Depuis les prémices de l’informatique grand public au début des années 1990 à aujourd’hui, la « révolution numérique » a tout emporté sur son passage et poussé l’intégralité de nos usages à se « numériser » au fur et à mesure que la technologie rendait possible de nombreuses innovations. Grâce à Internet, aujourd’hui, tout se fait en ligne : payer les impôts, consulter la météo, faire ses courses où écouter de la musique. Tant et si bien que s’il était un pays, le secteur du numérique serait le troisième consommateur mondial d’électricité.

À l’heure actuelle, on estime que le numérique est responsable d’environ 4% à 6% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, mais sa forte progression pourrait faire atteindre au secteur les 16% en 2025. Sur ce sujet, c’est bien la conception des appareils numériques ainsi que les infrastructures et les centres de données qui ont l’empreinte carbone la plus forte, et les solutions pour réduire cet impact résident en particulier dans l’éco-conception, la réparabilité et le réemploi des appareils.

Mais pour une entreprise ou une collectivité, il est aussi intéressant de se pencher sur l’impact environnemental de son site web et de participer à l’essor de l’éco-conception web. Pour cela, il existe de nombreuses solutions.


L’empreinte carbone d’un site web : de quoi parlons-nous ?

L’empreinte carbone d’une page web repose généralement sur différents éléments. En premier lieu, il y a la question de l’hébergement du site Web qui est cruciale puisque tous les hébergeurs n’ont pas le même impact. La question clé à ce niveau là consiste surtout à regarder la manière dont sont alimentés les data centers de votre hébergeur. À noter que sur ce sujet, il existe de plus en plus de petits hébergeurs qui proposent des solutions pour un hébergement écoresponsable. C’est par exemple le cas de la startup Qarnot, qui en valorise la chaleur pour chauffer des bâtiments dans une logique purement circulaire. On peut citer également le cas de Datafarm Energy, une entreprise qui installe des serveurs dans des fermes équipées de méthaniseurs.

Ensuite, pour déterminer l’impact écologique d’une page Web, il faut pouvoir mesurer 3 éléments : comptabiliser le nombre de requêtes envoyées au serveur, mesurer le poids de la page en octets et, enfin, mesurer le temps de chargement de la page. En fonction de cela, on peut avoir une idée précise de ce qu’il faut changer pour optimiser le site. C’est d’autant plus intéressant que les moteurs de recherches valorisent de plus en plus les sites légers et rapides. Réduire l’empreinte environnementale d’une page web permet ainsi généralement d’améliorer son référencement.

L’écoconception des sites passe ensuite par différents travaux à la fois côté technique (un travail sur l’architecture du site et l’optimisation du code est nécessaire pour réduire le nombre de requêtes par exemple) ainsi que sur des aspects fonctionnels : épurer le design, enlever les fonctionnalités les moins utilisées, travailler sur le dimensionnement des images, etc. Il existe un super travail effectué par Frédéric Bordage et l’Ademe sur l’éco-conception des sites web qui regroupe 115 bonnes pratiques pour se lancer sur ce sujet.


Des outils SaaS spécialisés sur la mesure d’empreinte carbone

Pour se faire accompagner sur la sobriété numérique et la réduction de l’empreinte environnementale de son site Web, il existe aussi tout un panel d’outils qui permettent de mesurer, visualiser et optimiser ses pages. Pour commencer, l’incontournable extension GreenIT Analysis et le site EcoIndex sont de très bons points de départ, tout comme l’outil Google PageSpeed Insights.

Pour aller plus loin, il existe aussi des startups qui ont créé des outils – généralement des plateformes SaaS – qui peuvent être utilisées. C’est le cas de l’entreprise Greenmetrics, qui a lancé la plateforme Greenmetrics Analytics pour accompagner les professionnels dans la réduction de l’empreinte carbone de leurs sites Internet. Cet outil permet d’accompagner la conception et la refonte d’interfaces web plus responsables à partir d’une analyse de l’empreinte carbone d’un site, page par page.Elle permet ainsi d’analyser chaque parcours utilisateurs et de mettre en évidence les interactions ou les éléments qui ont l’empreinte carbone la plus forte. L’outil s’adresse notamment aux e-commerçants ainsi qu’aux agences Web qui souhaitent proposer des prestations d’éco-conception à leurs clients.

De la même manière, la startup Greenoco a annoncé dernièrement la mise en ligne de sa plateforme de calcul et de réduction d’empreinte carbone des sites web. Accessible à toute organisation possédant un site web, elle propose une démarche basée sur des algorithmes maison qui permet de réduire, d’après la jeune pousse, en moyenne de 25% les émissions de CO2 liées à l’usage d’un site web.

Dans ce panel, on peut également citer Greenspector, une startup nantaise qui propose également une plateforme permettant de mesurer l’empreinte carbone des sites Web et des applications mobiles. L’entreprise propose également une activité de conseil à ses clients afin de les aider à établir les bonnes démarches à la fois en matière d’écoconception des sites Internet ou sur des projets de systèmes d’information plus importants. Elle a notamment travaillé pour des grands comptes comme LVMH, le Crédit Mutuel, la SNCF ou encore Orange.

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