C’est quoi une smart city ?

Si l’on se fie à la définition de la CNIL, la Smart City “est un nouveau concept de développement urbain (…) permettant d’améliorer la qualité de vie des citadins en rendant la ville plus adaptative et efficace, à l’aide de nouvelles technologies qui s’appuient sur un écosystème d’objets et de services”.

En d’autres termes, une ville intelligente, c’est donc une ville qui utilise les nouvelles technologies (objets connectés, robotique, collecte et traitements de données, Internet) afin d’améliorer le quotidien de ses habitants.

Le concept a beaucoup fait parler ces dernières années et certains pensent qu’il s’agit là d’une manière d’accélérer la transition écologique des territoires. D’autres, au contraire, pensent que la ville durable sera avant tout une ville low-tech et biosourcée.

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La ville intelligente ou Smart City : des applications variées

Le périmètre couvert par la définition de ville intelligente regroupe de multiples domaines qui vont des infrastructures publiques (bâtiments, mobiliers urbains, domotique, etc.) ; aux réseaux intelligents ou Smart grids (eau, électricité, gaz, télécoms) ; aux transports (transports publics, routes et voitures intelligentes, covoiturage, etc.) ; pour terminer avec les e-services et e-administrations qui permettent aux villes de communiquer avec leurs citoyen.nes.

De manière concrète, le concept de Smart City peut prendre différentes formes, en se matérialisant par exemple, par :

La surveillance en temps réel des réseaux d’eau ou d’énergie afin d’éviter les pertes inutiles,
La surveillance de la qualité de l’air afin de prévenir les pics de pollution,
– Le wi-fi linéaire gratuit et accessible partout,
– Les feux de signalisation connectés permettant d’optimiser la circulation,
Les parking intelligents et/ou mutualisés permettant de connaitre en temps réel le taux de remplissage.

Ces offres et services sont généralement basés sur ce qu’on appelle l’Open Data, c’est à dire la mise à disposition à toutes et à tous des données collectées, afin d’optimiser la création de services utiles aux citadins. La philosophie de la smart-city, c’est ainsi de permettre à une start-up de développer une application mobile permettant aux habitants de suivre en temps réel le parcours d’un bus grâce aux données mises à disposition par la régie des transports de la ville. Les MaaS ou Mobility-as-a-Service font partie de ces technologies innovantes de mobilité et de smart-city mais ont elles aussi recours aux data.

Dans sa définition, il faut cependant que la récolte et le partage des données rentre dans le champ d’une réponse aux attentes et intérêts des habitants. Donc qu’elle ne soit ni intrusive, ni un moyen de contrôle de la vie privée.


Le concept de Smart City, pourquoi on en parle ?

C’est en 2005 que le terme de Smart City a fait son apparition dans le domaine public, utilisé par Bill Clinton à l’occasion d’un défi lancé par sa fondation à l’entreprise Cisco. L’ancien président des Etats-Unis avait alors appelé Cisco à « développer des plans de décongestion des villes, à commencer par San Francisco, Séoul et Amsterdam » afin de « diminuer les émissions de CO2 et économiser à la fois pour les citoyens et les communautés locales du temps et de l’argent ».

Voilà pourquoi on en parle. La Smart City doit permettre aux villes de répondre aux enjeux de développement durable qui se posent face à l’urbanisation croissante de nos territoires. Car actuellement, 50% de la population mondiale vit dans des villes. Cela représente plus de 3 milliards d’individus. En 2050, ce pourcentage passera à 70%.

Et dans le même temps, les villes – qui n’occupent que 2% de la surface terrestre – produisent 80% des émissions de gaz à effet de serre. Il y a donc urgence à transformer la manière dont sont conçues nos cités. Deux écoles existent aujourd’hui sur le sujet. La « smart city » optimisée par la data et le numérique; qui s’oppose à une « dumb city », ville durable Low-tech et frugale. Entre les deux, le concept de ville durable qui pioche à la fois dans le smart et le frugal sera peut-être le modèle dominant.

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Les freins et limites au développement des villes connectées

Si les enjeux sont nombreux, les limites du modèle commencent également à apparaître au fur et à mesure que le concept se développe. Notamment en matière de sécurité et de vie privée.

En effet, quid de la propriété des données récoltées et partagées – notamment celles qui concernent les déplacements des citoyens ? En terme de sécurité, quels sont les risques pour des infrastructures sensibles d’être piratées ? Se dirige t’on vers une frénésie de services à l’intérêt ou l’efficacité restreints et développés dans l’urgence de suivre un effet de mode ? Et que faire en cas d’une utilisation de ces services et données qui serait privative de libertés ?

Par ailleurs, la notion de « tout-numérique » doit aussi être pondérée. Car les externalités négatives de la technologie commencent à apparaître, et avec elles le concept de sobriété numérique. En effet, si le Web était un pays, il serait le 3ème ou 4ème plus gros émetteur de CO2. Entre l’extraction de métaux pour la conception des appareils, et la consommation énergétique des data-centers et des devices, le numérique est une solution efficace pour la gestion des villes, mais aussi profondément polluante. Autant dans la conception que dans l’utilisation qu’au niveau de la fin de vie ; puisque les solutions de recyclage ou de réutilisation ne sont pas au point.

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