C’est quoi l’indice de réparabilité ?

L’indice de réparabilité est un mécanisme apparu dans le cadre de la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire (AGEC) votée en 2020. En affichant une note sur 10, cet indice doit indiquer aux particuliers si un produit est facilement réparable ou non. À la manière d’un Yuka qui oriente sur les choix de produits alimentaires, il doit donc inciter les particuliers à se tourner vers des produits réparables afin d’allonger leur durée de vie et lisser leur empreinte carbone dans le temps.

Un deuxième objectif derrière la création de ce mécanisme est également d’inciter les fabricants à produire des objets réparables, puisque ces derniers auront tout intérêt à obtenir de bonnes notes. On rappelle que l’allongement de la durée de vie des produits via des mécanismes comme la réparation, le reconditionné ou la seconde main sont des facteurs-clés de succès de l’économie circulaire, et des secteurs qui commencent à s’ancrer durablement dans le paysage économique.


Pour aller plus loin

L’indice de réparabilité est effectif depuis le début de l’année 2021 et concernait au début 5 catégories de produits : les lave-linges à hublot, les smartphones, les tondeuses à gazon électriques, les ordinateurs portables et les téléviseurs. Depuis le 01er janvier 2022, les aspirateurs, les lave-vaisselle, les lave-linge à ouverture par le haut et les nettoyeurs haute-pression sont également concernés.

La méthode de calcul de l’indice de réparabilité d’un produit comprend les cinq critères suivants :

  • La documentation : c’est-à-dire l’engagement du producteur à rendre disponible gratuitement pour le consommateur, et sur la durée, des documents techniques relatifs à l’entretien et la réparation de l’objet ;

  • La démontabilité : il s’agit d’un score qui estime la difficulté à démonter un produit sans l’aide d’un réparateur, en fonction également des outils nécessaires et des caractéristiques de fixation ;

  • La disponibilité des pièces détachées : point essentiel pour assurer la durabilité d’un produit, la capacité du fabricant à proposer des pièces détachées facilement et sur la durée, ainsi que leur disponibilité et la durée de livraison. Sur ce point, la loi AGEC prévoit que les pièces détachées soient rendues disponibles pour une période « qui ne peut être inférieure à cinq ans » pour les smartphones et les ordinateurs portables, avec des délais maximums de livraison de 15 jours ouvrables, au lieu de 2 mois ;

  • Le prix des pièces détachées : critère calculé sur le rapport entre le prix de vente des pièces détachées et le prix du produit ;

Enfin, le dernier indicateur est un indicateur spécifique, propre à la catégorie de produit concerné. La grille de calcul a été développée par l’ADEME et elle doit être mise à disposition du consommateur au moment de l’achat. La note générale doit également être affichée près du prix. 


Un indice encore en phase de rodage

L’indice de durabilité est encore en phase de rodage puisqu’il est utilisé depuis seulement un an. Pour cette raison, il est trop tôt pour tirer des conclusions sur son impact supposé ou réel. Il devrait cependant évoluer bientôt pour devenir plus complet et mieux servir son objectif principal.

En effet, un biais existe pour le moment puisque que cet indice est obtenu par le calcul d’une moyenne des 5 critères définis plus haut. Ce qui laisse donc la possibilité à un fabricant de tout miser sur un seul critère sans que les autres ne soient bien traités. De cette façon, certains produits obtiennent une note de réparabilité relativement bonne pour la simple raison que le producteur s’engage à fournir des notices très détaillées ou des pièces détachées sur une durée plus longue que la moyenne, alors que l’objet est en fait très difficile à réparer soi-même.

Un autre biais concernant l’indice de réparabilité est lié au fait que les notes sont également déclaratives et nécessiteront un contrôle administratif assidu de la DGCCRF et des associations. L’association HOP (halte à l’obsolescence programmée) a d’ailleurs lancé en avril 2021 une coalition d’acteurs afin de « s’assurer de la cohérence des notes renseignées par les industriels avec les caractéristiques des produits et les engagements réellement mis en place, en procédant à des contre-expertises sur les indices déployés sur les différents types de produits ».

L’indice de réparabilité sera amené à évoluer à partir de 2024 pour devenir l’indice de durabilité. Cette future version permettra d’offrir au consommateur des informations plus claires sur la durabilité du produit, en incluant notamment des notions comme la robustesse du produit ou sa fiabilité.

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