toute une gamme de produits transformés permettant d’intégrer progressivement les insectes à notre alimentation. Une variété de recettes et de conseils culinaires sont d’ailleurs disponibles sur leur site internet.
👉 Voir notre article sur Micronutris
Reglo, des croquettes éthiques et saines
Lancée en juin 2020, Reglo produit et commercialise des croquettes à base de protéines d’insectes. L’objectif est de permettre aux propriétaires d’animaux de s’éloigner des réseaux de distribution classiques, qui reposent sur des élevages de viande ou de poisson dont la transparence et la traçabilité sont parfois difficiles à suivre.
L’entreprise propose donc deux types de produits, l’un pour les canidés et l’autre pour les chats, qui permettent de réduire l’empreinte environnementale de la nourriture pour animaux de compagnie tout en assurant à ces derniers une meilleure nutrition.
👉 Lire notre article sur Reglo
Tomojo, pour la santé des animaux et de la planète
Autre entreprise engagée dans le domaine de l’alimentation animale, Tomojo a choisi de remplacer la viande par de la farine d’insectes pour ses croquettes. La structure s’approvisionne en insectes élevés dans des fermes hollandaises et françaises, nourris aux résidus agricoles locaux. Les croquettes sont ensuite fabriquées dans des ateliers en Mayenne. De plus, la marque veille à ce que les emballages utilisés soient entièrement recyclables.