C’est quoi l’hydroponie ?

La culture hydroponique, c’est une manière de cultiver des plantes sur un substrat neutre et inerte (de type sable, pouzzolane, billes d’argile ou encore laine de roche). Ce substrat est ensuite régulièrement irrigué par une solution liquide chargée en nutriments qui apporte des sels minéraux et des nutriments essentiels au développement de la plante.

C’est donc une culture hors-sol (les plantes ne sont pas en terre) qui est très en vogue dans le cadre du développement de l’agriculture urbaine, car elle peut être réalisée facilement en ville, sur des toits, dans des garages ou des bâtiments voire même des containers. Entre autres avantages, l’hydroponie est une culture économe en eau, qui garantit des productions sans pesticides et qui permet aussi de lutter contre l’artificialisation des sols.

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Pour aller plus loin

L’hydroponie est donc une forme particulière de culture de végétaux hors-sol et dans l’eau. En effet, les racines des plantes plongent dans un substrat inerte irrigué par une solution nutritive, ou trempent simplement dans celle-ci. Le substrat sert principalement de support. Il est généralement composé de billes d’argiles, de cailloux, fibres de coco ou encore de pouzzolane.

De son côté, la solution nutritive est composée d’eau additionnée d’un engrais liquide. Cet engrais est dosé pour obtenir une bonne concentration en azote, phosphore, potassium et autres sels minéraux et oligo-éléments nécessaires aux plantes. De cette manière, les racines se nourrissent des éléments contenus dans la solution aqueuse afin de pouvoir se développer.

Ainsi, l’hydroponie offre deux intérêts majeurs. D’abord, elle permet de produire des cultures sans terres agricoles disponibles. Cette technique est donc essentiellement utilisée en agriculture urbaine. C’est ce qui permet de cultiver par exemple des caves, garages ou encore containers, à l’image de ce que proposait la startup Française Agricool où de ce que proposent les entreprises spécialisées dans l’Indoor Farming et les fermes verticales. Cela s’avère également utile pour développer l’agriculture dans des pays où les terres fertiles sont rares et où la sécheresse est trop importante.

En outre, l’hydroponie permet également de gagner en productivité. Le dosage très précis des éléments nutritifs de la plante favorise une croissance rapide et des rendements élevés. Par ailleurs, les cultures hydroponiques peuvent se faire à la verticale. Cela permet d’être très productif sur de petits espaces. Enfin, avec la culture hydroponique, les plantes ne sont pas en concurrence avec les adventices. Il n’y a donc pas besoin de désherbage ou d’herbicides. Généralement, le recours aux insecticides et fongicides est également très réduit en hydroponie. Dans ce cadre, l’hydroponie peut se rapprocher de deux types de modèles agricoles : l’agriculture de précision et l’agroécologie.

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Des salades et herbes aromatiques cultivées en hydroponie dans une ferme urbaine


Une technique appréciée, mais qui ne fonctionne pas pour tout

L’hydroponie permet de faire d’importantes économies d’eau pour deux principales raisons : d’abord, il n’y a plus d’arrosage ; et ensuite, ce type de culture implique en effet peu de pertes d’eau par évaporation tout en préservant les plantes du stress hydrique. Pour faire face à la raréfaction de la ressource en eau (70% de l’eau douce potable disponible dans le monde est utilisée par le monde agricole), l’hydroponie est donc un modèle très intéressant.

À l’instar de l’aquaponie, c’est un système qui fonctionne en circuit fermé car l’eau y est en permanence recyclée. Généralement, une cuve récupère l’eau en fin de parcours, la réalimente en engrais – en granules ou en poudre – et la réinjecte dans le circuit à destination des plantes. C’est ainsi que l’hydroponie permet la réduction drastique des volumes d’eau nécessaires à la production maraîchère.

Cette pratique fait partie des grandes tendances de l’agritech. L’hydroponie est cependant décriée à certains égards. La pratique permet en effet de produire tout au long de l’année, et donc hors-saison. Enfin, le modèle n’est pas adapté à tout type de cultures. Il faut davantage le voir comme un modèle complémentaire à l’agriculture en plein champ. Un modèle complémentaire qui facilite l’essor de l’agriculture urbaine et qui permet surtout de se passer de certains produits importés de l’étranger. L’hydroponie est notamment prisée pour la culture d’herbes aromatiques, que l’on importe généralement du Kenya en hiver (bilan carbone monstrueux).

Cependant, développer ce modèle à très grande échelle pour des productions comme la tomate pose aussi question. Ainsi, les cultures intensives espagnoles, telles que les serres géantes d’Almeria adossent leur production à un système hydroponique. Idem pour Savéol, leader de la tomate en France avec 80 000 tonnes par an. On estime qu’en France, près de 70% des tomates sont produites de la sorte.

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