L’omniprésence du numérique dans notre quotidien, largement accentuée par les répercussions de la pandémie, est à présent incontestable. C’est d’ailleurs l’un des principaux points mis en avant par le Baromètre du numérique 2021 édité par l’ARCEP, qui ajoute une longue liste de secteurs où le numérique s’est renforcé ces derniers mois : télétravail, école à distance, courses en ligne et développement du « click and collect », consultations médicales en visio, pour n’en citer que quelques uns.
En parallèle, ces usages numériques possèdent un impact environnemental dont nous mesurons petit à petit l’ampleur. Le secteur est en effet particulièrement énergivore. S’il était un pays, il serait le troisième consommateur mondial d’électricité, responsable à date d’environ 4% des émissions mondiales de GES. Le numérique mondiale compte ainsi une empreinte carbone qui ne cesse de s’accroître, menaçant d’atteindre les 16% en 2025.
Ces émissions se répartissent entre les data centers (25%), les infrastructures réseau (28%) mais également ce que l’on nomme les “équipements des consommateurs” (47%) – smartphones, ordinateurs portables, objets connectés – principalement via leur fabrication. De fait, la sobriété numérique et l’éco-conception des services numériques sont aujourd’hui au coeur des préoccupations des entreprises. Une raison qui a poussé la startup Greenmetrics à proposer une solution pour mesurer l’empreinte carbone des sites web.
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Réduire l’empreinte carbone de son site internet grâce à Greenmetrics Analytics
Après une levée de fonds d’1,8 millions d’euros réalisée l’année dernière auprès des fondateurs de Datawords et PCS Wireless, l’entreprise Greenmetrics lance la plateforme Greenmetrics Analytics pour accompagner les professionnels dans la réduction de l’empreinte carbone de leurs sites Internet, un peu à la manière des services Ecoindex (actuellement en cours de refonte) ou de l’extension GreenIT-Analysis.
Ce nouvel outil vise à accompagner la conception et la refonte d’interfaces web plus responsables, à partir d’une analyse de l’empreinte carbone d’un site, page par page. Elle permet ainsi d’analyser chaque parcours utilisateurs et de mettre en évidence les interactions ou les éléments qui ont l’empreinte carbone la plus forte. Une problématique réelle puisque le poids moyen des interfaces web est 4 fois plus élevé aujourd’hui qu’il y a 10 ans.
L’outil s’adresse notamment aux e-commerçants ainsi qu’aux agences Web qui souhaitent proposer des prestations d’éco-conception à leurs clients. Pour les sites e-commerce, l’idée est notamment de pouvoir suivre et mesurer l’empreinte carbone d’un parcours d’achat complet. Une manière de permettre à ces acteurs d’accélérer dans la refonte de leurs sites web.
Cet outil vient compléter la gamme proposée par la startup, qui a lancé l’année dernière une solution plus complète pour permettre aux entreprises de mesurer et piloter l’empreinte carbone de leurs activités numériques, à la fois côté usage et côté matériel, cette fois dans le but d’aider les DSI à améliorer leur impact.
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Vers plus de sobriété dans un pays ultra-connecté ?
Si le recours régulier aux outils numériques devient inévitable, la prise de conscience relative à la pollution numérique s’intensifie également. Les travaux du Shift Project et du collectif Green IT – notamment par la voix de Frédéric Bordage – ont défriché le terrain sur ce sujet. Plus récemment, la Convention Citoyenne pour le Climat a également fait de la sobriété numérique “un sujet à part entière dans leurs propositions”. Il est vrai que la crise sanitaire aura renforcé l’inévitable digitalisation des entreprises et accru la tendance “se connecter plus, plus vite, plus souvent, et par tous les moyens”.
Un sujet sur lequel les pouvoirs publics commencent à réfléchir également. Aussi, la loi pour Réduire l’Empreinte Environnementale du Numérique a été votée le 15 novembre dernier par le Sénat et s’aligne sur 5 objectifs qui permettraient de tendre vers davantage de sobriété numérique. Reste qu’il y a encore beaucoup de travail à effectuer sur le sujet, en particulier sur la production des matériels, sur leur réparabilité, sur la lutte contre l’obsolescence programmée et l’adoption de nouveaux comportements (reconditionné, mutualisation d’équipements, etc.).
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