C’est quoi l’écomobilité ?
Aussi appelée mobilité durable, l’écomobilité représente un ensemble de pratiques qui permettent de réduire drastiquement l’empreinte carbone de nos déplacements quotidiens. Fruit d’une prise de conscience des dégâts environnementaux liés à l’usage immodéré de la voiture individuelle, l’écomobilité suppose un changement fondamental, voire radical, de nos modes de déplacement.
Elle se développe à la fois grâce à des politiques publiques – à l’image de la LOM – mais surtout par les initiatives des associations et startups qui se développent sur ces sujets. On peut citer par exemple l’essor des vélos à assistance électrique et des EDPM, celui du covoiturage, ou encore les initiatives qui favorisent le recours aux transports en commun et à l’intermodalité.
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Pour aller plus loin
En France, le secteur du transport (collectif, de marchandises et individuel) est responsable de 30% du total des émissions de GES (Gaz à Effet de Serre), dont la moitié est lié à la voiture individuelle. En ville, on estime qu’un trajet automobile sur 10 est inférieur à 500 mètres, et que la moitié des déplacements en voiture est inférieure à 3 kilomètres – ce qui représente 15 minutes de vélo – avec un taux moyen de 1.14 passager(s) par véhicule. Exemple parlant de cet usage excessif de la voiture individuelle, Johanna Rolland, la maire de Nantes annonçait en Novembre 2020 que “si chaque conducteur prend une personne en plus dans son véhicule, cela réduirait le trafic automobile de 40%“ dans la métropole nantaise.
Or, l’usage de la voiture individuelle implique un coût sévère pour l’environnement, pour la biodiversité, mais aussi pour la santé publique et pour les ménages autant que pour les pouvoirs publics. En France, ce sont par exemple 48 000 décès prématurés qui sont causés par la pollution de l’air, qui provient en grande partie du trafic automobile. Et pourtant, le nombre de véhicules en circulation a considérablement augmenté ces dernières années. La France comptait ainsi 6 Millions d’automobiles en 1960 ; 21 Millions en 1980 et 42 Millions de véhicules en 2020.
Par ailleurs, les infrastructures dont dépendent les voitures ont également un coût pour la biodiversité. Au total la superficie des routes, voies publiques et parkings représente une artificialisation des sols de 17 000 Km². À Paris, 50% de la chaussée est dédiée aux modes de transports motorisés. Par ailleurs, les collectivités territoriales (selon la Cour des Comptes) consacrent 9% de leur budget (soit 12 Milliards d’€) à l’entretien des réseaux routiers tout en étant impuissantes à régler la question des embouteillages en ville.
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L’écomobilité, une prise de conscience citoyenne ?
L’écomobilité est donc une prise de conscience citoyenne qu’il faut désormais se déplacer de manière différente et privilégier les mobilités douces. Une prise de conscience qui s’accompagne aussi de la mise à disposition de nouveaux outils pour faciliter cette transition vers les mobilités durables.
On pourrait donc dire que le trajet écomobile est avant tout celui que l’on évite lorsqu’il peut être différé. C’est celui que l’on fait d’abord à pied, ou en combinant la marche avec un transport en commun ou l’utilisation d’un EDPM, en toute propriété ou en Free-Floating. À défaut covoiturage et autopartage font partie des solutions intermodales à privilégier.
Il s’agit d’une vision plurielle de la mobilité qui réserve l’usage de la voiture à certains trajets qu’on ne peut pas effectuer autrement (notamment pour les personnes âgées ou personnes à mobilité réduite) et qui vise surtout à sortir de l’usage “confort” du véhicules individuel. Évidemment, les modes de propulsion comme l’électrique, l’hybridation ou encore la propulsion à hydrogène intègrent cette vision.
Mais partiellement car, d’après l’ANSES, le tout électrique n’est pas une réelle solution si elle n’est pas assortie d’une réduction de l’usage de la voiture.