Le gaspillage alimentaire en France, c’est environ 10 millions de tonnes de produits encore consommables qui sont jetés chaque année. Tout ça pour un coût estimé par l’ADEME autour de 16 milliards d’euros par an. Et d’après l’association HopHopFood, cette nourriture jetée pourrait suffire à nourrir les personnes en situation de précarité alimentaire dans notre pays. Ce gaspillage a également des conséquences environnementales.
Entre la production, le transport, l’énergie nécessaire au conditionnement et à la distribution, le gaspillage alimentaire correspond à 15 millions de tonnes de CO2 émises chaque année. D’un point de vue législatif, la Loi Garrot adoptée en 2016 incite avec plus ou moins de succès les grandes surfaces à ne plus jeter leurs invendus. Mais pour inciter les consommateurs/trices à moins gaspiller, de nombreuses start up ont investies ce secteur, à l’image de Too Good To Go ou encore de Karma.
Cette dernière, entreprise née en Suède, vient de se déployer en France et en Grande-Bretagne.
Karma, une ambition européenne pour réduire le gâchis alimentaire
Karma est une entreprise créée il y a 2 ans. Il s’agit d’une application mobile qui permet aux particuliers de récupérer les invendus des commerçants à proximité de chez eux. L’idée derrière cette application, c’est de lutter contre le gaspillage, réduire la pollution et permettre aux particuliers de consommer mieux et moins cher.
En effet, Karma travaille avec de nombreux partenaires comme des restaurants, des commerces et aussi certaines entreprises, à l’image d’Ikea. En France, on peut citer notamment les enseignes Bagelstein, Carrefour ou G20, ainsi que le chef Thierry Marx. Si le prix des invendus est laissé au libre choix de ces commerçants, Alexis Cohen, directeur de la filiale française, nous précise que les invendus sont systématiquement vendus « au moins 50% moins cher que le prix d’origine ». La start up reverse 75% du prix payé à ses partenaires.
Pour les entreprises, cela permet de s’attaquer aux problèmes des invendus, de capter des revenus mais aussi des clients supplémentaires. « 60% à 70% des gens qui commandent un produit via l’application en achètent un supplémentaire quand ils viennent en magasin » explique Alexis Cohen. Par ailleurs, l’application Karma se démarque de la concurrence principale – Too Good To Go et Phénix – en permettant aux utilisateurs de choisir précisément les produits qu’ils souhaitent.
12 millions de dollars levés et un partenariat avec Deliveroo
D’après les dirigeants de Karma, 5% de la population Suédoise utilise l’application au moins une fois par mois. Un début d’activité prometteur qui a permis à la startup de réaliser une levée de fonds de 12 millions de dollars pour se déployer à l’international. L’application est ainsi disponible en Grande-Bretagne et, depuis le début de l’année, en France, où elle est testée à Paris pour le moment.
Elle revendique actuellement plusieurs dizaine de milliers d’utilisateurs chez nous. Un test concluant pour les dirigeants de la société. Ainsi, d’ici la fin de l’année, la start up souhaite continuer de s’installer à Paris et vise également à s’étendre dans 2 métropoles supplémentaires et doubler ses effectifs dans l’hexagone. Elle travaille aussi à étendre ses relais de croissance, à l’image du partenariat noué avec Deliveroo, le géant de la livraison de repas à domicile.
Karma rejoint ainsi ces entreprises qui veulent éradiquer le gaspillage. Récemment, Phénix, société spécialisée dans la valorisation des invendus, a également lancé son application à destination du marché de l’anti gaspillage alimentaire. Un marché en pleine croissance qui démontre une prise de conscience réalisée par les entreprises et le grand public sur ces sujets. Et qui prouve l’attractivité des entreprises à impact vis à vis des investisseurs.