Avec 34 000 collaborateurs, 42 sites industriels, 1 300 magasins sous enseigne propre et 31 marques distribuées dans plus de 150 pays, le groupe SEB est un acteur mondial de référence dans le domaine du petit électroménager. L’entreprise commercialise ainsi plus de 360 millions de produits chaque année, soit 12 produits par seconde. Et comme beaucoup d’entreprises, le groupe commence à préparer l’avenir et regarde la possibilité d’assurer la continuité de son activité dans une optique de neutralité carbone.
Pour cela, la Société d’Emboutissage de Bourgogne mise sur deux actions parallèles : les émissions de GES liées à la fabrication de ses produits et les émissions liées à la consommation des appareils qu’elle commercialise. Le groupe annonce d’ailleurs avoir déjà réalisé des avancées majeures sur ses objectifs climatiques, avec une réduction de près de 30% de la consommation d’énergie de ses sites de production par rapport à 2010 et une réduction de près de 40% des émission de gaz à effet de serre pour le transport des produits et composants par rapport à 2013. Le groupe fait d’ailleurs des 8% de grandes entreprises les plus transparentes en matière de reporting environnemental selon l’ONG Carbon Disclosure Project.
Réduire les émissions liées à la fabrication des produits
En 2016, le groupe a également rejoint l’initiative Science-Based Targets (SBT) qui incite les grandes entreprises mondiales à mettre en cohérence leurs objectifs avec les recommandations du GIEC de contenir la hausse de la température moyenne mondiale en dessous de 2 °C d’ici la fin du siècle.
SEB envisage ainsi de réduire les émissions de CO2 eq. liées à la fabrication de ses produits de 40% d’ici 2023, de 60% d’ici 2030 et d’atteindre la neutralité en 2050. Pour cela, « nous venons d’investir dans un système de visualisation et de pilotage en temps réel de notre facture énergétique, pour identifier les consommations et les réduire au juste besoin » précise Alain Leroy, Directeur Général Industrie du groupe.
SEB expérimente en effet depuis 2020 un système de mesure, de suivi et de pilotage de la consommation d’énergie sur trois sites industriels en France. À partir de capteurs installés sur les équipements, d’un logiciel de suivi et de modules de gestion de l’énergie, ce système permet d’optimiser la consommation énergétique des sites. Ce système sert notamment à prendre rapidement des actions correctives en cas de dérive de consommation et de mener des analyses pour affiner les réglages des machines. Un système qui devrait être déployé à l’international sur l’année 2021.
L’optimisation de la consommation et la réduction du gaspillage énergétique dans les entreprises est l’une des pistes principales pour décarboner nos activités commerciales et industrielles. En particulier dans des pays dont l’électricité est majoritairement fossile. En France, il existe de nombreuses sociétés qui proposent des solutions d’optimisation des consommations, à l’image de la startup Angevine Eisox. C’est aussi l’idée de la startup Ecojoko qui propose une solution davantage à destination des ménages.
40 000 références, soit 5,7 millions de pièces détachées sont ainsi stockées par le groupe dans toute l’Europe
Le second axe sur lequel s’attaque le groupe SEB pour réduire les émissions de ses sites de production, ce sont les énergies renouvelables. Le groupe envisage d’abord d’accroître son utilisation d’électricité d’origine renouvelable par la mise en place de panneaux solaires photovoltaïques sur ses bâtiments. En 2020, la production d’électricité d’origine photovoltaïque a démarré sur deux sites industriels : Pont-Évêque en France et Rionegro en Colombie. D’autres projets sont à l’étude, notamment en France, Chine, Égypte, au Vietnam et aux États-Unis.
Il souhaite également acheter de l’énergie verte via des garanties d’origine et des certificats d’énergie renouvelables. Un second point qui s’apparente davantage à de la compensation qu’à la réelle réduction de l’utilisation d’énergies fossiles.
Éco-conception, réparabilité et matériaux recyclés
Par ailleurs, le groupe souhaite également lisser l’empreinte carbone de ses produits lors de leur usage. Pour cela, il mise sur l’éco-conception, et notamment l’utilisation de matériaux recyclés dans la fabrication de ses appareils avec comme objectif de doubler, par exemple, la part de plastique 100% recyclé dans ses produits. D’une manière globale, le groupe espère atteindre 50% de matériaux recyclés dans les produits du Groupe (packaging inclus), en 2023.
SEB mise également sur d’autres innovations d’usage, comme par exemple la location de certains appareils où la vente d’appareils d’occasion ou reconditionnés. Par exemple, les produits qui sont retournés sur le site du Groupe dans le cadre du service après-vente des distributeurs sont confiés à l’association d’insertion ENVIE Anjou, qui les démonte et les répare avant de les revendre à prix réduits. L’association a remis dans le circuit plus de 5 500 appareils en 2019. Concernant la location, le service Eurecook, lancé à Paris en 2018, permet de louer des appareils de différentes marques du groupe (Moulinex, Tefal).
L’entreprise assure également la réparabilité de 95% de ses produits. Toutes les pièces détachées sont ainsi conservées pendant 10 à 15 ans. 40 000 références, soit 5,7 millions de pièces détachées sont ainsi stockées par le groupe dans toute l’Europe, et ce même pour des produits dont la fabrication est arrêtée. Le groupe propose également depuis l’année dernière des « forfaits réparation » à prix unique, qui permettent de faire réparer n’importe quel produit auprès d’un réseau de plus de 200 réparateurs partenaires. Une initiative complétée en 2021 par RepareSeb, un espace de 900 m2 dédié à la réparation de produits et qui emploie des salariés en insertion.
En 2009, la gamme d’articles culinaires Natura a été la première en aluminium 100 % recyclé et trois ans plus tard, en 2012, Tefal mettait en place la première filière de recyclage d’articles culinaires en France.
Réduire la consommation électrique des appareils
En 2016, le Groupe travaillé à définir une fiche pour chaque produit basée sur une analyse du cycle de vie et répondant à trois questions : quelle étape du cycle de vie impacte le plus le changement climatique ? Quelles ressources sont nécessaires à la fabrication ? Sur quel levier agir pour réduire l’impact sur le climat et les ressources ?
Et pour la réponse à la question numéro 1, le groupe estime que la majeure partie de l’impact carbone de ses produits est lié à la consommation des appareils. Depuis, SEB a donc concentré ses efforts sur une quinzaine de familles de produits prioritaires, celles qui ont le plus fort impact au regard de leur consommation individuelle et des volumes commercialisés.
Par exemple, sur les aspirateurs, le Groupe a divisé jusqu’à plus de trois la consommation d’énergie moyenne de ses appareils par rapport à 2010. Idem pour les sèche-cheveux qui consomment en moyenne 20 % d’énergie de moins que les modèles de référence. Enfin, le groupe travaille aussi à mieux sensibiliser ses consommateurs sur le sujet, avec des guides de bonnes pratiques où encore la mise en route du mode éco comme mode par défaut.
D’autres mesures intéressantes sont prises par le groupe, notamment en matière de transport : développement du rail et du fluvial pour les pré- et post-acheminements vers/depuis les ports. Le groupe sera t’il réellement neutre en carbone d’ici 2050 ? La route est encore longue pour y parvenir. Mais la démarche est intéressante et inspirante pour de nombreux acteurs.