Une étude réalisée en début d’année par la startup Geovelo lève le voile sur les progrès réalisés dans les différentes régions de France en 2022 concernant la création de pistes cyclables et de stationnements vélo. Un sujet qui a son importance puisque la pratique du vélo est à la fois un enjeu de santé publique et un enjeu environnemental.

Pour réaliser son étude, la startup française s’est basée notamment sur ses propres outils, elle qui développe une application permettant aux cyclistes de trouver les itinéraires à vélo les plus sécurisés et qui aide également les collectivités locales et les acteurs de la mobilité à mieux comprendre les déplacements à vélo dans les territoires français.

Cet observatoire des pistes cyclables et des stationnements vélos référencés dans les différentes régions permet de mettre en avant les progrès réalisés par les collectivités françaises ces dernières années afin d’encourager la pratique du vélo. On y trouve d’ailleurs un développement plutôt homogène sur le territoire, à l’exception de la Corse.


Classement des régions ayant le plus augmenté les pistes cyclables

En 2022, c’est la Région Grand Est qui domine la création de nouvelles pistes cyclables en France avec un total de 388 kilomètres supplémentaires, devant les Hauts de France (380 km supplémentaires) et la région Occitanie (350 km en plus par rapport à 2021). En bas du classement, on retrouve la Bourgogne-Franche-Comté, avec seulement 43 km de plus que l’année dernière, puis le Centre-Val de Loire, à la traîne avec 41km ajoutés.

Cependant, en 2022, c’est la Normandie et les Hauts de France qui ont eu l’augmentation la plus marquée, avec une augmentation de 8,26% et 8,23% de leurs pistes cyclables.

Source : Geovelo

Au total, d’après les chiffres du gouvernement, la France compte un peu plus de 55 000 km de pistes cyclables aujourd’hui, contre 40 000 km à fin 2017. C’est la Nouvelle-Aquitaine qui est la région la plus équipée de France, avec un total de 7 365km de pistes cyclables, devant le Grand Est (7 039 km) et l’Occitanie (5 466 km).

Néanmoins, en proportion du nombre de pistes cyclables référencées par rapport au nombre d’habitants, c’est la région Bretagne qui domine le classement devant la Bourgogne-Franche-Comté, le Grand Est et les Pays de la Loire. Ces 4 régions approchent les 1,3 km de pistes cyclables pour 1 000 habitants ; très loin devant l’Île-de-France (0,38 km pour 1 000 habitants) et la région PACA (0,40 km pour 1 000 habitants).

Source : Geovelo


Classement des régions ayant le plus augmenté les places de stationnements pour vélo

Le stationnement sécurisé des vélos est un enjeu majeur du développement de la pratique cyclable. En effet, la peur du vol est l’un des principaux freins à la pratique. Par ailleurs, la présence de parkings à vélo à proximité des transports en commun (gares, arrêts de métro et tramway) fait également partie des facteurs clés de succès d’une politique d’intermodalité.

Sur cet enjeu, avec 14 places de stationnement référencées pour 1 000 habitants, c’est la région des Pays de la Loire qui domine le palmarès du stationnement vélo devant l’Île-de-France et la région Auvergne-Rhône-Alpes. Avec moins de 4 places de stationnement sécurisé pour 1 000 habitants, la région Provence-Alpes-Côte d’Azur est la moins bien équipée de France.

Source : Geovelo


Le gouvernement continue de soutenir la pratique du vélo

En Septembre dernier, par l’intermédiaire du Ministre des Transports Clément Beaune, le gouvernement avait annoncé un nouveau plan vélo doté de 250 millions d’euros en 2023. Sur cette enveloppe, 200 millions d’euros seront dédiés aux infrastructures et 50 millions d’euros pour le stationnement. Un budget à mettre en perspective avec les fonds alloués à de grands projets routiers contestés. En 2022, le média Reporterre avait ainsi référencé 55 projets routiers contestés en France, pour un montant total avoisinant les 18 milliards d’euros (dont 12 milliards de fonds publics).

On rappelle que l’enjeu du développement de la pratique cyclable est énorme : le secteur des transports représente à lui-seul 33% de nos émissions nationales de gaz à effet de serre. Et la moitié de ces émissions provient de l’usage de la voiture individuelle. Or, il y a un potentiel conséquent de déplacements en voiture qui peuvent être réalisés en vélo. Par exemple, 60 % des trajets domicile-travail de moins de 5 km sont effectués en voiture à l’heure actuelle. Cela concerne les déplacements quotidiens d’au moins 5 millions de français.

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