Le Zéro déchet, c’est quoi ?

Adopter une démarche Zéro déchet, c’est chercher à réduire drastiquement nos quantités de déchets que ce soit par des alternatives aux produits à usage unique, le réemploi des objets de la vie courante, le compostage ou encore le tri et le recyclage. Choisir le Zéro déchet c’est donc favoriser une économie circulaire (ou à défaut une économie du recyclage) à une économie linéaire afin de lutter contre le gaspillage et d’œuvrer en faveur de la transition écologique.

schéma économie circulaire
Source : Zéro Waste France

Cette démarche part du constat que nos modes de production et de consommation ne sont plus viables. En effet, force est de constater que nous prélevons à l’heure actuelle plus de ressources que ce que la planète peut nous offrir et que nos modes de production et de consommation sont à l’origine de déchets polluants, et ce, même lorsqu’ils sont correctement collectés.

En France par exemple, chaque année, 18 millions de tonnes de déchets sont envoyées en décharge, et près de 14.5 millions de tonnes sont incinérées. Face à ces deux problématiques, il est urgent d’opérer un changement de paradigme, changement dans lequel le Zéro déchet à un rôle crucial à jouer.


Pour aller plus loin

C’est en 2002, que la démarche Zéro déchet a vu le jour, à San Diego (Californie) lorsqu’un certain Richard Anthony a fondé une première association afin de promouvoir l’idée d’une économie qui pourrait à la fois créer de l’activité et préserver la planète grâce à un objectif Zéro waste. Son projet s’est ouvertement inspiré des travaux d’un universitaire étasunien, Paul Connett, auteur de « The Zero Waste Solution » dont l’ambition est de passer d’une société du jetable à une société du durable.

Tout objet produit nécessite une quantité d’énergie grise (extraction des intrants, production, transport, recyclage/destruction) à laquelle s’ajoute l’énergie dépensée pendant la durée de vie de l’objet, que ce soit un téléphone ou une voiture, par exemple. Ajouté à cela l’obsolescence programmée de la plupart des produits manufacturés (téléphone, tablette ou fer à repasser) on en arrive à la conclusion que nous consommons plus que ce que notre chère planète peut nous offrir.

On estimait, par exemple, qu’en 2014 il aurait fallu 4.97 planètes si tous les habitants avaient eu le niveau de vie d’un Nord Américain ou encore 2,79 planètes si l’on prend en considération cette fois le niveau de vie moyen d’un Français. Ainsi, tout l’enjeu est d’apprendre à réutiliser ce qu’on a déjà produit au lieu de le jeter et de le remplacer et ainsi de trouver des alternatives à notre modèle linéaire actuel.

Trois données chiffrées établies par l’ADEME (Agence De l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie) permettent de mesurer les enjeux de cette démarche. En France, en 2019, chaque français a produit 354 kg d’ordures ménagères. Si l’on intègre à cela la totalité des déchets produits dans chaque commune cette quantité atteint les 536 kg par habitant. Et si l’on prend en compte les déchets dits professionnels, (c’est-à-dire issus des industries, du BTP mais aussi de l’agriculture ou encore des soins hospitaliers) le résultat est alors multiplié par plus de 3 et s’élève à 1 800 kg par an et par habitant.

Si rien n’est fait, cette quantité doublera tous les 10 ans…. D’où l’enjeu de réduire cette quantité effrayante si nous ne voulons pas vivre dans une poubelle planétaire.

sacs de déchets


Comment adopter une démarche Zéro déchet ?

Afin d’éviter ce drame, les pouvoirs publics utilisent la TI (Tarification Incitative) afin d’encourager les comportements vertueux et de sanctionner à l’inverse les traitements polluants des entreprises, des collectivités et des citoyens. À ce levier incitatif de taxation, souvent critiqué par la faiblesse de son taux notamment en ce qui concerne la taxe générale sur les activités polluantes (TGAP), s’ajoute la nécessité d’une prise de conscience individuelle et d’une réflexion citoyenne autour de l’objectif Zéro déchet.

En effet, le Zéro déchet se caractérise principalement par la somme de toutes les initiatives individuelles et quotidiennes. Parmi celles-ci, on peut par exemple citer les quelques règles d’or suivantes :

  • Refuser ce qui finira inéluctablement à la poubelle (prospectus, publicités, journaux dits gratuits, tickets de caisse) en collant un Stop Pub sur boîte aux lettres par exemple,
  • Acheter (idéalement) en vrac afin de supprimer les emballages inutiles,
  • Donner une seconde vie à tout ce qui peut être donné, échangé, troqué et adhérer à des groupes de partage pour mutualiser ce qui peut l’être (outillage électroportatif, matériel de jardinage),
  • Acheter moins en privilégiant la durée d’utilisation de nos vêtements comme de nos appareils,
  • Composter tout ce qui peut l’être,
  • Fabriquer ses produits ménagers,
  • En dernier recours, avant de jeter, faire un tri extrêmement sélectif pour éviter enfouissement et incinération des ordures ménagères résiduelles. 

De plus, de nombreuses associations mettent en place des projets et des campagnes pour sensibiliser aux enjeux de cette démarche comme l’association Zéro Waste présente dans de nombreux pays (Etats-Unis, France, Canada, Brésil…). Ainsi par exemple, en mars 2020, Zero Waste France a dépassé les 100 groupes locaux qui sont des collectifs de citoyens et d’associations membres de Zero Waste France qui promeuvent le zéro gaspillage grâce à des campagnes et des actions menées sur le territoire au niveau local.

Enfin, certaines entreprises ont aussi fait le choix de faire de cet enjeu une de leurs priorités en focalisant leur offre sur le réemploi d’objet de la vie courante, le tri et le recyclage. En effet, il ne vous est sans doute pas inconnu des noms tels que Bas les Pailles, Back Market ou encore Esprit Planète, Hamac, Hop ou encore la startup Jean Bouteille.

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