C’est quoi les combustibles solides de récupération ?

Un Combustible Solide de Récupération, c’est une matière combustible qui va servir de “carburant” pour alimenter par exemple des chaudières ou des fours industriels. La particularité des CSR (qu’on appelle aussi SRF – Solid Recovered Fuels – ou RDF – Refuse Derived Fuels), c’est qu’il s’agit d’un combustible crée grâce à la récupération de déchets non toxiques.

Il peut s’agir de déchets industriels, de déchets de chantiers ou encore déchets organiques ménagers qui ne peuvent pas être valorisés par d’autres actions comme le compost ou le biométhane. Or, à l’heure actuelle, ces matières sont le plus souvent enfouies alors même qu’elles recèlent un haut pouvoir calorifique.

Cette réutilisation en tant que combustible pour alimenter des sites industriels permet donc de limiter l’enfouissement des déchets (un système qui a ses limites), de développer l’économie circulaire et de réduire l’utilisation de combustibles fossiles dans certains sites industriels.

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Et pour aller plus loin

À l’échelle européenne, on estime que cette manne représente un gisement potentiel de production de CSR de près de 70 millions de tonnes par an. En France, ce serait environ 30% de nos déchets que nous pourrions valoriser de cette manière. Dans le cadre de la Loi TECV d’Août 2015, loi dite de la transition Energétique, c’est à l’ADEME (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie) qu’a été confié le soin de définir les normes des CSR.

Aux côtés des énergies renouvelables, les déchets concernés sont donc transformés en une source d’énergie non fossile, moins émettrice de gaz à effet de serre (GES). Les centres de production des CSR sont implantés à proximité de leurs « clients ». Pour une collectivité locale qui souhaite diversifier sa gestion des déchets, il est donc conseillé d’installer le centre de production de CSR à proximité de l’usine qui pourra les utiliser : cimenteries, aciéries, etc.

À titre d’exemple, à Ludres, en Meurthe et Moselle, le Groupe Veolia recycle le vieux mobilier de bureau, transformant les tubes en acier, les mousses des assises et autres plastiques, tissus, contreplaqué et même l’aluminium pour alimenter en énergie une cimenterie locale située à moins de 10 Km.


1 million de tonnes de CSR d’ici 2025

Une ligne de production de CSR traite donc en cinq étapes les déchets (écrasement, séchage, tri, second écrasement, pelletisation). Ces étapes de broyage permettent de retirer les résidus métalliques, les résidus inertes et les résidus chlorés selon les normes fixées par l’ADEME. Ces broyats sont ensuite compactés en « buchettes » de granulats dont la qualité les destine en premier lieu aux cimenteries et en second lieu à des chaudières collectives qui peuvent ainsi alimenter des logements, des équipements sportifs, voire des bâtiments scolaires. 

Les CSR viennent ainsi se substituer aux combustibles fossiles carbonés utilisés dans l’industrie, comme le charbon, le pétrole ou le gaz naturel. Ils contiennent d’ailleurs généralement une part variable de composants biogènes comme le papier, le carton ou le bois, considérés comme neutre en CO2 et assimilable à une source d’énergie renouvelable.

D’après les chiffres de l’ADEME, l’industrie cimentière française a consommé, en 2015, 450 000 tonnes de CSR, et souhaite en consommer entre 1 million de tonnes par an d’ici 2025.

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