L’Avere-France et France Hydrogène ont mené une étude approfondie sur le paysage des autocars en France. Malgré un parc considérable d’autocars, qui dépasse en nombre les flottes d’autobus, on compte en 2023 une centaine d’autocars zéro émission contre près de 1 500 autobus électriques ou à hydrogène circulant dans l’hexagone. Une disparité étonnante pour des véhicules similaires en matière de taille et d’usage.

L’une des raisons expliquant cette différence se trouve probablement dans la règlementation environnementale sur le segment de l’autocar, précise l’étude, qui semble encore peu contraignante, contrairement à celle du segment de l’autobus. Ce qui expliquerait que 98% des cars fonctionnent encore au diesel.

Malgré tout, les premiers autocars électriques à batterie ont fait leur apparition en France dès 2017, offrant une autonomie suffisante pour le transport scolaire et certaines lignes régulières. En outre, dès 2024, de premiers autocars à hydrogène devraient également être mis sur la route avec une autonomie pouvant atteindre jusqu’à 1000 km.

Le marché est assez prometteur. Ainsi, toujours d’après l’Avere et France Hydrogène, on compte environ 36 000 autocars parcourant moins de 200 km/jour qui pourraient passer à l’électrique batterie, et 15 000 autocars parcourant plus de 250 km/jour qui pourraient passer à l’électrique à hydrogène. Cela représente les deux-tiers du parc actuel. Mais pour cela, il faudra compter sur des engagements forts de la part des régions de France, qui sont les principales gestionnaires de ces flottes d’autocars sur le territoire.

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Quels leviers pour accélérer cette transition ?

Pour accélérer la transition vers les autocars à zéro émission et accompagner les régions et les gestionnaires de flottes vers des véhicules bas-carbone, l’étude identifie trois principaux leviers :

Encourager les pouvoirs publics, notamment en intégrant des critères de sélection dans les appels d’offres publics peut encourager l’adoption de ces véhicules respectueux de l’environnement.

Soutenir l’offre, en faisant la promotion du développement du retrofit pour favoriser la transition de ces véhicules ainsi qu’en soutenant les constructeurs européens via des mécanismes de soutien à l’investissement dans les technologies à zéro émission.

Développer des infrastructures de recharge : le déploiement des infrastructures de recharge électrique et d’avitaillement en hydrogène est évidemment un élément clé pour encourager l’utilisation d’autocars à hydrogène, ce que ne manque pas de souligner l’étude, en particulier pour l’hydrogène.

« Les véhicules électriques à batteries et à hydrogène ont toute leur place pour accélérer le verdissement du transport de voyageurs répondant à un grand nombre de cas d’usage. L’ensemble de l’écosystème s’est engagé et a travaillé sur des innovations axées sur les besoins : meilleure efficacité du moteur électrique, augmentation de l’autonomie des véhicules, temps de recharge réduit, constitution d’un réseau de recharge » précisent ainsi Valérie Bouillon-Delporte, 1ère Vice-Présidente de France Hydrogène et Antoine Herteman, Président de l’Avere-France.

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