C’est quoi l’écologie industrielle ?

L’écologie industrielle est l’un des 7 piliers de l’économie circulaire et a pour but d’appliquer les ambitions du développement durable au fonctionnement des industries. Cela peut se matérialiser de deux façons différentes : par la mise en place de systèmes circulaires entre les industries (les déchets des unes deviennent les ressources des autres) et/ou par des synergies de mutualisation (approvisionnements communs, partages d’équipements ou de ressources…).

En adoptant une démarche d’écologie industrielle, les industries contribuent ainsi à réduire leur impact environnemental tout en optimisant leurs coûts. En effet, cette logique de production permet de dissocier croissance économique et augmentation de l’exploitation des ressources naturelles et est ainsi source de développement durable.

Cependant, ce fonctionnement nécessite quelques prérequis. Pour ce faire, les industries doivent délaisser leur esprit de compétition au profit d’une symbiose entre les différents acteurs qui repose sur une volonté de transparence et de volontarisme de ces derniers. L’ensemble des flux et des transformations de matières de la chaîne de production doivent être décrits et détaillés pour tenter de trouver des synergies entre différentes industries.


Pour aller plus loin, l’exemple de Kalundborg

La commune de Kalundborg est un exemple de ville pionnière en termes d’écologie industrielle. À partir de 1961, cette petite commune danoise a développé un système de partenariats entre les entreprises et la municipalité afin de mettre en relation les différents flux de ses acteurs et a ainsi offert un cadre à l’essor de l’écologie industrielle.

À l’origine de ce circuit d’écologie industrielle se trouve l’eau du lac Tissø : après son utilisation par une entreprise elle peut être introduite dans la production d’une autre sous forme de matière première ou de source d’énergie en fonction de son état. Aujourd’hui, il existe une douzaine d’accords d’échange d’eau entre les entreprises de Kalundborg.

Ainsi par exemple, la centrale électrique de Kalundborg fait bénéficier de sa vapeur à la raffinerie de pétrole qui, en retour, renvoi à la centrale ses eaux usées pour son refroidissement. Les eaux, une fois devenues tièdes, se dirigent ensuite vers une ferme piscicole afin de favoriser la croissance des espèces.

De plus, cette dynamique à l’origine intuitive fait aujourd’hui parler d’elle et a encouragé plusieurs partenaires à venir s’implanter dans la commune. C’est le cas du constructeur de panneaux muraux Gyproc par exemple qui a été séduit par l’idée de profiter à bas coût des gaz résiduels de la raffinerie comme source d’énergie.

La ville joue un rôle à part entière dans cette coordination en créant un climat juridique et financier incitatif. Elle a par exemple financé le pipeline, un système de canalisation qui permet le transport de vapeur de la centrale à la raffinerie.


L’écologie industrielle et territoriale en France

Comme nous le montre l’exemple de Kalundborg, ce fonctionnement en quasi-boucle fermée suppose aussi la plupart du temps une certaine proximité géographique entre les acteurs. Ainsi on peut aussi parler d’écologie industrielle et territoriale (EIT).

Afin de permettre le développement de l’EIT, la France soutient via l’ADEME plusieurs initiatives comme le référentiel ELIPSE qui vise à définir une méthodologie commune des démarches d’EIT, ou encore Act’IF, un outil qui permet de collecter et réunir les flux industriels pour identifier des synergies possibles au sein des territoires. Enfin, afin de fédérer les différents acteurs de l’écologie industrielle, l’Ademe a mis en place le réseau Synapse qui regroupe aujourd’hui 254 initiatives d’EIT en France.