C’est quoi l’upcycling ?

L’upcycling se traduit en français par surcyclage ou encore upcyclage, ce qui pourrait se définir par “recycler par le haut”. L’upcycling est une sorte de super recyclage qui est devenu en quelques années l’une des grandes tendances en matière d’économie circulaire. L’objectif est de récupérer des matériaux ou des produits dont on ne se sert plus, dans le but de créer des objets ou produits de qualité supérieure

L’idée de l’upcycling c’est de faire du neuf avec du vieux, sans pour autant transformer la matière première utilisée, et tout en obtenant un gain de qualité et une plus-value pour le produit final. Quand on upcycle on réutilise donc. Mais avant tout, on s’approprie l’objet pour lui donner une nouvelle vie haut de gamme souvent très loin de sa première vie. Car en effet, la plupart du temps l’usage du produit d’origine sera détourné et il en aura un nouveau. C’est ce qui différencie l’upcycling du réemploi.

“L’upcycling is the new recyclage”

L’upcycling est aussi différent du recyclage. Le recyclage implique un processus de transformation qui inclut la plupart du temps une dépense en énergie et/ou en eau. Alors que l’upcycling ne transforme pas les objets chimiquement. Les matériaux ou produits qui ne sont plus utilisés sont récupérés dans leur intégralité, afin de les revaloriser tels quels. Par ailleurs, un produit recyclé aura a priori une qualité moindre ou égale au produit d’origine. Ce qui n’est pas le cas dans la démarche de l’upcycling où la notion de valeur ajoutée apportée au produit final rentre en compte. L’upcycling a une visée plus esthétique que le recyclage.

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Enjeux et avantages de l’upcycling

Le premier impact positif de l’upcycling est son bénéfice sur l’environnement. En effet, le principe étant de réutiliser, on évite donc de créer un nouveau produit et donc de futurs déchets. Car n’importe quel produit a un coût de fabrication, en énergie, en émission de CO2, en eau… qu’on économise avec l’upcycling. Dans la continuité, l’autre principe est de récupérer un produit et donc de ne pas le jeter : on évite le gaspillage.

De ce premier impact positif découle l’aspect économique qui est évidemment un autre gros avantage de l’upcylcing : récupérer des produits ou matériaux de seconde main coûte bien moins cher que de se procurer un produit neuf. Et si on l’a deja en stock, cela ne coûte rien.

Le principe pouvant être appliqué à chaque objet existant, il fait également appel à la créativité en stimulant vos neurones pour trouver un usage nouveau à un objet donné. Et par cela favorise la création d’objets uniques ou de séries limitées. 

L’upcycling est enfin une pratique accessible à toutes et tous, tout le temps. Presque tout peut être revalorisé, et donc upcyclé, contrairement au recyclage qui va nécessiter de faire appel à des professionnels. Pour résumer on pourrait dire que l’upcycling est un concept responsable, éthique et à impact positif sur l’environnement. Et aujourd’hui, cette pratique est en train de devenir un secteur économique à part entière.

athô réemploi de vieux bateaux en hébergements
Près de Nantes, l’entreprise Bâtho upcycle des vieux bateaux et les transforme en logements insolites


Les origines de l’upcycling

Un peu d’histoire ? Le terme upcycling apparaît pour la première fois au milieu des années 1990. Reiner Pilz, un ex ingénieur reconverti architecte d’intérieur, opposait le recyclage traditionnel “qui détruit tout” – et qu’il appelle downclycling – à l’upcylcing “pour que les produits inutilisés gagnent de la valeur au lieu d’en perdre”.

Cette pratique est véritablement née bien avant cela dans les pays en voie de développement, dont les habitants ont du mal à accéder aux biens de consommation. Pour ces populations, l’enjeu est donc de se servir d’objets existants et de les “tordre” pour leur donner un nouvel usage.  Par la suite, au fur et à mesure que les préoccupations environnementales se développent, les pays développés se sont appropriés ce concept et se sont mis, à leur tour, à récupérer et à valoriser des objets. En particulier dans l’univers du textile et du mobilier.

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Exemples d’upcycling

Vous avez certainement déjà croisé une table basse imaginée avec des palettes, un bar travaillé à partir d’un fût de chêne, ou encore un vase qui s’avère être à l’origine une bouteille en verre ? Dans l’absolu, tout est upcyclable, et par n’importe qui. Ce qui fait de cette tendance une pratique à potentiel illimité. Toute personne peut se lancer dans l’upcycling, de même que les entreprises ou les associations.

En parallèle, l’upcycling permettant de créer des objets uniques ou des séries très limitées, les entreprises, notamment les marques haut de gamme, s’approprient aussi le sujet. Plusieurs secteurs ayant saisi les nombreux intérêts de la démarche et se sont lancés à fond dans le concept.

Les secteurs de la mode, de la déco et du design en tête. Citons plusieurs exemples de réussite :
La Maison Bilum fait des coussins, des housses, des sacs et même des tissus de Montgolfières à partir de matériaux récupérés,
La Vie est Belt, qui fabrique des ceintures et autres accessoires de mode à partir de pneus de vélos usagés,
L’entreprise Bâtho, qui récupère de vieux bateaux usagés et qui les transforme en logements insolites ou en bureaux,
Pimp your Waste upcycle du mobilier à partir de chutes de bois issues du BTP
Les Récupérables est une marque de prêt à porter qui mise sur la valorisation de textile usagé

De nombreuses marques de prêt à porter s’intéressent également au phénomène. Asos a même lancé une collection dédiée à l’upcycling, baptisée “Reclaimed Vintage”. L’upcycling est également une démarche présente dans l’univers du luxe. Hermès, par exemple, a été précurseur dans le domaine via sa marque Petit h qui se sert des matières premières non-utilisées par la maison mère pour créer accessoires et des objets décoratifs

Coté particulier, de nombreuses initiatives ou associations ont vu le jour ces derniers temps. Et plusieurs entreprises comme Terracycle organisent des programmes de collectes ou facilitent le don d’objets entre particuliers comme la start up Geev. En France de nombreuses startups se créent dans le domaine de l’économie circulaire et elles sont de plus en plus nombreuses à s’approprier l’upcycling.

On peut citer, par exemple, Fil & Fab qui s’attaque aux filets de pêche, la marque de mode Second Sew ou la startup FabBrick.


L’upcylcing, vraie tendance de l’économie circulaire

L’upcycling est une vraie tendance de fond aux bénéfices multiples. Pratique responsable, valorisant les déchets, avec peu ou pas d’énergie dépensée, accessible à tous, l’upcycling a tout pour s’imposer. Mais cette pratique reste encore relativement confidentielle. Elle est aujourd’hui encore trop peu industrialisée, contrairement au recyclage qui a en lui un processus industriel et économique relativement mature.

L’upcycling essaye petit à petit de changer d’échelle et de s’insérer dans des processus industriels. Cela passera par trouver un vrai modèle économique qui permettra de structurer cette tendance en véritable filière économique. Alors l’upcylcing deviendra-t-il l’un des piliers essentiels de l’économie circulaire à l’instar de son grand frère le recyclage ? Quoi qu’il en soit on a tout intérêt à voir cette tendance continuer de grandir pour faciliter la transition écologique.

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