C’est quoi la RSE ?

RSE signifie Responsabilité Sociétale des Entreprises. La Commission Européenne définit la RSE comme “la responsabilité des entreprises vis-à-vis des effets qu’elles exercent sur la société [en favorisant] l’intégration volontaire des préoccupations sociales et écologiques des entreprises à leurs activités commerciales et leurs relations avec leurs parties prenantes“.

Pourquoi Responsabilité Sociétale et pas Responsabilité Sociale ? La différence sémantique est assez légère et les deux termes coexistent dans le langage courant. Mais pour simplifier, il faut garder à l’esprit que Sociétal est un adjectif qui se rapporte aux divers aspects de la vie sociale des individus.


Pour aller plus loin

Depuis 2010, la norme ISO 26000 permet de définir des lignes directrices pour la Responsabilité Sociétale des Entreprises. Elle préconise aux entreprises d’agir sur trois plans : les droits de l’Homme, l’environnement et l’éthique. Ainsi le périmètre de la RSE se définit en 7 points majeurs qui exigent  une démarche holistique et systémique : 

– La gouvernance de l’organisation,
– Les droits de l’homme,
– Les relations et conditions de travail,
– L’environnement,
– La loyauté des pratiques,
– Les questions relatives aux consommateurs,
– Les communautés et le développement local,

La RSE s’inscrit ainsi dans une démarche de respect du Développement Durable, “un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs”.  La RSE peut donc aussi se définir comme la contribution des entreprises au développement durable, en maintenant un équilibre cohérent et compétitif entre efficacité économique, équité sociale et préservation de l’environnement.

Il s’agit d’une démarche de performance globale qui suppose un management engagé et très impliqué au vu des différents aspects que peut prendre la RSE. Notamment car il faut pouvoir prendre en compte toutes les parties prenantes qui pourraient être bonifiées positivement ou affectées négativement par les actions d’une entreprise dans son écosystème local.


Une démarche initiée dans les années 1950

Dès les années 1950, Howard Bowen (économiste et universitaire américain) dans “Social responsabilities of the businessman” développait l’idée d’un management qui ne soit pas uniquement basé sur la production et le profit mais centré sur des stratégies qui engloberaient le bien être des employés ou encore une réflexion sur le respect de l’environnement. Il faut cependant attendre les année 2000 et 2010 pour que la démarche devienne une préoccupation majeure des entreprises.

En 2001, la loi française oblige par exemple les entreprises cotées en Bourse à indiquer une série “d’informations relatives aux conséquences sociales et environnementales de leurs activités”. Il faut ensuite attendre 2009 et le Grenelle de l’environnement pour voir davantage de mesures et décrets concernant les obligations des entreprises à ce sujet. Les Articles 1833 et 1835 du Code Civil ont même été modifiés pour permettre aux entreprises qui le souhaitent d’ajouter aux statuts définissant leur raison sociale une “Raison d’être” qui intègre la considération des enjeux sociaux et environnementaux.

Ainsi, nombre d’entreprises, pour se démarquer mais aussi pour être conformes aux attentes de leurs collaborateurs, mettent en place des mesures qui vont très souvent au-delà du cadre légal. Lequel cadre leur impose toutefois de présenter annuellement un reporting extra-financier qui recense des informations sur leurs impacts environnementaux et sociaux. De même que la loi sur le devoir de vigilance de 2017, enjoint aux grandes entreprises, de prévenir leurs risques environnementaux  (pollutions), sociaux (inégalités salariale, violences au travail), et de gouvernance (corruptions, pratiques illégales) à la fois dans toutes leurs unités de productions mais aussi dans leurs filiales et auprès de leurs fournisseurs.

Au final le concept de RSE offre aux entreprises une grille de lecture à la fois économique, sociale et environnementale, c’est-à-dire une vision sociétale.

Ailleurs dans le Monde, aucune instance gouvernementale internationale ne s’est véritablement saisie techniquement de cette question. Aux Etats-Unis aucune loi, mais une pression morale lié au rôle philanthropique de l’entreprise. En Chine la tradition de solidarité collective (hors de toute idéologie communiste) vis-à-vis du groupe et des générations conduit les entreprises à une réelle politique de RSE. Il en est de même en Inde au nom de la tradition relayée par la philosophie du Mahatma Gandhi, très prégnante dans les différentes castes. En Scandinavie c’est la Green Economy qui s’est finalement substituée à ce concept.

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