La lutte contre le gaspillage alimentaire, un des leviers les plus efficaces pour lutter contre le changement climatique ? Too Good To Go, la plateforme phare qui permet aux commerçants de ne pas jeter leurs invendus, en est convaincue.

Et ce n’est rien de dire que l’enjeu est de taille. Rien qu’en France, on estime à 10 millions de tonnes, le poids des produits alimentaires encore consommables qui sont jetés chaque année. Parmi les ordures ménagères, ce sont environ 30 kilos par habitant et par an qui sont mis à la poubelle, dont 7 kilos sont encore emballés. Chez les particuliers (un tiers du gaspillage alimentaire en France), ce sont particulièrement les fruits et les légumes qui sont concernés.

Outre son ampleur, le phénomène soulève des enjeux majeurs. Économique d’abord, si l’on considère le coût qu’il entraîne, compris entre 12 et 20 milliards d’euros par an, d’après l’ADEME. Ensuite, le poids environnemental doit lui aussi être pris en compte puisqu’il a fallu utiliser des ressources et de l’énergie pour produire et acheminer ces produits. Enfin, cette façon d’agir pose question quand on sait que le changement climatique menace d’ores et déjà notre sécurité alimentaire.

Particulièrement connue pour son application mobile qui met en relation restaurateurs, boulangeries, supermarchés et hôtels avec des particuliers désireux de récupérer des « paniers » d’invendus, la startup Too Good To Go mène un véritable combat contre le gaspillage alimentaire depuis 2016.

Mais son combat ne s’arrête pas là, puisque la startup mène aussi des actions de plaidoyer vis-à-vis des distributeurs, des consommateurs ainsi que des pouvoirs publics. En 2020, la startup a par exemple vu aboutir son Pacte sur les dates de consommation qui clarifie la signification des différentes dates de péremption (Date Limite de Consommation et Date de Durabilité Minimale notamment) et ainsi éviter que des produits ne soient jetés inutilement. Autre initiative notable, le réseau de « villes anti-gaspi » a vu le jour l’année suivante et rassemble des municipalités désireuses d’agir concrètement sur la question.

Et pour aller plus loin, la startup fondée par Lucie Basch mène également un projet de cantines scolaires anti-gaspi afin de sensibiliser les plus jeunes à l’école.

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Sac Too Good To Go
Les paniers permettent de s’engager dans une démarche « anti-gaspi ».


Un programme éducatif pour les citoyens de demain

Désormais, c’est donc auprès des écoles primaires que Too Good To Go poursuit sa mission de sensibilisation avec le projet « Mon école anti gaspi ».

C’est le résultat d’une expérimentation de près de huit mois, menée dans neuf écoles primaires, et soutenue par le Ministère de l’Éducation Nationale. « Mon école anti gaspi » s’adresse aux enfants et a pour ambition de les sensibiliser aux enjeux de gaspillage alimentaire. Le programme a été co-construit avec des professionnels de l’éducation pour être utilisé en complément des programmes scolaires traditionnels.

Ainsi, ce « kit éducatif » propose des activités et des gestes à mettre en place aussi bien à la cantine qu’à la maison : des jeux de sociétés (la famille antigaspi, le bingo antigaspi), des affiches de sensibilisation, des activités à réaliser en classe ou à la cantine, etc. Ludique, le programme éducatif met également à disposition des enseignants des fiches pédagogiques pour travailler ces sujets.

Un programme nécessaire, selon Lucie Basch, co-fondatrice de Too Good To Go. « Les enfants sont les citoyens de demain : il est crucial de les sensibiliser dès le plus jeune âge à l’importance de lutter contre le gaspillage alimentaire” explique-t-elle, d’autant que la phase pilote a rencontré un franc succès : plus de 600 écoles ont depuis contacté la startup afin de participer au projet.

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