Ces dernières années, le marché des articles d’occasion et de la seconde main connaît une croissance significative. Une tendance qui est motivée par des préoccupations environnementales, et qui est également alimentée par des considérations liées au pouvoir d’achat. Un fait particulièrement d’actualité ces derniers mois, mais qui a toujours été étroitement lié au marché de l’occasion. Ainsi, selon une étude Kantar réalisée en 2020, 69% des consommateurs achètent des produits d’occasion parce que leur prix est plus avantageux que celui des produits neufs.
Les offres de seconde main se sont notamment développées rapidement dans le domaine de la mode avec le boom des applications comme Vinted, mais aussi dans le domaine de l’IT – et particulièrement de la téléphonie avec le développement du reconditionné. Une tendance qui s’étend aujourd’hui à de nouveaux secteurs d’activités, et la filière des jeux et jouets ne fait pas figure d’exception. D’ailleurs, une récente étude réalisée par l’enseigne King jouet estime que 78% des parents ont déjà acheté ou revendu des jeux de seconde main.
Un sujet qui n’est pas anodin car la durée d’utilisation moyenne d’un jouet est de moins de 6 mois en France ; ce qui est dérisoire. En parallèle, plus de 100 000 tonnes de jouets sont jetées chaque année dans l’hexagone, sachant que 80 % de nos jouets et jeux proviennent de Chine et d’autres pays asiatiques. Au total, cela entraîne un vaste gâchis de ressources et d’énergie qui pourrait être largement évité.
C’est d’ailleurs la raison pour laquelle la loi AGEC de 2020 impose la création d’une filière REP pour les jouets et jeux afin d’améliorer leur collecte et leur recyclage. Cependant, en amont du recyclage, il semble que les professionnels du secteur auraient tout intérêt à intégrer la seconde main dans leurs catalogues. L’Ademe estime d’ailleurs que le geste est déjà bien ancré dans les comportements des consommateurs. D’après leurs chiffres, entre 45% et 70% des jouets sont d’abord donnés à des proches (famille, amis) où vendus d’occasion avant d’être jetés. L’agence estime ainsi le gisement du jouet d’occasion à 50 000 tonnes chaque année.
C’est justement pour accompagner les professionnels du retail sur cette thématique que Baptiste Hasbrouck et Adrien Valentin, déjà co-fondateurs de la startup Petite Marelle (spécialisée dans la location de jouets pour les 0-10 ans) ont lancé le projet Deuzio.
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Offrir un service clé-en-main aux distributeurs
Spécialisés sur la location de jouets pour enfants avec Petite Marelle, les deux entrepreneurs ont fait le constat que les acteurs traditionnels de la distribution et du jeu manquent encore d’outils et de ressources pour déployer la seconde main au sein de leurs offres. En parallèle, les consommateurs sont plutôt en demande de ce type de prestation puisque la seconde main opérée par une marque à tendance à rassurer davantage que la vente en C2C.
Pour les professionnels du retail, cela impliquerait plusieurs étapes opérationnelles : assurer la collecte des jeux, leur contrôle ainsi que le réassort en magasin ; ainsi que des étapes clés liées au pricing et aux stratégies de vente. Deux aspects qui font la proposition de valeur de la startup Deuzio.
Elle se propose ainsi d’opérer un sourcing de jeux et jouets auprès de points de collecte dans des magasins partenaires (achat auprès des particuliers via les points de collecte) ou en récupérant des invendus chez des spécialistes. Deuzio apporte ensuite sa compétence opérationnelle sur l’ensemble de la chaîne logistique, approvisionne en jeux et jouets chaque enseigne, et les conseille sur la construction d’une offre de seconde main.
La startup s’appuie sur un premier partenariat clé avec les magasins Cultura, chez qui un premier corner de seconde main a déjà pu être testé. À terme, la startup vise une acquisition de 1 200 points de collecte et de 1600 points de revente d’ici 2027, pour un objectif de 3M€ de chiffre d’affaires. La startup entame désormais une phase d’amorçage et cherche notamment à collecter entre 300 000 et 600 000 € via une levée de fonds citoyenne sur LITA.co.