C’est quoi un écoquartier ?

D’après le ministère de la transition écologique, un écoquartier est “un projet d’aménagement durable multifacettes, qui intègre les enjeux et les principes du développement durable à l’échelle de la ville ou du territoire”. L’écoquartier se définit donc comme un espace urbain (nouveau ou rénové) dont les objectifs sont les suivants : être un territoire de proximité, être bien relié au coeur de ville ; être le moins énergivore possible dans sa conception et ses usages ultérieurs ; et enfin, assurer à ses habitants, praticité, mixité sociale, convivialité et confort.


Pour aller plus loin

C’est à la fin des années 1980 que les premières expériences de quartiers durables ont vu le jour dans les pays scandinaves (Suède, Norvège et Danemark en tête). La Charte d’Aalborg (au Danemark), en 1994, réunissait les premières villes signataires (aujourd’hui près de 3 000 villes sont engagées dans ce processus) dont l’adhésion repose sur un engagement volontaire à se doter d’un Agenda 21 respectant un certain nombre de modalités. Cet engagement, renouvelé depuis, lors de l’adoption de la Charte d’Aalborg+10 en 2004, définit la ville non plus en termes de fonctionnalités mais en termes de durabilité. C’est à dire respectueuse des enjeux environnementaux.

Aujourd’hui 80% de la population européenne vit en zone urbaine. Une urbanisation qui continue de se développer et qui pose un certain nombre de problème. D’abord une artificialisation des sols au détriment des terres cultivables, et surtout une “minéralisation” des villes dans lesquelles la part de nature et de biodiversité a progressivement disparue. Enfin, l’efficacité énergétique des bâtiments construits dans l’après-guerre et jusqu’à récemment laisse à désirer. Ce qui crée ce qu’on appelle aujourd’hui des “passoires thermiques”. D’autre part, la verticalité du bâti (notamment via des tours de plus de sept/huit étages et des barres d’immeubles) a conduit à la création de territoires urbains qui se dégradent, se paupérisent et perdent leur rôle de cohésion sociale.

C’est donc pour répondre au double défi des enjeux environnementaux et sociétaux que sont nés les écoquartiers


En France, un label né du Grenelle de l’environnement

Le Label écoquartier récompense une démarche systémique et progressive menée par une collectivité territoriale associée à d’autres acteurs publics et privés (investisseurs, entreprises). Cette labellisation se fait en fonction de 4 étapes (mise en projet et signature d’une charte, suivi des chantiers, livraison aux habitants, occupation des lieux). Cette démarche date de 2008, suite au Grenelle de l’Environnement, via la mise en œuvre du Plan “Ville durable” par Jean-Louis Borloo. On compte aujourd’hui près de 500 projets d’écoquartiers en France.

L’Ecoquartier se veut également citoyen. Sans l’adhésion de ses habitants il ne peut exprimer ni son potentiel, ni sa durabilité. Il y a donc un effort pédagogique, un enjeu de communication au fur et à mesure de la labellisation afin de rendre le projet opérant et pérenne. L’écoquartier doit être pensé en vue d’une cogestion par ses occupants qui ne sont plus des utilisateurs de passage mais des acteurs respectueux du capital naturel restant.

Ces nouveaux quartiers – qui composeront la ville de demain – présentent donc une homogénéité architecturale entre verticalité et horizontalité du bâti, avec des couleurs façades agréables au regard et des textures matériaux synonymes de performance énergétique. Ils concentrent ce qui se fait aujourd’hui en matière de durabilité urbaine : des espaces verts, des potagers urbains, des endroits pour récupérer les eaux de pluie, par exemple. Outre l’efficacité énergétique des bâtiments, ces quartiers sont aussi particulièrement bien reliés aux transports en commun, favorisent les déplacements via des mobilités douces et donc la réduction de l’usage de la voiture individuelle.

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