L’agriculture a toujours joué un rôle essentiel dans l’Histoire. Elle a permis la sédentarisation et la naissance des premières civilisations. Elle a été au premier plan de la structuration de nos sociétés. Sans surprises, elle est à nouveau un des piliers de la transition écologique et de la bataille pour un développement durable.

Aujourd’hui, le modèle prédominant qu’est la monoculture doit se réinventer. L’épuisement des sols, la raréfaction des terres agricoles disponibles et les scandales liés aux produits phytosanitaires obligent les agriculteurs à revoir leur modèle. Aujourd’hui, l’objectif est d’arriver à créer une agriculture durable. Le développement du numérique est en partie la solution à cet enjeu. Mais pas seulement. Nous avons identifié quatre grandes tendances à suivre sur ce secteur.

vue d'artiste de projet d'immeuble végétalisé par la société topager


L’agriculture urbaine et les fermes verticales

D’ici peu, environ 50% de la population mondiale habitera en zone urbaine. Et d’ici 2050, on estime qu’il faudra nourrir un peu moins de 10 milliards d’êtres humains. Un paradoxe qui saute aux yeux : Comment faire pour étendre les terres agricoles, et en même temps, étendre les terres urbanisées ? Une clé de ce mystère réside dans l’intensification de l’agriculture urbaine.

Jardins partagés, toits potagers, fermes verticales, production de fruits et légumes dans des container ou des caves… Elle est possible sous différentes formes. Aujourd’hui, ce type d’agriculture est pratiquée par plus de 800 millions de personnes dans le monde. C’est un bon début. Entre autres avantages, l’agriculture urbaine fournit des aliments frais dont la commercialisation est facilitée par l’essor des circuits-courts. Elle génère des emplois qui revêtent un intérêt social et solidaire. Aussi, elle favorise la création de « zones vertes » qui rendent les villes plus adaptées au réchauffement climatique. D’autre part, elle permet aussi de recycler les déchets urbains.

En France, parmi les pionniers de ce système, on retrouve les start-up Agricool (production de fraises dans des container) où encore Aéromate (qui cultive des herbes aromatiques sur 500 mètres carrés de toits appartenant à la RATP). Mais il y en a d’autres à l’instar de ce que propose Merci Raymond. Et les exemples sont de plus en plus nombreux car la pratique tend à se démocratiser. Avec elle, le modèle économique s’affine. De là à devenir un axe fondamental ? Pourquoi pas. La ville de Paris annonçait d’ailleurs récemment vouloir ouvrir 33 hectares de surfaces à l’agriculture urbaine d’ici 2020.

exemple aquaponie


L’aquaponie

L’aquaponie est un modèle émergeant qui permet de mixer l’élevage de poissons et la culture hors-sol (hydroponie). Un cercle vertueux où végétaux, poissons et bactéries fonctionnent en symbiose. Les déchets de l’un formant la nourriture de l’autre. Quand on parle d’économie circulaire, l’aquaponie en est un bel exemple.

Le modèle possède également de nombreux avantages. D’abord, il y a une question d’économie d’eau puisqu’il n’est plus nécessaire d’arroser les végétaux. Ensuite, les systèmes aquaponiques sont faciles à mettre en place et peuvent s’installer un peu partout. Surtout à domicile en intérieur où au jardin. Et cela permet d’obtenir toute l’année des aliments frais et garantis bio. Le modèle économique est pour le moment encore instable. CitizenFarm, un des pionniers de l’aquaponie en France en a fait les frais récemment. Pourtant il y a un réel potentiel et d’autres acteurs ont repris le flambeau. C’est le cas par exemple de la startup Agriloops.

robot agricole


L’agriculture de précision

GPS, applications mobiles, capteurs de données, drones et robots agricoles… L’agriculture de précision, c’est le coeur battant de l’Agtech. Où comment les innovations technologiques permettent d’optimiser la production agricole.

L’objet principal de l’agriculture de précision, c’est d’utiliser la technologie afin de mettre en place des systèmes d’aide à la décision : Collecte, traitement et analyse de données. Savoir par exemple où et quand arroser. Quoi et quand traiter. Quand et comment vendre.

Car ces systèmes peuvent avoir diverses finalités.  Aider les producteurs dans une meilleure gestion de leurs ressources, un meilleur traitement des parcelles ou encore une meilleure vente des produits. A terme, c’est grâce aux avancées faites dans ce secteur que tout un autre pan de l’Agtech va se développer. Notamment la robotisation, via la maturité des technologies qui concernent la reconnaissance d’images et le traitement en temps réel des données issues des parcelles. Bref, c’est un secteur à suivre dans lequel la France compte de nombreuses pépites et un bel avenir.

élevage d'insectes


Les protéines alternatives

Enfin, dernière tendance qui fait bouger l’agriculture, c’est la diversification de nos productions traditionnelles vers de nouveaux champs d’investigation. Et notamment la manière dont on peut pourvoir les animaux d’élevage et de compagnie en protéines. Les animaux consomment énormément et l’idéal est de limiter la part des terres agricoles qui est consacrée à leur alimentation.

Pour cela, il existe notamment deux types de production qui sont entrain de se démocratiser : L’élevage d’insectes et de microalgues. Plusieurs sociétés comme Algoplus ou encore Ynsect en sont des pionniers en France. Ajoutons à cela que ces produits – dans l’absolu – sont également comestibles pour les humains. Il n’est pas impossible qu’un jour, cette tendance dépasse la simple nutrition animale !