C’est quoi un îlot de chaleur urbain ?

Un îlot de chaleur urbain est un phénomène selon lequel la température va être plus élevée en ville par rapport aux zones rurales voisines, où par rapport aux normales saisonnières. Ces îlots sont des zones très localisées en ville où le thermomètre grimpe en raison de l’activité humaine mais aussi de l’urbanisme.

Par exemple, une surface goudronnée qui absorbe la chaleur, comme le parking en plein air d’un supermarché, va participer à la création d’un îlot de chaleur. À l’inverse, un parc arboré sera considéré comme un îlot de fraîcheur. Ces îlots de chaleur participent à l’augmentation globale des températures en ville et peuvent s’avérer néfastes pour le bien-être des citadins mais aussi et surtout pour la biodiversité.

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Pour aller plus loin

Les îlots de chaleur urbains peuvent se mesurer de deux manières différentes : via la température au sol où via la température de l’air ; en fonction du jour ou de la nuit. Par exemple, en journée, la température des îlots de chaleur est plus importante au sol. En revanche, la nuit, lorsque les matériaux de construction et les revêtements de sols renvoient la chaleur emmagasinée tout au long de la journée, la température s’élève en hauteur dans l’air.

C’est justement cette température élevée la nuit qui empêche les villes de se rafraîchir. Ainsi, lors de fortes chaleurs, les écarts de température entre zones urbaines et zones rurales peuvent devenir très importants. « En condition de canicule, on peut observer des différences de températures de l’ordre de 8°C en moyenne la nuit entre Paris intra-muros et les zones les plus fraîches de la région », précisait en 2018 Aude Lemonsu, chargée de recherche au centre de recherche de Météo-France, à ce sujet. Un écart considérable.

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white roof project
Peindre la toiture des immeubles en blanc permet de réduire la chaleur à l’intérieur des bâtiments


Quelles sont les causes des îlots de chaleur urbains ?

La chaleur urbaine est accentuée par différents facteurs relevant à la fois de l’urbanisme et de l’activité humaine. Outre la densité urbaine, on peut citer parmi les causes de la création d’îlots urbains : l’orientation des rues, l’imperméabilisation des surfaces, la circulation automobile, le déficit de végétal et d’eau dans les espaces publics. En outre, l’albédo des villes joue un rôle important dans ces phénomènes.

L’albédo, c’est la capacité d’une surface à renvoyer l’énergie solaire qui arrive à la surface de la terre. C’est un chiffre compris entre 0 et 1 (0 correspondant à une surface parfaitement noire qui absorbe la totalité de l’énergie incidente ; 1 correspond au miroir parfait qui renvoie la totalité de l’énergie incidente). Or, si les surfaces sombres absorbent une quantité importante d’énergie solaire, elles se réchauffent plus vite.

Aujourd’hui, nos villes sont majoritairement bétonnées et goudronnées. De plus, dans un grand nombre de départements, les toitures sont noires. L’albédo des villes est donc généralement proche de zéro. Ainsi, l’accumulation de ces surfaces sombres qui se réchauffent très rapidement au soleil favorisent la création des îlots de chaleur urbains.

Ces îlots de chaleur ont des conséquences : ils renforcent la pollution de l’air ; ils empêchent la création de rosée ou brume qui permettent d’épurer l’air de certaines particules et polluent en suspension. Par ailleurs, ils font des villes des endroits très peu fréquentables pour les humains en période de fortes chaleurs.

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Quelles solutions pour diminuer le phénomène des îlots de chaleur ?

Du Japon aux Etats-Unis en passant par l’Europe, de nombreuses métropoles cherchent à réduire ce phénomène. À Lyon, par exemple, comme dans de nombreuses villes japonaises, il a été testé le fait d’arroser le bitume afin de rafraîchir l’air ambiant. C’est aussi l’une des raisons des miroirs d’eau et des fontaines. Cependant, ces mesures ne semblent pas pertinentes à long-terme étant donné l’obligation pour les villes durables de ne pas gaspiller l’eau.

En vérité, les solutions viennent davantage des politiques d’aménagement des villes. Ce qui signifie d’intégrer l’enjeu de la canicule dans la culture urbanistique et architecturale. Il faut des matériaux qui absorbent moins la chaleur par exemple. Les meilleurs pistes sont surtout celles qui visent à promouvoir la végétalisation des villes et à encourager les techniques de production de froid durable. Le but étant d’éviter les climatiseurs. Ces derniers sont en effet une fausse solution puisqu‘ils rejettent la chaleur intérieure vers l’extérieur.

D’autres pistes originales existent, comme aux Etats-Unis et notamment à New-york. Là-bas, le “white roof project” a consisté à repeindre les toits de 600 immeubles en blanc afin d’augmenter son pouvoir réfléchissant. Une astuce qui permet de baisser la température à l’intérieur des immeubles de presque 20°C. En France, la startup Enercool propose aujourd’hui ce type de solutions.

Mais la principale tendance et la plus durable, c’est de travailler sur la végétalisation des villes. En effet, les espaces verts ont un rôle de climatiseur naturel. D’abord, ils apportent de l’ombre aux citadins. Mais ils permettent aussi de rafraichir l’atmosphère par évaporation de l’eau que les végétaux puisent dans le sol. la création de parcs, de jardins, de toits végétalisés, la mise en place de rangées d’arbres le long des rues sont autant d’actions qu’il est nécessaire d’effectuer pour réduire les îlots de chaleur urbains.

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