C’est quoi l’agroécologie ?

L’agroécologie, c’est un ensemble de pratiques agricoles centrées sur les interactions naturelles qui existent entre les écosystèmes (faune, flore, bactéries). Les pratiques agroécologiques permettent de proposer des systèmes agricoles durables qui s’appuient donc sur les solutions offertes par la nature. C’est une alternative à l’agriculture conventionnelle.

L’agroécologie, cependant, ça n’est pas un retour à l’agriculture du moyen-âge. Au contraire, ces pratiques s’appuient sur la recherche scientifique et biologique pour mieux comprendre les interactions naturelles qui existent entre les écosystèmes afin de proposer des solutions aux agriculteurs pour limiter le recours aux produits phytosanitaires et au travail intensif des sols afin de préserver les ressources naturelles et la biodiversité.

Les grandes pratiques de l’agroécologie sont les suivantes :

– Favoriser les associations de cultures (fruitiers-légumineuses par exemple)
– Favoriser la rotation des cultures sur plusieurs petites parcelles afin de préserver les sols
– Limiter l’érosion des sols (semer en place sans labourer, culture sur butte, couverture de sols et paillis)
– Limiter les intrants chimiques (préférer les engrais verts, le compost et l’action naturelle des animaux)
– Favoriser les éléments paysagers (arbres, haies, mares, etc.)
– Favoriser les cultures adaptées au terroir local

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Pour aller plus loin

Après la seconde guerre mondiale, la nécessité d’introduire une agriculture intensive visant à assurer notre sécurité alimentaire était une excellente idée. Cependant, ce modèle qu’on appelle aujourd’hui l’agriculture conventionnelle – basé sur le recours aux engins agricoles, le labour et l’utilisation intensive d’intrants phytosanitaires de synthèse – a eu des conséquences directes sur notre manière de concevoir l’agriculture : disparition des haies et des bocages, agrandissement des parcelles, sur-spécialisation des cultures, appauvrissement des sols, etc.

70 ans plus tard, ce modèle a atteint ses limites. Dans le monde, la majorité des sols agricoles sont usés par ces pratiques et doivent faire face à une érosion accélérée. « En diminuant les éléments nutritifs disponibles pour les plantes ainsi que l’espace dont elles disposent pour s’enraciner, l’érosion peut réduire le rendement des cultures jusqu’à 50 % » précise à ce sujet la FAO, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture. En outre, le recours massif au labour et aux intrants de synthèse (pesticides, insecticides, herbicides) a entraîné une perte accrue de la biodiversité des sols mais aussi des insectes pollinisateurs et des oiseaux.

Un sujet qui a d’ailleurs été remonté dès les années 1960, quand la scientifique américaine Rachel Carson dénonce l’utilisation du DDT. Aujourd’hui, ces scandales existent encore avec le glyphosate et les néonicotinoïdes. D’où l’urgence de tendre vers de nouvelles pratiques et de nouveaux modèles agricoles.

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Quels modèles pour l’agriculture de demain ?

Parmi les solutions existantes, il y a la naissance de l’Agritech et ce qu’elle apporte aux agriculteurs, notamment via l’agriculture de précision et, dans une autre mesure, par le développement de l’agriculture urbaine.

Mais il y a aussi la recherche d’une agriculture raisonnée et raisonnable : c’est l’agroécologie. L’ONU présente depuis longtemps l’agroécologie comme le moyen de nourrir la planète tout en préservant les ressources naturelles. Grâce à un mélange de pratiques ancestrales, de technologie et d’un travail scientifique rigoureux, l’agroécologie nous permet de mieux comprendre le fonctionnement des écosystèmes et de proposer des alternatives naturelles pour renforcer notre résilience alimentaire.

En France, c’est principalement l’INRAE qui mène les recherches scientifiques sur le sujet. Leurs travaux portent, par exemple, sur la préservation des prairies et leur adaptation au changement climatique ; sur l’agriculture de conservation des sols ; sur le développement de produits de biocontrôle ou de biostimulation, ou encore sur l‘agroforesterie.

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agriculteur
Thierry BEAUVAIS, agriculteur pratiquant l’ACS (Agriculture de conservation des sols). Pougny, Nièvres (58), 26 novembre 2018.


L’agroécologie, modèle dominant de l’agriculture du futur ?

L’agroécologie est donc un mix entre l’agronomie, l’écologie et le bon sens. Il s’agit de mettre en place à un endroit donné les meilleures relations possibles entre la biodiversité, les sols, le climat et les techniques de culture. À ce titre, l’agroécologie épouse volontiers les concepts de permaculture, d’agroforesterie ou encore d’agriculture de conservation des sols. L’idée principale étant que les animaux et le climat sont davantage des collègues de travail que des éléments à combattre. Elle se base notamment sur la diversification végétale des parcelles et des paysages agricoles en opposition aux monocultures actuelles.

Par rapport au futur, l’avantage certain de ce modèle est qu’il favorise l’agriculture sur de petites surfaces et vient en complémentarité de pratiques nouvelles comme l’aquaponie et l’hydroponie. Par ailleurs, ce type d’agriculture implique moins de dépenses en machines, en produits chimiques et peut rendre productive de petites parcelles. 

L’agroécologie peut donc se généraliser facilement dans des zones économiquement faibles ou encore relever le niveau de vie des agriculteurs. À ce titre, les pratiques agroécologiques pourraient représenter une alternative crédible pour devenir le modèle dominant demain. Il y a fort à parier qu’elle se base également sur l’apport de l’agritech afin d’être encore plus efficace.

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