Les Détritivores est une association créée en 2015 à Bordeaux en vue d’aider le secteur de la restauration à trier et valoriser ses biodéchets, ainsi que la loi l’y oblige. Avec sept salariés, une franchise sociale ouverte à Lyon et le lancement d’une application à destination des particuliers cette année, ce projet s’inscrit dans une tendance de fond liée à l’économie circulaire et qui favorise le « retour à la terre ».
La valorisation des biodéchets en compost pouvant fertiliser les sols se développe dans plusieurs villes de France. C’est le cas à Paris avec Les Alchimistes ou encore à Lyon avec OuiCompost. Une réponse à un contresens écologique puisque, jusqu’alors, ces déchets étaient incinérés ou enfouis. D’autant que le traitement local des biodéchets permet de réduire les émissions de CO2 liées au transport.
Amener les ménages à trier et valoriser leurs biodéchets
Les biodéchets sont constitués des déchets alimentaires et des autres déchets naturels biodégradables. Ils représentent 30% du contenu des poubelles des particuliers. Leur traitement à la source est donc un impératif écologique. D’ici 2025, les ménages auront d’ailleurs l’obligation de trier ces déchets à part. Et pour cela, le compost est la clé.
En effet, l’organisation d’une collecte séparée de ce type de déchets par les services municipaux et les organismes de gestion des déchets se heurte à des problématiques financières et structurelles. Or, via la mise à disposition de composteurs individuels ou collectifs (à l’échelle d’un immeuble ou d’une rue), il est possible de généraliser plus facilement leur traitement et leur valorisation. Notamment car le compost obtenu peut être directement utilisé comme engrais par les particuliers et/ou proposé pour le développement de l’agriculture urbaine.
En outre, cette gestion permettra de réduire le volume de déchets traités par les collectivités et donc de réduire la facture liée de gestion des déchets. Ce sera aussi moins de collectes et donc moins d’émissions de CO2.
L’application « Toc Toc Compost », développée par Les Détritivores (lancement prévu cette année) devrait d’ailleurs permettre de mettre en relation les particuliers qui souhaitent valoriser leurs biodéchets avec leurs voisins qui détiennent un composteur. Une expérimentation à l’échelle du territoire Bordelais qui pourrait être ensuite déployée sur l’ensemble du pays.
Une entreprise solidaire avant tout
Aujourd’hui, Les Détritivores collectent et valorisent les biodéchets des restaurants, mais aussi de la restauration collective et de sociétés comme Keolis ou la Caisse d’Epargne. Une manière d’agir à la fois pour l’environnement et pour le développement de l’agriculture urbaine ou péri-urbaine. En 2017, ce sont 262 tonnes de déchets qui ont ainsi été collectés par l’association, ce qui a donné lieu à la distribution de 78 tonnes de compost.
Mais Les Détritivores, c’est aussi un projet social et solidaire qui permet un accès au marché du travail à des personnes en difficulté sociale. Les postes relevant de la collecte et du compostage leur sont réservé en priorité. Une vocation que l’on retrouve de plus en plus au sein des jeunes structures qui mettent l’environnement et le local au coeur de leurs préoccupations, à l’image par exemple de ce que propose la société Fleurs d’ici.