Si la performance et la qualité restent au coeur de la plupart de nos décisions d’achat, les ménages sont aussi de plus en plus nombreux à mettre en avant les critères de durabilité et de réparabilité au coeur de leurs décisions. Un constat illustré notamment par l’augmentation des ventes de matériels reconditionnés ou encore l’essor des marques qui mettent en avant la seconde main.

Ainsi, par exemple, entre 2019 et 2020, près 60% des français ont acheté ou ont eu l’intention d’acheter un téléphone reconditionné – soit une augmentation de 7% en un an – selon les données de l’IFOP. Dans l’univers de la téléphonie – alors que le taux de renouvellement des smartphones est d’environ 18 mois – d’autres entreprises vont encore plus loin avec la logique de la location, à l’image de ce que propose la startup Commown. Un concept qui est en train de s’étendre à d’autres secteurs comme en témoigne la création, en juin dernier, de la startup Kazoo.

Attentive au « syndrome de l’extracteur de jus » (j’achète, j’utilise à fond pendant 3 mois, puis je me lasse et l’appareil reste inutilisé), la plateforme co-fondée par Camille Faure et Emilie Masclet propose ainsi à la location divers produits issus d’une sélection de grandes marques du petit-électroménager afin d’éviter les achats inutiles et favoriser le réemploi.


Réduire les erreurs d’achats pour réduire le gaspillage de ressources

D’après l’ADEME, 85% des appareils manufacturés sont jetés dans les 6 premiers mois de leur vie. Un gaspillage excessif alors que la majorité de nos produits électriques ou électroniques sont fabriqués à l’étranger et possèdent une empreinte carbone loin d’être négligeable. Et même lorsqu’ils ne sont pas jetés dans les premiers mois de leur utilisation, ces produits sont rarement utilisés dans la durée.

C’est ce constat qui a poussé les deux fondatrices de Kazoo à proposer une plateforme qui permet, grâce à un abonnement à prix fixe, de tester sans engagement des produits de petit-électroménager. Les clients de Kazoo peuvent ensuite les utiliser à leur guise, acheter le produit (le prix est dégressif en fonction du nombre de mois d’usage) s’il convient et, dans le cas contraire, le renvoyer à la plateforme qui s’occupera alors de le reconditionner pour une prochaine location. « Prolonger la durée de vie d’un produit est essentiel, le recyclage ne doit intervenir qu’en dernier recours » précise ainsi Camille Faure, convaincue que l’économie circulaire doit se développer davantage dans notre quotidien.

La startup propose d’ailleurs une large gamme de produits – allant de la machine à café jusqu’au au robot pâtissier en passant par le purificateur d’air – qui peuvent répondre à tout besoin des ménages. Avec ce système, qui permet de réduire les erreurs d’achats afin de réduire le gaspillage de ressources, Kazoo s’inscrit dans une tendance de fond autour de la location et de la mutualisation des appareils.


La location comme alternative à l’achat : une tendance de fond ?

Cette initiative lancée par les fondatrices de Kazoo fait ainsi écho à d’autres startups similaires. On pense par exemple à la startup Allovoisins, qui permet aux particuliers de s’échanger des outils et des appareils ménagers entre eux afin d’éviter les achats inutiles ou à Kyango qui propose de la location d’articles de sport entre particuliers.

Des initiatives qui ne se cantonnent pas à l’univers de la maison. La location fait aussi partie des solutions mises en avant par certaines structures de l’économie circulaire dans le domaine du textile. C’est ce que propose par exemple la marque Les Apprêtés, qui propose ce modèle en alternative à la fast-fashion, partant du principe que la durée de vie moyenne d’un t-shirt est de seulement 35 jours.

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