Le numérique est à l’origine de 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, et 75% de ces émissions sont liées à la fabrication des appareils. Une raison pour laquelle l’allongement de la durée de vie des appareils numériques est essentielle pour réduire cette pollution. Et pour cela, il existe plusieurs leviers : l’éco-conception, qui prévoit en amont la réparabilité des appareils, la lutte contre l’obsolescence programmée et le recours à la réparation ainsi qu’au reconditionnement des appareils.

Le reconditionné, qui allie lutte contre la fracture numérique, préservation de l’environnement,
optimisation budgétaire et création d’emplois, s’inscrit donc pleinement dans les outils qui permettent de réduire le vieillissement prématuré des appareils numériques (smartphones, tablettes, ordinateurs…).

Il s’agit d’ailleurs d’une tendance en plein essor auprès du grand public. À titre d’exemple, la part des téléphones reconditionnés représente près de 20% des ventes de smartphones en France. Mais ce phénomène gagne t’il également le marché des entreprises ?

D’après étude de la startup Keeep, réalisée en partenariat avec le Syndicat interprofessionnel du reconditionnement et de la régénération des matériels informatiques, électroniques et télécoms (SIRRMIET), l’Institut du Numérique Responsable (INR) et l’association Halte à l’Obsolescence Programmée (HOP), près de 30% des entreprises et organismes publics ont en effet déjà franchi le pas du reconditionné dans leurs politiques d’achat IT.

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1 entreprise sur 3 consacre une part significative de son budget

1 entreprise sur 3 consacre une part significative de son budget IT aux produits reconditionnés. D’après cette étude réalisée auprès de 534 professionnels, tous secteurs confondus, 32% des entreprises privées et 12% des organismes publics consacrent au moins 20% de leur budget d’achats IT aux appareils reconditionnés.

Pour organismes publics, cette proportion devrait augmenter dans les années à venir grâce à la loi AGEC, et plus précisément au décret n°2021-254 (Article 58 de la loi AGEC) qui fixe la part des achats numériques issus de l’économie circulaire, pour l’Etat et les Collectivités Territoriales, à 20% de leurs dépenses. De manière globale, on estime que le reconditionné en entreprise est un marché d’avenir, estimé à 600 millions d’euros en France d’ici 2025.

2 principales raisons expliquent cet engouement pour le reconditionné. D’abord, le fait que cela contribue à la politique RSE de l’entreprise. C’est particulièrement le cas pour les grandes entreprises. Ensuite, le fait que cela permette d’optimiser le budget de l’entreprise. Les petites structures étant globalement plus sensibles aux avantages budgétaires. Mais pour aller plus loin et aller chercher les 66 entreprises qui ne sont pas ou très peu passées au reconditionné, il reste encore des freins à lever.

« Dans la recherche de modèles économiques plus soutenables, la filière du reconditionnement apparaît comme un marché d’avenir pour créer de la valeur et fournir des équipements de qualité de manière décorrélée de l’extraction et consommation de matières premières. Cette étude démontre des signes encourageants avec une progression de l’appétence des professionnels pour les équipements reconditionnés, mais les freins restent nombreux pour que cela devienne un réflexe » détaille Florent Curel, Responsable du Club de la durabilité pour HOP.

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Proposer davantage de garanties aux entreprises

Trois freins restent persistants dans la perception des produits reconditionnés : le rapport qualité/prix qui serait insuffisant, le choix disponible et la fiabilité des produits.

« Il est essentiel d’améliorer la filière via le développement de labels-qualité et de certifications des process de reconditionnement pour rassurer les clients professionnels. Par ailleurs, la garantie des produits et la qualité de traitement du SAV sont également des gages de confiance pour développer l’achat de produits numériques reconditionnés dans les entreprises » commente Laurent Dunkelmann, co-fondateur et CEO de Keeep, une plateforme française qui distribue justement auprès des entreprises et du secteur public du matériel numérique de seconde main.

L’entreprise revendique déjà plus de 250 clients PME, grands comptes et acteurs publics. Elle s’appuie sur un réseau de plus de 15 industriels français experts du reconditionnement comme Ecodair à Paris, Itancia à Angers ou encore Ollin à Montpellier. Cette startup s’inscrit dans une tendance qui émerge à l’instar des mastodontes du marché (Backmarket et Recommerce) mais aussi d’acteurs à la proposition de valeur véritablement ancrée B2B.

C’est le cas par exemple de la startup Hello RSE, une plateforme d’achats en ligne responsable qui cible les commandes de gré à gré du secteur public, ou encore de la startup MyTroc, qui propose aux entreprises et collectivités une solution pour permettre de donner une seconde vie au matériel et aux stocks inutilisés en favorisant l’échange entre services ou entités.

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