Pionnier historique de l’antigaspillage en France, la startup Phenix estime avoir permis de sauver l’équivalent de 125 millions de repas depuis sa création, en 2014. Très active sur ce créneau, l’entreprise fondée par Baptiste Corval et Jean Moreau a aussi participé au lancement de la chaîne de magasins Nous! Antigaspi en 2017 avant de créer une application mobile destinée aux particuliers en 2019, et déjà téléchargée par plus de 2 millions de personnes. C’est ce succès côté B2C qui pousse la startup à revoir aujourd’hui son identité visuelle afin de la positionner davantage comme une marque grand public autour de deux valeurs : l’optimisme et la solidarité.

« Historiquement, nous avions un ADN très B2B puisque pendant les 5 premières années de Phénix, de 2014 à 2019, nous avons fait un métier unique : digitaliser l’aide alimentaire et créer une sorte de banque alimentaire 2.0 en mettant en relation des magasins avec des associations caritatives » précise Jean Moreau, « notre identité de marque incarnait donc le sérieux, le professionnel, la confiance, avec un visuel bleu finalement assez froid ».

Raison pour laquelle l’entreprise opère aujourd’hui un changement au niveau de la colorimétrie, mais également au niveau de la baseline, qui devient « l’antigaspi qui fait du bien ». Un changement pour mettre en avant l’ADN et les valeurs de la startup, et qui vise aussi à se démarquer de son principal concurrent, Too Good To go, marque scandinave qui s’est développée en France auprès des particuliers à partir de 2016.

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Pour que l’antigaspillage soit avant tout solidaire

À travers ce changement d’identité visuelle, Phenix cherche aussi à insister sur l’aspect solidaire de sa démarche. Un point qui est au coeur de son modèle économique depuis sa création. « Nous sommes les seuls à faire à la fois du don et de la revente aux particuliers pour lutter contre les gaspillages, et nous souhaitons vraiment que l’antigaspi reste une pratique solidaire qui ne se fasse pas au détriment des acteurs de l’aide alimentaire » insiste Jean Moreau.

Le modèle de Phenix repose en effet sur un tryptique qui permet de flécher en priorité certains produits et volumes vers l’aide alimentaire, avant de les réorienter vers le grand public. Pour cela, la startup travaille sur trois marqueurs. Comme les associations ont besoin de temps pour venir collecter les produits, les ramener au local et effectuer la distribution ensuite, Phenix leur réserve les produits qui sont à J-3, J-2 et J-1 de la date de péremption. Les produits en date du jour, en revanche, sont fléchés vers l’application mobile, ainsi que les produits qui sont interdits pour le don alimentaire, comme les produits de la mer, les saucisses ou les sushis, par exemple. Il y a aussi une question de volumétrie puisqu’il est plus pertinent de réserver les gros volumes à l’aide alimentaire.

Cette notion de solidarité, la startup la travaille également auprès de territoires, en partenariat avec des collectivités. « Nous avons un partenariat avec la Mairie de Courbevoie, par exemple, qui permet de proposer une solution antigaspi à tous les magasins de la municipalité. C’est aussi une manière pour nous de faire du circuit-court puisque les invendus des magasins de Courbevoie sont réservés en priorité aux associations d’aide alimentaire du territoire » explique Jean Moreau.

La lutte contre le gaspillage alimentaire représente un levier essentiel pour réduire nos émissions de CO2 et pour favoriser le développement à grande échelle de l’agriculture bio. À ce jour, ce sont 10 millions de tonnes de nourriture qui sont gaspillées chaque année dans l’hexagone.

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