Créé en 2018, et après cinq ans d’incubation dans les laboratoires de la X Moonshot Factory (le laboratoire d’innovations du groupe Alphabet, maison-mère de Google), le projet Mineral va officiellement devenir une entreprise à part entière. Elle aura pour mission de mettre l’expertise de Google dans l’agrégation et le traitement de données pour faciliter la transition agroécologique.

« Notre mission est d’aider à développer l’agriculture durable. Pour cela, nous développons une plateforme et des outils qui permettent de rassembler, d’organiser et de comprendre des informations jusqu’ici inconnues ou incomprises sur le monde végétal, et ce afin de les rendre utiles et exploitables« , commente Elliot Grant, PDG de la jeune entreprise, dans un billet de blog annonçant la création de l’entreprise.

Mineral se fixe ainsi trois objectifs majeurs pour les prochaines années : développer des technologies de détection capables de générer de grands ensembles de données sur les plantes et les cultures ; organiser ces données agricoles provenant de sources diverses pour le machine learning et la mise au point d’algorithmes ; et enfin, d’utiliser ces technologies et ces outils pour faire progresser notre compréhension du monde végétal.


Mettre l’IA au service d’une agriculture durable

Concrètement, l’objectif de l’entreprise vise surtout à améliorer notre compréhension des interactions complexes entre les gènes des plantes, l’environnement et les pratiques de gestion agricole. Pour cela, Mineral a notamment créé un robot qui « scanne » les champs avec une technologie de reconnaissance d’image afin de recueillir des données sur les plantes. Une technologie qu’elle devrait rapidement proposer à d’autres opérateurs afin de les installer sur d’autres engins comme des robots, des drones ou même des smartphones et du matériel agricole.

Le but de l’entreprise sera ainsi de multiplier les données récoltées à très grande échelle et de coupler ces observations avec d’autres sources de données comme les conditions météorologiques, l’historique des cultures, ou encore des informations sur la composition ou l’humidité des sols. Mineral serait ainsi capable de générer une bibliothèque de données conséquente et, grâce à de l’algorithmie et du machine learning, de faciliter l’identification de schémas sur la façon dont les plantes poussent et interagissent avec leur environnement.

« Nous sommes experts en deep-learning, en IA et en robotique. Nous ne sommes pas des experts de la culture du soja dans l’Iowa ou de la culture de la fraise en Californie » précise ainsi Elliot Grant dans une interview accordée au média agri-pulse. L’objectif final de l’entreprise est ainsi de créer des ensembles de données pourront être utilisés par les agriculteurs du monde entier pour exploiter des facteurs de croissance jusque-là inconnus ou pour aider à cultiver des cultures plus résistantes au changement climatique.

La France, un pays à la pointe en matière d’innovation agricole

Les données agricoles sont aujourd’hui au cœur de la transition agroécologique car elles représentent une clé de compréhension pour accélérer le développement de modèles agricoles respectueux de la nature mais aussi résilients et adaptés à un climat qui change. Le développement de l’agriculture de précision permet ainsi de réduire et d’optimiser la gestion de l’eau et l’utilisation des intrants de synthèse. Grâce aux progrès de la robotique, cette agriculture 3.0 permet aussi aux exploitants agricoles de modifier leurs pratiques et leur cadre de travail afin de mieux vivre de leur activité.

De nombreux géants de la tech s’intéressent à ces technologies, dont Google et Microsoft. Mais la France n’est pas en reste sur le sujet et représente l’un des berceaux de l’innovation Agritech au niveau mondial et européen avec des pépites sur plusieurs sujets. C’est le cas de la robotique agricole avec l’entreprise Naïo technologies ; de l’irrigation intelligente avec Telaqua, où encore sur la gestion de données agricoles avec des acteurs comme Weenat. L’association La Ferme Digitale, fer de lance de l’agritech en France, fédère ainsi 120 startups qui mettent l’innovation et le numérique au service d’une agriculture performante et durable. En 2022, les startups de cet écosystème ont levé plus de 200M€ pour se développer.

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