Il s’agit de la première acquisition “tech” de Too Good To Go depuis sa création en 2016. Pionnier dans la lutte contre le gaspillage alimentaire, l’entreprise co-fondée par la française Lucie Basch est aujourd’hui un acteur de référence et l’un des leaders mondiaux sur le sujet. En 6 ans, la startup a beaucoup travaillé sur la démocratisation de son application mobile permettant de revaloriser les invendus alimentaires. Mais elle ne s’est pas arrêtée là, proposant des actions concrètes aux municipalités pour aller vers des cantines « zéro gaspi » ou en portant un pacte sur les dates de consommation avec les acteurs de la grande distribution.

Avec l’acquisition de la startup Coda Bene, Too Good To Go se lance une nouvelle étape qui vise à créer une suite de solutions technologiques permettant de lutter contre le gaspillage alimentaire. Cette logique devrait permettre à la startup de répondre à tous les besoins des distributeurs alimentaires, et notamment à celui de la réduction de « la démarque casse » qui concerne justement les produits qui arrivent à leur date de péremption.

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CodaBene, 3 millions de produits alimentaires sauvés de la poubelle chaque mois

CodaBene est une entreprise co-fondée en 2019 par Laurent Bacot et Jérémy Denais, rejoints par Nicolas Arias et Margaux Cornu par la suite. Elle a lancé la plateforme FoodMemo qui se présente comme un logiciel permettant une gestion digitalisée des dates de péremption afin de réduire les invendus alimentaires en magasin.

« Il s’agit d’une application qui va aider les équipes en magasin à détecter les produits qui approchent de leur date de péremption et, pour chacun d’entre eux, de formuler une recommandation pour valoriser au mieux ces produits et éviter qu’ils ne soient jetés alors qu’ils sont encore bon pour être consommés » expliquait aux Horizons Margaux Cornu il y a quelques mois.

Aujourd’hui, CodaBene commercialise ce logiciel sous forme d’abonnement à des enseignes de distribution telles que Casino, Monoprix ou encore Intermarché. L’application leur propose ainsi différentes solutions pour valoriser leurs produits à date courte : une remise sur le prix pour inciter à l’achat ; le don aux associations ou encore le fait de l’ajouter à un panier sur des applications comme celles de Too Good To Go ou de Phenix. Au total, FoodMemo a permis d’éviter de jeter à la poubelle l’équivalent de 3 millions de produits alimentaires chaque mois.

“Nous sommes ravis d’intégrer CodaBene et la plateforme FoodMemo à notre offre pour lutter efficacement contre le gaspillage alimentaire en magasin. Avec cette acquisition, nous allons désormais plus loin pour accompagner et conseiller nos distributeurs partenaires de façon plus holistique dans la gestion et l’optimisation de leurs surplus et invendus alimentaires » déclare Mette Lykke, CEO de Too Good To Go, qui connaît bien la jeune pousse puisque les deux entreprises collaborent depuis plusieurs mois sur ce sujet des dates de consommation.

Elles ont également fait partie des acteurs engagés dans le groupe de travail permettant d’établir le Label national anti-gaspillage alimentaire dévoilé par le gouvernement en mars 2023.

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La gestion des dates de péremption, une priorité de l’antigaspi

Le gaspillage alimentaire représente entre 1% et 3% du chiffre d’affaires des magasins alimentaires. Si cela peut paraître peu en valeur, ce gaspillage concerne en réalité des millions de produits qui peuvent encore être consommés et il est en très grande partie liée à la démarque casse imputable aux dates de péremption.

Too Good To Go France et CodaBene travaillent depuis plusieurs années ensemble sur ce sujet. D’abord auprès des magasins puisque FoodMemo inclut déjà TGTG dans son offre ; mais aussi à travers les actions liées au Pacte des dates de consommation dont CodaBene fut l’un des premiers signataires. Les deux startups ont également mis en place d’autres projets sur ce sujet. En particulier le pictogramme “observez, sentez, goûtez” qui a été développé et apposé par 465 entreprises et sur 1 700 millions de produits de grande consommation dans 12 pays européens.

Aujourd’hui, c’est donc une nouvelle page qui s’ouvre pour les deux entités avec ce rapprochement et, on l’espère, de nombreux projets à venir pour continuer de lutter contre le gaspillage alimentaire.

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