En France, en 2019, ce sont plus de 200 millions de repas qui ont été livrés sur le territoire, générant 600 millions d’emballages à usage unique. Un chiffre qui donne le tournis et qui démontre la nécessité de repenser notre modèle autour du tout-jetable. À l’heure du développement de l’économie circulaire, c’est donc autour de la vente en vrac et du réemploi des emballages que les regards se tournent.

Suivant cette logique, en février 2021, 19 acteurs de la livraison (dont Uber Eats, Deliveroo ou encore Foodchéri) ont signé une charte pour réduire les déchets et emballages plastiques à usage unique de leur activité, se fixant comme objectif d’atteindre 70% d’emballages réutilisables au 1er janvier 2023. Un changement de paradigme également renforcé par la loi AGEC, avec notamment l’entrée en vigueur début 2023 de l’interdiction de la vaisselle jetable pour le service en salle dans les enseignes de restauration rapide et un retour du débat sur la consigne pour réemploi des emballages.

Ainsi, depuis plusieurs mois, le secteur du réemploi prend une nouvelle ampleur, et les entreprises s’y intéressent également puisque cela s’inscrit dans les mesures concrètes qu’elles peuvent mettre en place dans leur politique RSE. Un engouement qui favorise l’essor d’un écosystème de startups qui déploient des alternatives aux emballages à usage unique. C’est le cas de Bibak, une startup créée sous le nom de La consigne GreenGo, qui vient notamment de lever 6M€ pour accroître son développement.

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Un système clé-en-main pour les entreprises

Bibak fait partie des entreprises pionnières en France sur le créneau du réemploi d’emballages en restauration, dans les entreprises, fast foods et cantines. Créée en 2018 par Yasmine Dahmane et Lucas Graffan, la startup se donne pour mission d’engager un large mouvement pour faire du retour de contenants et du réemploi une action quotidienne. Pour cela, elle mise sur une solution tech clé en main pour faciliter le retour des contenants et maximiser leur réemploi.

Concrètement, il s’agit pour les utilisateurs d’un modèle de consigne classique avec une borne qui permet de rendre le contenu utilisé lors du repas. L’entreprise adapte ensuite son modèle aux problématiques de ses clients afin de rendre possible la consigne et le réemploi dans tout type de point de vente, en l’adaptant à différents moyens de paiement (tickets restaurants, app’ mobile, badge, etc.) et différents usages (restauration sur place, à emporter, en click-and-collect).

“Notre mission est d’engager un large mouvement sociétal pour passer du tout jetable au réutilisable. D’une part en mettant en place des process opérationnels pérennes, un modèle économique rentable pour les restaurateurs et d’autre part proposer une expérience consommateur simple et ludique, facilitant l’adoption d’un nouvel usage.” expliquent dans un communiqué les deux cofondateurs de la startup.

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Plus de 150 clients et 100 000 utilisateurs

La startup propose ensuite à ses clients un reporting pour simplifier le suivi des stocks, la mesure du taux de retour, le contrôle des flux de remboursement ou encore la quantification de l’impact environnemental lié au réemploi des emballages. Elle propose également des modèles incitatifs basés sur le cashback et la gamification afin d’engager les utilisateurs au maximum.

Depuis sa création, la startup revendique avoir évité la production de plus de 1,5 millions d’emballages. Elle compte, parmi ses clients, près de 150 entreprises en restauration collective, dont Sodexo, la Société Générale, Engie, Danone ou encore le groupe Vinci ; ainsi que des évènements (le festival We Love Green, le tournoi de tennis Rolland Garros ou encore l’évènement B2B Viva Technology) et des acteurs de la restauration à emporter (Uber Eats).

Et pour aller plus loin dans son développement, l’entreprise vient d’annoncer un rebranding (au revoir « La Consigne GreenGo et bonjour Bibak) ainsi qu’une levée de fonds de 6M€ auprès de ses investisseurs historiques, Founders Future, MAIF Impact, Seed One, Notus Technologies, plusieurs Business Angels, ainsi qu’un nouveau membre le fonds Blue Ocean de SWEN Capital Partners, acteur de référence de l’investissement responsable. Cette levée de fonds devrait permettre à la marque d’accélérer son développement technologique et recruter de nouveaux talents.

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