La pratique du zéro déchet est en fort développement ces dernières années, et la vente en vrac est l’un de ces nouveaux modes de consommation qui s’inscrivent dans cette tendance. Le Réseau Vrac estime un chiffre d’affaires de 3 milliards d’euros en 2023, et Didier Onraita patron du réseau d’épiceries en vrac Day by Day ambitionne « un quadrillage du territoire avec 9.000 épiceries vrac en 2030, indépendantes ou appartenant à un réseau ».

La vente en vrac, en n’utilisant par définition pas d’emballages, permet de réduire la production de plastique. Est-il encore nécessaire de rappeler que le plastique est compliqué à recycler mais surtout compliquer à correctement trier. S’il existe des technologies qui accompagnent à la gestion des déchets, notamment chez les professionnels, ou des produits alternatifs à ce matériau, l’une des solutions les plus efficaces serait tout simplement de ne pas produire ces futurs déchets.

C’est dans l’optique de démocratiser la vente en vrac qu’Elise Rey du Boissieu, Sami Nastuzzi et Flore Leenhardt ont créé Bric à Vrac en juillet 2020, une solution qui souhaite moderniser le système de silos qu’on retrouve dans les magasins, grâce à une nouvelle génération de distributeurs de vrac 2.0 qui répond aux problématiques de ce type de vente, à la fois pour les consommateurs, les détaillants et les fournisseurs.


Une innovation pour les consommateurs et les détaillants

Le concept de la startup est une machine entièrement automatique et connectée. « Elle permet aux consommateurs de voir le prix et la quantité de ce dont ils se servent en temps réel. Il y a un écran central sur lequel nous pouvons également voir les infos du produit – allergènes, ingrédients« , explique Flore.

Ainsi, plus de surprise concernant le prix de ce qui tombe dans le sac. Car c’est là l’un des freins à l’usage du vrac pour les consommateurs. La société a également développé une application mobile grâce à laquelle, les clients ont accès à l’historique et à l’impact environnemental de leurs achats, ainsi qu’à davantage d’informations sur le produit acheté comme la provenance, ce qui permet d’en assurer une meilleure traçabilité. « Notre objectif est de sensibiliser les gens pour faire en sorte qu’il y en ait plus qui s’y mettent. Souvent on achète en vrac en se disant que c’est plus écologique mais on ne sait pas trop pourquoi. Là on veut vraiment montrer l’intérêt : en achetant en vrac on économise de l’eau, du pétrole, du plastique etc. ».

Pour les commerçants spécialisés en vrac ou possédant un rayon vrac, ce type de vente peut couter cher à cause d’une logistique compliquée ou de la difficile gestion des stocks. « Nous nous sommes rendus compte que dans les magasins, il y avait plusieurs problématiques : ça coute cher au détaillant, ça coute de la main d’œuvre car il faut remplir les silos, logistiquement c’est compliqué et ils subissent des pertes à cause des personnes qui se servent mal ou qui laissent finalement leurs paquets surpris du prix » ajoute l’entrepreneure.

Machine Bric à Vrac
Prototype de la machine de vrac développée par Bric à Vrac


Moderniser la vente en vrac

Le système de Bric à Vrac assiste justement les magasins dans ce souci de gestion puisque qu’il est accompagné d’un outil connecté. Via un dashboard, les commerçants gèrent leurs stocks de produits en réserve et dans les machines, et opèrent une traçabilité produit digitalisée. La promesse de Bric à vrac est donc bien de rendre et plus simple plus accessible la vente en vrac via ce nouveaux distributeur connecté, que ce soit du côté des commerçants ou des consommateurs.

Présente au salon Viva Technology cette année et récemment intégrée au Réseau Entreprendre Lorraine, la start up a d’ailleurs déjà séduit différents acteurs. Par exemple seulement un an après sa création, la startup a lancé ses premiers pilotes, et prévoit de tester son prototype cet été dans un supermarché de la région Grand-Est. D’autres sollicitations sont à l’étude.

L’entreprise a mis en place un système d’abonnement mensuel pour les commerçants. « On propose un abonnement locatif mensuel de la machine. Le prix est différent en fonction du nombre de machines que le magasin souhaite. C’est un package avec la machine, l’application, le dashboard et la maintenance ».

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