À partir de ce lundi 16 janvier 2023, l’ensemble des 1 700 étudiants inscrits en première année à Sciences Po suivra un cours obligatoire de 24 heures dédié à la compréhension de la crise écologique. Un signe que les grandes écoles sont en pleine mue écologique ?

Ce cours de culture écologique piloté par le philosophe Pierre Charbonnier, chargé de recherche CNRS à Sciences Po, qui mène des travaux sur l’adaptation des régimes de protection sociale aux conséquences économiques de la réponse à la crise climatique ainsi que sur les relations entre l’équilibre pacifique entre les puissances mondiales et la menace climatique. Cette formation, qui sera dispensée en deux temps – dont un module « intensif » de 18 heures sur une semaine, abordera la question climatique sous le prisme de différentes matières : les sciences politiques, l’histoire environnementale, l’économie, la sociologie et les relations internationales.

Alors que l’enjeu de la formation aux sujets climatique revient régulièrement dans le débat, ce cours obligatoire était l’un des souhaits de la nouvelle direction. « J’ai souhaité, dès mon arrivée à la direction de Sciences Po, mettre en place un cours obligatoire pour tous nos étudiants de première année, afin de leur transmettre de premiers outils d’analyse pour décrypter et comprendre les enjeux environnementaux » commente Mathias Vicherat, directeur de Sciences Po depuis novembre 2021. Ce cours sera déployé sur chacun des 7 campus de SciencesPo : Dijon, Le Havre, Nancy, Menton, Paris, Poitiers et Reims.

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L’enseignement supérieur sur la voie de l’enseignement climatique ?

Former à la transition écologique est évidemment un pré-requis pour la lutte contre le réchauffement climatique ainsi qu’une mission qui incombe aux universités et grandes écoles depuis la loi de programmation de la recherche de décembre 2020.

Le 20 octobre dernier, la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Sylvie Retailleau détaillait d’ailleurs sa feuille de route  pour la prise en compte des enjeux écologiques dans les universités françaises qui comprend plusieurs mesures comme par exemple la mise en place d’une journée de formation théorique et pratique en 2023 pour les chefs d’établissement, ou encore la mise en place d’un socle de compétence globale, transversale et pluridisciplinaire sur le sujet pour tous les étudiants au plus tard en 2025.

Une feuille de route largement inspirée d’un rapport remis au gouvernement par le climatologue Jean Jouzel en 2022 avec une proposition phare : former 100% des étudiants de bac+2 à la transition écologique d’ici cinq ans. Le climatologue identifiait alors quatre problématiques à aborder prioritairement : les impacts sur l’environnement à l’échelle planétaire ; les impacts sur l’environnement à l’échelle locale ; les enjeux de société et de gouvernance et, enfin, le passage à l’action.

Au-delà de ce rapport, les établissements de l’enseignement supérieur sont désormais nombreux à communiquer sur les actions mises en place pour former leurs étudiants à l’écologie. C’est ce qui ressort notamment du dernier classement ChangeNOW/Les Echos START, qui valorise la prise en compte des enjeux environnementaux et sociaux des grandes écoles françaises. On y retrouve notamment des écoles de commerce et d’ingénieurs impliquées dans la création de cours sur le sujet. Elles sont en revanche encore peu nombreuses à mettre en place des cours obligatoires à l’image de ce que vient de proposer SciencesPo.

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