En 2012, Frédéric Madre prépare une thèse sur la biodiversité des bâtiments végétalisés au Muséum national d’Histoire naturelle. Il rencontre Nicolas Bel, un ingénieur qui s’intéresse autant à l’écoconception qu’au jardinage. Et ces deux passionnés de nature finissent par mettre en place un projet expérimental sur les toits de l’école d’Agronomie AgroParisTech. C’est l’une des premières fois qu’une expérience d’agriculture sur les toits de paris est testée. Ils s’attaquent à des expérimentations, l’intérêt du projet est notamment d’étudier l’impact de la pollution de l’air sur les cultures.
À l’époque, on a pas de retour sur le sujet. Mais les études scientifiques menées sur ce projet s’avèrent très positives. Les végétaux sont parfaitement propres à la consommation. Rapidement, les deux associés reçoivent alors des sollicitations. Elles proviennent autant de professionnels que de particuliers. L’agriculture urbaine n’est pas encore autant à la mode qu’elle l’est aujourd’hui. En somme, Frédéric Madre et Nicolas Bel en sont un peu les pionniers. Mais déjà le concept attire énormément. En 2013, ils créent donc la société Topager.
Développer les toits potagers : un projet social avant tout
Cinq ans plus tard, les projets menés par Topager ont de quoi impressionner. Il faut dire que la jeune pousse avait bien commencé l’aventure. avait bien commencé l’aventure. En 2014, l’un de leurs premiers « grand projet » n’est autre que le toit de l’hôtel Pullman, à Paris. Un palace avec vue sur la tour Eiffel. Mais pour les agriculteurs urbains de Topager, c’est surtout 1 200 m2 de surface à cultiver. Un rêve éveillé pour nos deux fondateurs. Ils vont pouvoir y installer un véritable écosystème circulaire : des ruches, des poulaillers, des zones de compost, des cultures de fruits et légumes et des prairies de fleurs mellifères.
Il n’en fallait pas plus pour que l’initiative soit médiatisée et que les toits parisiens s’ouvrent à la jeune entreprise. 2 ans plus tard, elle investit le toit du Bon Marché avec un projet de jardin collaboratif à destination des employés de la structure. Topager s’occupe d’aménager l’endroit, mais aussi d’organiser des ateliers afin d’aider les salariés du Bon Marché à entretenir le potager. Car c’est aussi cela, l’agriculture urbaine : la transmission et le partage. Des valeurs sociales avant les valeurs nutritives.
Aujourd’hui, Topager, c’est une équipe d’une vingtaine de personnes. Toutes sont capables de mener des projets d’étude et d’installation de jardins urbains de A à Z. Une polyvalence qui permet à la start-up de pouvoir prétendre à toujours plus de projets innovants tout en gardant le même soin et la même qualité qu’à ses débuts. Car le succès de Topager aujourd’hui, c’est précisément cet alliage de compétences. Une entreprise qui fait à la fois bureau d’études, installation, entretien et formation. Une vision à 360° de l’agriculture urbaine afin de remodeler les paysages urbains et la biodiversité en ville.
Des toits d’avenir en projets dans toute la France
En 2020, dans deux ans, Topager devrait terminer un vaste chantier qui a vocation à changer totalement le paysage urbain du centre-ville de Nantes.
En effet, l’ancienne maison d’arrêt de la ville va être complètement remodelée et ouverte sur son quartier. Topager va installer dans ce nouveau complexe urbain des jardins à destination des habitants et des passants. Des petits fruits et des herbes aromatiques. Les toitures de l’ensemble des bâtiments seront végétalisées. Un jardin partagé sera installé pour les copropriétaires. Et le long d’une rue adjacente, des arbres fruitiers viendront remplacer les éternels platanes ou magnolias de la ville afin de créer un verger urbain. Ce projet d’avenir fait partie d’un grand nombre de chantiers sur lesquels planche actuellement la petite entreprise qui ne connaît définitivement aucune crise. En effet, les pouvoirs publics sont de plus en plus nombreux à soutenir le développement de l’agriculture urbaine. Il faut dire qu’elle a démontré ses nombreux avantages.
Elle favorise la régulation thermique des villes car les structures végétales permettent de lutter contre les ilots de chaleurs urbains. En outre, cela permet la protection et le développement de la biodiversité en ville. Enfin, ces structures permettent aux habitants d’avoir accès à une alimentation saine et sans pesticides. Et lorsqu’il y a commercialisation, c’est toujours dans une optique de circuits-courts.
Une chose est sûre : l’art de la toiture comestible et végétale est en train de se démocratiser. A suivre absolument !