Plas’tri est une startup spécialisée dans le tri des déchets plastiques. Elle offre notamment aux professionnels du recyclage un outil capable d’identifier les différents types de plastique afin d’améliorer l’efficacité du tri. Créé par Clara Spetebroodt et Elliot Bérard, tout deux ingénieurs, le projet a vu le jour en 2018, avant de bénéficier du programme d’incubation de Ronalpia en 2019.
Le plastique est un danger pour la biodiversité et particulièrement la biodiversité marine. On estime que, rien qu’en Europe, ce sont entre 150 et 500 mille tonnes de plastiques qui finissent chaque année dans les océans. Cependant, la gestion des déchets plastiques lorsqu’ils sont envoyés dans les centres de recyclage n’est pas optimale non plus, et beaucoup finissent enfouis ou incinérés. Ce qui, dans les deux cas, n’est pas une solution idéale. Plas’tri cherche donc à offrir une possibilité de mieux gérer ces déchets afin de limiter les rebuts.
Identifier les différents plastiques pour limiter les rebuts
Selon la fondatrice de la startup, Clara Spetebroodt, 15% des déchets plastiques pourraient être évités grâce à une identification efficace des matières. Ainsi, l’entreprise a développé une technologie qui permet, via un système de scan, d’identifier les différents types de plastiques pour faciliter leur orientation dans la chaîne de tri. À date, l’outil détecte trois principaux types de plastique : le PP, le PE et le PET.
La technologie Plas’Tri répond de cette manière aux attentes des PME spécialisées dans le tri des déchets, notamment ceux d’origine industrielle. L’appareil fonctionne grâce à l’analyse de données spectrales qui détecte le plastique de façon fiable. Le signal lumineux aide alors à décomposer les ingrédients. Cela permet un tri plus efficace de tous les plastiques.
Pour aller plus loin dans la démarche de valorisation des déchets plastiques, Plas’Tri met également en relation les différents acteurs du tri afin de leur permettre d’échanger les déchets plastiques qu’ils sont capables de valoriser. Une initiative en faveur de l’économie circulaire.
Répondre à des attentes nationales et européennes
Si le recyclage et le réemploi du plastique ne permettent pas de lutter contre la pollution issus des systèmes de production, ils sont néanmoins efficace pour limiter l’impact du plastique sur la biodiversité. En effet, moins de 30% du plastique est aujourd’hui recyclé. Si la plupart est détruit, un rapport de WWF France datant de 2019, souligne qu’un tiers des déchets plastiques finissent par disparaitre dans la nature.
Pour lutter contre la pollution plastique, le ministère de la transition écologique et solidaire a instauré la loi antigaspillage pour une économie circulaire. Parallèlement, la même démarche s’amorce au niveau européen avec le Pacte Plastique Européen. Ces deux actions gouvernementales consistent à réduire voire abolir l’utilisation des emballages plastiques à usage unique, accroître le recyclage des déchets plastiques et favoriser les économies circulaires.
En ce sens, la technologie développée par Plas’Tri répond aux attentes inter-gouvernementales de tri et recyclage des déchets plastiques et pourrait également intéresser des collectivités locales. Encore en phase de test sur le terrain, le produit devrait être commercialisé dans l’année.