Au mois de juin, une étude de l’institut CSA, réalisée pour l’ADEME et LinkedIn, mettait en avant le fait que 78% des salariés choisiraient davantage, à offre équivalente, de rejoindre une entreprise engagée pour la transition écologique. Un chiffre qui vient étayer ce que de nombreux observateurs expliquent depuis longtemps : les entreprises qui refusent de s’aligner sur les accords de Paris sont condamnées à perdre en attractivité. En particulier auprès des plus jeunes. L’étude ajoute d’ailleurs que l’environnement est aussi la première préoccupation des salariés de moins de 35 ans.
À l’évidence, toute entreprise ne peut pas faire de la lutte contre le réchauffement climatique le coeur de son modèle économique. Pour autant, toute entreprise peut et doit chercher à améliorer ses pratiques pour réduire son impact sur la planète. À ce sujet, 4 grands enjeux sont régulièrement mis en avant : réaliser des économies d’énergie, améliorer les processus de production, mettre en place des actions de sensibilisation ou de formation des salariés aux pratiques écoresponsables et, enfin, inciter à des modes de transport plus écologiques pour les déplacements professionnels et les déplacements domicile/travail.
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La pratique du vélotaf, un bénéfice net pour les entreprises
Aujourd’hui, la voiture individuelle reste le principal mode de transport pour se rendre au travail en France, loin devant les transports en commun, le vélo, la marche à pied et les autres EDPM. Pourtant, cette tendance s’inverse dans les grandes villes françaises, où les mobilités douces se développent davantage ces dernières années. Les collectivités ont majoritairement joué le jeu ces dernières années, afin d’améliorer les réseaux de pistes cyclables. C’est désormais aux entreprises de prendre le relai.
D’autant que la pratique du vélo sur les trajets domicile/travail apporte de nombreux avantages aux salariés, particulièrement sur le plan sanitaire mais aussi sur le plan du mental et du bien-être. Des bénéfices qui se répercutent aussi sur leur activité professionnelle et qui représentent de sérieux bénéfices pour les entreprises.
Ainsi, l’étude « Paris Workplace » de l’IFOP menée en 2014 a démontré que les cadres qui se rendent au travail à vélo se déclarent plus heureux au travail. En 2015, c’est le MEDEF lui-même qui relayait une étude qui conclut qu’un salarié sédentaire qui se met à pratiquer une activité sportive régulière voit sa productivité croître de 6% à 9%. On retrouve des études similaires à l’étranger, et notamment dans des pays où la pratique du vélo est très ancrée. Ainsi, une étude danoise réalisée en 2008 a démontré que la pratique du vélotaf entraîne une diminution de l’absentéisme d’environ 15%. Une autre étude américaine précise qu’un salarié vélotafeur devient 12 % plus productif qu’un collaborateur sédentaire, et prend 27 % de congés maladies en moins.
Rien d’étonnant à cela, étant donné que les avantages d’une pratique régulière voire quotidienne d’une activité physique et sportive sont évidemment reconnus depuis longtemps. L’avantage du vélotaf, c’est que cela permet de réaliser cette activité deux fois par jour, sans piocher sur son temps libre ou son temps de travail. Le fait de pédaler le matin, en outre, permet d’optimiser le fonctionnement du cerveau. Il est prouvé que cela joue notamment sur la concentration, et permet de réduire les risques psycho-sociaux. La pratique d’une activité sportive régulière prévient aussi les troubles musculo-squelettiques, les risques de diabète et booste le système immunitaire. Bref, c’est bon pour la santé, bon pour le moral et bon pour la productivité. Bonus : c’est aussi très bon pour la planète et participe à décarboner le secteur des transports, premier émetteur de CO2 en France, à améliorer la qualité de l’air de votre ville et à en réduire la pollution sonore.
Inciter à la pratique du vélo en entreprise : comment faire ?
Si vous n’êtes pas encore prêts, laissez vous convaincre par Herbert Diess. Le patron de Volkswagen himself a posté sur Linkedin il y a quelques jours un long message pour se féliciter que ses employés puissent désormais se rendre au travail à vélo et assuré que la bicyclette représentait l’avenir de nos villes.
Et si vous êtes convaincus, sachez que les services et dispositifs proposés par les employeurs pour inciter leurs collaborateurs à se déplacer à vélo peuvent prendre différentes formes : mise en place d’infrastructures sur le lieu de travail, aide financière à l’achat ou aux frais d’utilisation, organisation de challenges et événements autour du vélo (ateliers de réparations, formations de remise en selle) voire la mise à disposition de flottes de vélos de services ou de fonctions à l’image de ce que proposent des startups comme Azfalte ou Bee.Cycle.
L’étude Ekodev « vélo et employeurs, ce qu’attendent les salariés » réalisée en 2020 permet notamment aux entreprises d’apprendre que la question du stationnement est la première préoccupation qui touche les salariés souhaitant vélotafer. D’après l’étude, 80 % des répondants précisent ne pas avoir accès à un abri sécurisé, 66% d’entre-eux trouvent que les capacités d’accueil sont insuffisantes et 18 % ne disposent d’aucun espace de stationnement. Or, la mise en oeuvre d’infrastructures de stationnement pour vélo représente en moyenne un budget de l’ordre de 6€ à 10€ par salarié et par an.
Par ailleurs, plusieurs dispositifs nationaux existent pour inciter et encourager l’usage du vélo dans les entreprises et administrations, comme la prise en charge de 50 % du prix de l’abonnement à un service public de location de vélos. Il existe également une incitation fiscale pour les entreprises qui mettent une flotte de vélos à disposition de leur entreprise pour les déplacements domicile-travail, et qui peuvent réduire du montant de leur impôt sur les sociétés les frais générés par cette mise à disposition gratuite (dans la limite de 25 % des frais engagés pour l’achat, la location ou l’entretien de la flotte de vélos, y compris à assistance électrique).
L’indemnité Kilométrique Vélo (IKV) et le Forfait Mobilité Durable renforcent aussi ces dispositifs. Enfin, pour les plus volontaires, la FUB est également en train de mettre en place un Label Employeurs Pro-vélo qui vise à distinguer les employeurs privés et publics français de toute taille qui mettent en place des mesures pro-vélo ambitieuses et conformes à un référentiel.