Face aux sécheresses à répétition, les bâtiments souffrent d’une maladie qui peut-être grave : le retrait-gonflement des argiles. Cette déformation du sol sous l’impulsion des changements de températures entraîne des problèmes structurels pour de nombreuses maisons. Au moins 50% des maisons individuelles en France sont concernées par ce sujet. Un véritable casse-tête pour les compagnies d’assurances, qui anticipent d’importants dégâts dans les années à venir à cause du réchauffement climatique.

Pour y faire face, le secteur de l’assurance a donc annoncé le lancement d’une initiative visant à tester sur cinq ans l’efficacité de quatre types de solutions pour lutter contre la déformation des sols qui entraîne des fissures sur les maisons et un coût considérable pour les assureurs.

« Avec des assurés volontaires, il s’agit de mettre en oeuvre des solutions de prévention et des solutions de protection additionnelles aux méthodes de réparation préconisées par les experts dont les effets et l’évolution dans le temps seront analysés », soulignent dans un communiqué la fédération France Assureurs, le réassureur public CCR et la Mission risques naturels, une association créée par le secteur de l’assurance pour étudier les moyens de faire face aux effets du dérèglement climatique.

Tester 4 méthodes de prévention du risque

Au total, 300 maisons feront partie de l’expérience : 200 qui ont déjà subi des dommages et 100 autres où les solutions seront appliquées en prévention. Les quatre familles de techniques testées sont la réhydratation des sols en période de sécheresse, la protection des sols, notamment en les imperméabilisant avec une géomembrane, l’injection de produits à proximité des fondations pour changer la nature des sols et le renforcement des fondations.

« Un bilan complet sera réalisé avec des points d’étape annuels afin d’identifier les mesures les plus pertinentes dans le temps pour renforcer la résilience des maisons individuelles », précisent les initiateurs du projet, qui devrait coûter 8,5 millions d’euros sur la période.Une enveloppe dérisoire au vu du risque. En 2022, le coût de la sécheresse sur les maisons a été évalué à plus de 3 milliards d’euros, un record depuis la création du régime « Catastrophes naturelles » en 1982.

Un coût important qui incite les assureurs à agir pour se prémunir au maximum des risques climatiques. Récemment, la Maif a par exemple mis en ligne sur son site un simulateur de risques climatiques à destination des particuliers. L’outil, développé en interne et mis à disposition gratuitement sur le site Maif.fr, met ainsi en avant, pour chaque commune, les risques d’inondations, de séismes, de tempêtes, de submersion marine ou encore les risques écologiques qui peuvent être liés, par exemple, à des activités industrielles.

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