Ce vendredi 06 mars à Bruxelles, 14 pays européens, une trentaine d’entreprises et deux ONG lançaient le Pacte Plastique Européen. À l’initiative de Brune Poirson – dans la foulée du vote de la loi antigaspillage pour une économie circulaire – ainsi que de ses homologues Danoise et Hollandaise, ce pacte est un ensemble de mesures dont l’objectif est de limiter la présence de plastique dans l’environnement. Il vise à réorganiser la filière, la conception et la gestion du cycle de vie du plastique pour les metteurs sur le marché.

Ce Pacte Plastique s’appuie ainsi sur 4 mesures emblématiques. 4 mesures dont la deadline est fixée à 2025 :

. Réduire l’usage du plastique vierge d’au moins 20 % (en poids) et l’usage du plastique d’au moins 10 % dans les produits et emballages en plastique,

. Concevoir tous les emballages et produits en plastique à usage unique de manière à ce qu’ils soient réutilisables dans la mesure du possible et, dans tous les cas, recyclables,

. Augmenter les capacités de recyclage du plastique d’au moins 25 %,

. Incorporer au moins 30 % de plastique recyclé dans les nouveaux produits et emballages à usage unique.

Cette initiative réunit des entreprises comme Carrefour, Suez, Bonduelle, Nestlé ou encore Veolia (et bien sûr Citeo, l’éco organisme français chargé de la collecte des plastiques). Elle repose sur une participation volontaire avec obligation d’un rapport chaque année sur l’avancement de chacun concernant ces engagements. Une plateforme est également disponible pour que les signataires puissent échanger et partager leurs technologies.


Le recyclage du plastique ne doit pas être un finalité

Évidemment, ce Pacte mise énormément sur le recyclage du plastique afin d’en limiter la présence dans l’environnement. Mais il ne propose pas aux metteurs sur le marché d’initiatives contraignantes pour innover sur des emballages qui ne contiendraient pas ou peu de matières plastiques. « De l’emballage de votre barre au chocolat quotidienne à la bouteille de shampooing, à tout ce qui existe entre les deux. Ce n’est pas une tâche facile » reconnait à ce sujet Stientje van Veldhoven ministre de l’environnement aux Pays-Bas.

Pour nombre de personnes engagées dans la Transition Écologique, le recyclage représente la moins pire des solutions, mais jamais la meilleure. Flore Berlingen, du mouvement Zero Waste France nous précisait d’ailleurs il y a quelques semaines que la vraie économie circulaire est celle qui se situe en amont du recyclage. Le réemploi, le reconditionnement, l’upcycling ou encore la valorisation des déchets en sont de bons exemples.

« Pour parvenir à la neutralité climatique d’ici à 2050, préserver notre environnement naturel et renforcer notre compétitivité économique, notre économie doit être totalement circulaire. Aujourd’hui, elle est encore essentiellement linéaire, puisque 12 % seulement des matières et des ressources secondaires y sont réintroduites » précise ainsi Frans Timmermans, vice-président exécutif chargé du pacte vert pour l’Europe au sein de la Commission Européenne. Une commission qui vient d’adopter un plan pour développer davantage la circularité, justement.


Un nouveau plan d’action pour l’économie circulaire

En effet, 11 mars la Commission Européenne a adopté un nouveau plan d’action pour l’économie circulaire afin d’amorcer un ensemble de mesures législatives sur ces sujets.

Dans ce plan, la commission précise qu’elle proposera notamment un texte législatif afin de faire en sorte que les produits durables deviennent la norme dans l’UE. Des dispositions de ce texte viseront notamment à limiter les usages uniques, permettront de lutter contre l’obsolescence prématurée et interdiront la destruction des marchandises durables invendues. Ce plan souhaite également donner aux consommateurs un meilleur accès à l’information sur des questions telles que la réparabilité et la durabilité des produits.

D’après la Commission, l’application de mesures ambitieuses en matière d’économie circulaire en Europe pourrait accroître le PIB de l’UE de 0,5 % d’ici à 2030, et participer à la création d’environ 700 000 nouveaux emplois.