Sur les 10 dernières années, la propension des moins de 35 ans à acheter une voiture neuve ainsi que la volonté de ces derniers à passer le permis de conduire a diminué de 50%. Face à l’essor des préoccupations environnementales, mais aussi le développement des micromobilités et autres EDPM, les constructeurs cherchent donc à se réinventer. C’est notamment le cas de Renault, avec la Twizy, ou de Seat avec la Minimo : de petits véhicules tout-électrique conçus exclusivement pour la mobilité urbaine.

En parallèle, le vélo poursuit son essor considérable depuis 2 ans, boosté par des collectivités et des pouvoirs publics qui ont su engager, à la faveur de la crise sanitaire de 2020, des chantiers pour améliorer les infrastructures cyclables et doper la pratique du vélo. Une aubaine puisque la majorité de nos déplacements urbains font moins de 5 kilomètres, soit 15 à 20 minutes de vélo, et qu’il s’agit précisément des trajets qu’il faut réduire pour diminuer nos émissions de CO2. D’autant qu’aujourd’hui, les VAE permettent de s’affranchir des contraintes physiques liées à la pratique de la bicyclette et les vélos-cargos à assistance électrique enfoncent le clou en favorisant l’emport de marchandises et de passagers, en particulier les enfants.

Reste pourtant quelques réticences chez certaines personnes pour passer de la voiture individuelle au vélo. Deux éléments en particulier : la météo et la sécurité. Et c’est en partie pour répondre à ces préoccupations qu’Arnaud Chéreau s’est lancé dans l’aventure Wello en 2015 avec l’idée de proposer un véhicule qui pourrait s’intégrer pleinement dans la ville de demain.

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photo des véhicules Wello
Les Wello sont des véhicules apparentés à des vélos-cargos, conçus pour les déplacements urbains.


Remplacer la seconde voiture d’un couple

« L’objectif initial de Wello, ça a été de créer le véhicule qui pourrait remplacer la seconde voiture d’un couple. On a donc voulu créer un véhicule urbain compact, solaire et connecté » précise l’entrepreneur, qui s’est lancé il y a 6 ans sur l’île de la Réunion avant d’installer son entreprise au Mans, en région Pays de la Loire. « Nous sommes partis de certains fondamentaux dont un constat de base : ça ne sert à rien de déplacer un véhicule de 1,5 tonne pour transporter un individu de 80kg, surtout sur des trajets urbains qui font en moyenne entre 3 et 5 kilomètres » ajoute Arnaud Chéreau.

Le Wello fonctionne donc comme un vélo-cargo à trois roues, il est d’ailleurs considéré comme un VAE, mais il est équipé d’une carrosserie qui protège le conducteur. Le véhicule est également équipé de panneaux solaires qui alimentent tout ou partie de la batterie et les derniers modèles possèdent une capacité d’emport de 80kg en plus du conducteur. « De cette manière – raconte le fondateur de la startup – nous proposons un véhicule qui est facile à garer, qui possède l’agilité et la praticité du vélo, mais qui possède aussi les atouts de la voiture : la sécurité avec une carrosserie qui offre une meilleure protection contre les voitures, mais aussi contre les intempéries, et puis également la capacité d’emport de la voiture et sa connectivité ».

L’entreprise a lancé la commercialisation de ses véhicules avec certains clients professionnels en 2019. Le Wello s’adresse en effet aux particuliers, mais aussi aux entreprises et collectivités pour répondre à des besoins logistiques, des déplacements d’opérateurs, ou encore à des collectivités pour les agents de la ville. EDF, Enedis, ou La Poste font partie des pionniers à avoir testé le modèle.

Après avoir levé 2M€ fin 2020 auprès d’Apicap, de Business Angels et de Bpifrance, Wello entend passer à la vitesse supérieure dans les prochains mois. Une solution intéressante qui montre que la mobilité urbaine est en train de se réinventer totalement autour du vélo et que les alternatives à la voiture – fut-elle électrique – existent aussi.

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