L’urbanisation est l’une des principales menaces pour les plantes et les pollinisateurs sauvages. Outre la destruction des habitats naturels, le développement des zones urbaines fragilise les écosystèmes en altérant les conditions environnementales locales. C’est par exemple le cas des îlots de chaleur urbains qui résultent justement d’un environnement trop minéral.

Mais un autre effet de l’urbanisation et de l’artificialisation des sols, c’est qu’elles perturbent la phénologie des plantes, c’est-à-dire leur période de floraison. Des études antérieures ont déjà montré que la floraison est plus précoce au printemps dans les zones urbaines par rapport aux zones rurales.

Adapter la gestion des espaces verts pour avoir différents cycles de floraison

Des chercheuses et chercheurs de l’Université de Lille ont simultanément évalué la réponse du moment de floraison des plantes locales et de la période de vol des pollinisateurs sauvages face à l’urbanisation croissante. Leurs résultats prouvent une nette avancée du pic de floraison dans les sites à forte urbanisation, jusqu’à quatre semaines d’avance sur les zones rurales. En revanche, cette avance sur le cycle n’est pour le moment pas suivie par les pollinisateurs.

Ces résultats suggèrent qu’un écart se forme entre les cycles saisonniers des plantes et des pollinisateurs dans les villes, ce qui pourrait entraîner des modifications de la structure des réseaux plantes-pollinisateurs, et avoir des conséquences négatives sur la reproduction et la survie des espèces.

En effet, si les plantes sont confrontées à une pénurie de pollinisateurs, cela peut conduire à une diminution de la production de graines sur le long terme. Cette différence de cycle peut perturber les pollinisateurs amenés à se déplacer en dehors des zones urbaines pour trouver la flore qui leur convient.

Cette étude souligne donc l’importance de la gestion écologique des espaces verts dans le cadre du développement des villes durables pour garantir la présence de plantes à fleurs tout au long de la saison et soutenir les pollinisateurs en zones urbaines.


Crédit photo : ©AgnèsGiffard

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