Bloom Campers est une startup française installée à Vannes qui se lance dans le retrofit de vieux combis volkswagen afin de répondre à un double enjeu : décarboner les transports tout en faisant la promotion d’un tourisme durable et local. Une aventure lancée par deux jeunes, Agathe de Brunier et Nicolas Gumy, qui se sont rencontrés sur les bancs de l’école Audencia à Nantes.
Le retrofit, qui consiste à transformer un véhicule thermique en véhicule électrique, est un peu le « reconditionné » du secteur automobile. Une tendance de fond récemment inscrite dans la loi Climat et Résilience, qui fixe comme objectif d’atteindre d’ici à 2030 un million de véhicules à moteur thermique transformés. Pour le moment, la pratique est réservée à une poignée de voitures vintages que les combis Volkswagen devraient rejoindre bientôt.
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Une nouvelle offre de tourisme autour des mobilités douces
Bloom Campers louera donc des combis rétrofités, dont le moteur thermique a été remplacé par un électrique, pour proposer des road trips plus respectueux de la planète, mais aussi de la location événementielle : mariages, séminaires d’entreprises, festivals, city-tours. Car l’idée derrière ce projet, c’est surtout de proposer une nouvelle expérience de tourisme en local.
La startup proposera donc à ses clients des expériences sportives et culturelles dans des lieux à fort potentiel afin de désaturer les zones touristiques et valoriser des zones moins connues. Elle souhaite également installer ses agences à proximité des gares pour jouer sur l’intermodalité et promouvoir un « slow tourisme » qui prend soin de la nature.
L’entreprise vient d’ailleurs de boucler une levée de fonds de 350 000€ auprès de We Do Good et d’investisseurs privés. Des fonds qui vont lui permettre de lancer sa plateforme de location prochainement et ouvrir leur première agence de location à Vannes.« Nous avons une flotte de 6 combis qui vont arriver ces prochaines semaines et qui vont être progressivement électrifiés en 2022. À terme, l’idée va être d’ouvrir une quinzaine d’agences dans toute la France » précise Nicolas Gumy, co-fondateur de l’entreprise.
Et pour gérer la conversion des vieux combis Volkswagen, Bloom Campers s’appuie sur l’expertise d’une autre startup – Retrofuture – qui fait partie des entreprises pionnières en France sur ce marché. « De notre côté, nous allons gérer la location, les prestations, mais aussi la vente de combis retrofités à des franchisés ou des particuliers qui souhaitent ce type de véhicules » ajoute Agathe de Brunier, co-fondatrice de la structure.
Le retrofit, une filière qui se structure
Aujourd’hui, le retrofit est une pratique réservée à une poignée de véhicules mais les démarches d’homologation pour différents modèles devraient dynamiser le marché d’ici la fin de l’année. En France, les professionnels du secteur se sont regroupés ces dernières années au sein de l’AIRe afin de promouvoir cette pratique qui, selon eux, pourrait créer ou pérenniser 42 000 emplois en France.
Cet été, c’est une étude de l’Ademe qui est également venue renforcer l’intérêt de cette pratique, puisque le retrofit permet de convertir un véhicule déjà existant sans avoir à en produire un neuf. Or, une part non négligeable de l’empreinte carbone d’un véhicule est avant tout liée à sa production. En retrofitant, on économise donc environ 56% de CO2eq. par rapport à la production d’un véhicule électrique neuf.
Pour le moment, ce sont surtout des modèles « vintages » qui séduisent : Fiat 500, Coccinelle, Mini Cooper. On retrouve aussi des retrofiteurs pour les vélos, à l’image de ce que propose par exemple la startup Teebike, mais aussi des retrofiteurs pour les 2 roues-motorisées, à l’image de la startup Noil. Ici encore, le vintage triomphe pour le moment et séduit davantage les propriétaires de Vespa. Mais à l’avenir, le retrofit pourrait bien servir à convertir des véhicules plus classiques et faire ainsi rentrer l’automobile dans l’ère de l’économie circulaire.