C’est quoi les MaaS ?

Les Maas, ou Mobility-as-a-Service, ce sont des outils numériques sous forme de sites ou d’applications en lien avec les services de mobilités mis en place dans les villes. Ces outils permettent à leurs utilisateurs d’obtenir en temps réel des informations, par exemple, sur les modes de transport disponibles en fonction du temps de trajet et de la distance ; ou encore de gérer la dématérialisation des billets et abonnements aux transports en commun.

Les applications de mobilité as-a-service sont ainsi de plus en plus nombreuses, notamment en zones urbaines où elles participent à l’essor des mobilités douces. Les collectivités locales, en particulier, sont souvent intéressées par leur mise en place.


Pour aller plus loin

Le concept de Mobility-as-a-Service fut pour la première fois évoqué en 1996 par Nico Tschanz et Hans-Dieter Zimmermann, deux chercheurs suisses de l’Université de St Gallen. Leur idée était de développer un système « d’assistant d’information intelligent » pour les organisations de transport et les voyageurs afin que ces derniers puissent organiser leurs voyages plus facilement.

Derrière, avec l’avènement d’Internet puis des technologies mobiles, de nombreuses startups se sont mises à proposer des services de mobilités pour faciliter les transports, à l’image de BlaBlaCar, de Uber ou encore de TrainLine. Par la suite, de premières expérimentations de plateformes transversales apparaissent, notamment en Suède ou en Finlande avec l’entreprise MaaS Global, qui parvient à lancer un dispositif à Helsinki via l’application Whim, en 2017.

C’est alors la première application qui agrège les différents modes de transports existants dans une ville et qui propose aux utilisateurs d’y accéder via une seule application. Ayant du succès dans la capitale finlandaise, la plateforme devient alors disponible dans plusieurs villes d’Europe.


À qui profitent les MaaS ?

Les MaaS sont un atout majeur pour les particuliers dans un contexte de multiplication des choix de mobilités. Ils leur permettent de gérer leurs trajets quotidiens plus facilement : connaître les horaires, suivre le parcours d’un bus en temps réel, acheter des tickets ou réserver un covoiturage, etc. Le grand avantage de ces systèmes est qu’ils encouragent donc les mobilités douces, mais aussi l’intermodalité, qui consiste à utiliser plusieurs modes de déplacement différents dans un même trajet.

Pour les régies de transport, les MaaS sont également une solution intéressante pour étendre leurs offres et toucher de nouveaux usagers. La SNCF, par exemple, a lancé l’Assistant, une application proposant d’autres modes de transport pour planifier la suite de son voyage après la réservation d’un train. Les collectivités territoriales y trouvent également leur compte pour réduire le trafic automobile et la pollution.

Les constructeurs automobiles sont également intéressés par ces innovations afin de proposer de nouveaux services et de faire évoluer leur métier. C’est ainsi que SEAT, par exemple, avec son programme SEAT Urban Mobility, s’est lancé dans la micromobilité et dans la création d’un service de mobilité pour faciliter l’autopartage. C’est aussi dans cet état d’esprit que Renault et PSA ont chacun lancé leurs services d’autopartage, Zity pour Renault et Free2Move Paris pour PSA.

L’open-source, pilier du développement des MaaS

Pour que ces services puissent fonctionner et être efficaces, l’accès à la donnée est essentiel, en particulier celles qui concernent les régies de transports (services de bus, tramway et métro). En France, depuis le 6 août 2015, une loi oblige les opérateurs des services de transport et les collectivités à publier les données relatives aux usages réguliers, ce qui comprend notamment les arrêts, les tarifs et les horaires habituels.

Une proposition renforcée par loi LOM du 24 décembre 2019 qui rend obligatoire de partager les données statiques, mais aussi certaines données dynamiques (informations en temps réel sur le trafic) et certaines données historiques qui portent sur les habitudes de circulation ou de disponibilité des véhicules en autopartage. Pour permettre ce processus de partage des données, un Point d’Accès National (PAN) a été mis en place en 2018, sur lequel les données peuvent être publiées via le portail transport.data.gouv.fr.  

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