Le 6ème rapport d’activité du GIEC, publié en 2021 et 2022, a été qualifié « d’atlas de la souffrance humaine » par le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres tant il met en avant les conséquences dramatiques que pourrait avoir le réchauffement du climat pour nos sociétés. Perte de récoltes et dégradation des sols ; perte de la biodiversité ; pénuries d’eau ou inondations représentent les principales menaces qui nous attendent.

La France est notamment très exposée aux risques d’inondation et de submersion marine en raison de son vaste littoral. Entre 900 000 et 1,7 millions de personnes pourraient être directement concernées par les inondations côtières d’ici la fin du siècle. Un risque qui s’étend aussi aux inondations liées à des précipitations exceptionnelles comme nous l’avons déjà connu en Juillet 2021 en Allemagne, Belgique et France qui ont fait plusieurs centaines de morts et dont le coût des dégâts est estimé à plus de 50 milliards d’euros.

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De fait, les aléas climatiques deviennent un critère à prendre en compte lors de décisions structurantes. C’est évidemment le cas pour se prémunir face à certains risques climatiques. Nos infrastructures énergétiques telles que les centrales nucléaires, par exemple, sont particulièrement vulnérables à ces risques. Mais ce sont aussi des éléments à prendre en compte pour un foyer lors de l’achat d’une maison. Raison pour laquelle la Maif a récemment mis en ligne sur son site un simulateur de risques climatiques à destination des particuliers.

L’outil, développé en interne et mis à disposition gratuitement sur le site Maif.fr, met ainsi en avant, pour chaque commune, les risques d’inondations, de séismes, de tempêtes, de submersion marine ou encore les risques écologiques qui peuvent être liés, par exemple, à des activités industrielles. « Il y a des risques comme les retraits-gonflements des argiles, sur les sols argileux, qui entraînent des fissures dans les maisons. C’est un risque qui devrait s’accroître significativement avec le réchauffement climatique et c’est important d’avoir cette information » précise Ronan Deserable, Responsable de projets innovation à la Maif, qui a travaillé sur ce projet.

L’outil permet aussi de consulter un historique des arrêtés de catastrophes naturelles sur la commune désirée. « C’est un outil qui sert à mieux informer les particuliers sur leurs potentiels achats et pallier des défauts de conseil ou d’information lors de leurs visites » explique M.Deserable. « Nous avons aussi listé les commodités car nous souhaitons nous inscrire dans un parcours d’achat immobilier, donc c’est important d’avoir des informations sur les risques, mais aussi sur les commodités ».

L’outil mettra par exemple en avant les pistes cyclables autour d’un logement mais aussi les monuments historiques où les commerces situés à proximité.

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copie d'écran d'une simulation de risque climatique sur l'outil MAIF
Simulation des risques d’inondations sur la commune de Saumur via l’outil développé par la Maif

Une augmentation déjà significative des catastrophes naturelles

Cet outil développé par la Maif se base essentiellement sur de l’open-data mais aussi sur certaines données internes. Pour le moment, il est mis gratuitement à disposition du grand public, et, à terme, il pourrait être mis à disposition d’entreprises pour permettre, via des API, à des tiers d’implémenter la solution sur leurs sites ou applications.

Récemment, la startup française Callendar, spécialisée dans l’évaluation des risques climatiques, a publié une étude portant sur l’analyse de 16 millions de transactions immobilières réalisées en France entre le 1er juillet 2016 et le 30 juin 2021. Elle démontre qu’environ 15 000 transactions portent sur des biens qui deviendront inondables avant le milieu du siècle. Elle propose, elle aussi, un simulateur gratuit de risques d’inondations.

En 2021, selon les chiffres des grands réassureurs mondiaux, le coût des catastrophes naturelles a augmenté de 24% par rapport à 2020 et s’élève à 250 milliards de dollars. « En 2021, les dommages assurés liés aux catastrophes naturelles ont encore dépassé la moyenne des dix années précédentes, dans la continuité d’une croissance de 5% à 6% par an des pertes » précisait à ce sujet Martin Bertogg, Responsable des catastrophes naturelles chez Swiss Re.

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