La consommation en ligne a augmenté de 63% en 5 ans, dont 13 % rien qu’en 2020, entraînant dans son sillage une forte augmentation des déplacements liés aux transports de colis et marchandises. Une tendance qui est donc bien partie pour s’ancrer dans nos habitudes et qui pose question alors que le transport est le premier poste d’émissions de gaz à effet de serre en France.
Face à ce constat, l’entreprise Midipile Mobility a développé un véhicule intermédiaire qui se situe « entre le vélo cargo et la petite voiture urbaine », selon son fondateur Benoît Trouvé. Une manière de repenser la logistique du dernier kilomètre, afin de pouvoir aider les opérateurs à s’adapter à la hausse du volume à livrer, dans un trafic urbain saturé et de plus en plus soumis à des restrictions de circulation telles que les zones à faibles émissions.
« Notre monde est structuré autour de grandes métropoles, avec beaucoup d’acheminements vers les centres urbains. Or, l’heure n’est plus aux gros véhicules polluants et trop rapides, et nous devons trouver des solutions pour faire face à une sorte d’injonction contradictoire avec l’augmentation du e-commerce d’un côté, et la fermeture progressive des centre-villes aux voitures de l’autre » résume l’entrepreneur.
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Faciliter la logistique urbaine dans un laps de temps restreint
Ainsi, Midipile développe un quadricycle à assistance électrique pouvant supporter une charge de 250 kg et qui sera capable de rouler jusqu’à 45 km/h afin de pouvoir s’insérer dans le trafic urbain et péri-urbain. Ces véhicules sont conçus pour avoir entre 80 km et 250 km d’autonomie, ainsi que 40 km supplémentaires qui pourraient être fournis par l’énergie solaire.
Différents modèles de véhicules ont été imaginés par la startup, dont un pour transporter colis, matériel et marchandises ; un autre pour le transport de biodéchets ; et un pour transporter deux personnes, en tant que véhicule de service.
À la genèse de Midipile, on retrouve donc une préoccupation sociale et environnementale. « Après avoir fait le Shell Éco-Marathon étant étudiant, puis avoir travaillé chez un constructeur automobile, j’avais depuis longtemps l’idée de développer de petits véhicules allant le plus loin possible en utilisant un minimum de carburant. Seulement à l’époque, le marché n’était pas encore structuré et la façon de consommer n’était pas la même. Aujourd’hui, les choses sont différentes, les mentalités ont changé » explique Benoît Trouvé, qui ajoute que sa solution vient aussi répondre à un besoin accentué par la pression règlementaire et l’urgence climatique. « C’est pour cela qu’on s’appelle Midipile : nous voulions exprimer cette idée d’urgence, cette idée qu’il est nécessaire d’accélérer le changement. Ce que nous proposons, c’est un véhicule qui se projette sur un monde bas carbone ».
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Des véhicules à destination des professionnels puis des particuliers
Lancée en 2020, l’entreprise souhaite s’adresser dans un premier temps au marché de la logistique urbaine, puis s’étendre par la suite au secteur du tourisme et du secteur agricole et, enfin, aux particuliers avec des véhicules plus familiaux. Pour le moment, l’entreprise finalise ses prototypes, et débutera ses préventes en septembre 2022. « L’idée c’est de finir le développement d’une version industrialisable sur 2023, de l’homologuer et de la produire » ajoute le fondateur de la startup.
Le modèle d’affaires de Midipile, c’est de fonctionner par abonnement et de proposer une location de véhicule au mois, avec des services associés tels que l’assurance et le service après-vent. L’entreprise souhaite par la suite s’élargir au marché européen puisque, solution qui permettra à l’entreprise d’avoir un réel impact sur les émissions de CO2. D’ici là, Benoît Trouvé souhaite réaliser une levée de fonds en fin d’année 2022, et est à la recherche de partenaires financiers pour l’accompagner dans cette aventure. « L’électrification du parc automobile ne répondra pas à tous les enjeux auxquels nous faisons face. Nous sommes convaincus que la mobilité de demain sera éminemment plus douce, plus efficiente et plus résiliente » conclut l’entrepreneur.