Les récupérables est une marque de vêtements éco-responsables imaginée par Anaïs Dautais Warmel. Créée à Paris en 2016, la marque a vocation à confectionner des vêtements en valorisant des textiles déjà existants. Basé sur les concepts de recyclage et d’upcycling, Les récupérables est une marque qui allie respect de l’environnement et insertion sociale.
L’industrie textile produit, chaque année, 129 milliards de vêtements. Deuxième industrie polluante derrière le pétrole, l’industrie textile est également responsable d’une surconsommation des ressources en eau ainsi que de la pollution des courants aquatiques en raison des produits toxiques utilisés. Afin de limiter ce désastre écologique, repenser la production textile avec l’existant pourrait s’avérer un pari gagnant pour tendre vers une mode responsable.
Une alternative à la fast fashion
Historiquement, le textile est fabriqué à partir de ressources naturelles – majoritairement le coton. Aujourd’hui, l’industrie pétrochimique a également envahi nos habits. Désormais, plus de 70% des vêtements sont faits à partir de polyester, c’est-à-dire une matière synthétique issue du polyéthylène téréphtalate (PET), un polymère utilisé pour la conception des bouteilles en plastique.
Pour donner un caractère plus durable à la mode, il est important de s’engager d’un point de vue de la production mais également de la consommation. D’une part, miser sur l’innovation et l’optimisation des ressources permettrait de réguler la production et donc l’impact environnemental. D’autre part, il est important de sensibiliser les consommateurs au recyclage pour donner une seconde vie aux vêtements. En France, par exemple, pour 600 000 tonnes de textiles importés chaque année, seulement 200 000 tonnes seront recyclées et réemployées.
La créatrice de la marque s’indigne face à l’industrie textile et dénonce le manque de considération pour l’environnement : « Un tee-shirt à deux euros, ça ne devrait pas exister, ça ne peut pas exister à moins d’être un désastre écologique ».
Et pour faire contrepied à l’industrie textile et à la fast fashion, elle s’est mise à confectionner des vêtements à partir d’autres textiles, en misant sur une production locale. Sur la conception d’un pantalon, par exemple, les émissions de gaz à effet de serre sont divisées par 18. Ce qui s’explique essentiellement par le transport, puisqu’environ 70% de l’impact environnemental d’un pantalon dépend du transport.
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Concevoir une ligne de vêtements en collaboration
Engagée dans une démarche responsable, la jeune marque s’est entourée de plateformes de recyclage de textiles comme Le Relais, les ressourceries ou encore certaines marques.
Pour Les Récupérables l’accent est mis sur les textiles vintages, les linges de maison ou encore les fins de rouleaux des marques pour confectionner des pièces en collection limitée. « Nous ne voulons pas reproduire de matière » affirme Anaïs Dautais Warmel. Tous les vêtements dépendent alors de l’existant.
Le Relais ou bien la marque Caroll, pour ne citer qu’eux, ont rejoint le projet afin de fournir des textiles utilisés pour créer de nouveaux vêtements. Parallèlement, la marque emploie l’atelier 13 A’tipik de Marseille pour la confection. Elle favorise alors l’insertion professionnelle et le maintien des emplois, tout en valorisant le savoir-faire à la française, et en préservant l’environnement.