La gestion des encombrants, leur collecte et surtout leur valorisation est une question intéressante à l’heure où l’économie circulaire semble devenir chaque jour le futur paradigme de notre société. Intéressante car les chiffres de la collecte des déchets donnent le tournis. À titre d’exemple, la mairie de Paris collecte chaque jour 3 000 tonnes de déchets dans la capitale. Multiplié par 365 puis par le nombre de communes françaises… cela fait beaucoup trop.

Et parmi ces déchets, on retrouve les fameux encombrants, ces canapés, fauteuils et autres objets qui ne rentrent pas dans les poubelles mais dont nous sommes nombreux à nous séparer régulièrement. Il existe bien des services publics ou privés qui s’en chargent, mais finalement assez peu, et ils n’opèrent pas sur l’ensemble du territoire.

Enfin, les process ne sont pas toujours les plus simples. Quant au fait d’aller déposer ses encombrants à la déchetterie, tout le monde n’est pas en capacité de le faire. Et c’est ce constat qui a poussé Romain Gouzerh et Thomas le Hébel à fonder la société Abradebarras.

des encombrants dans une rue


De la brocante physique à la collecte des encombrants en ligne

L’un des constats au départ de cette aventure entrepreneuriale, c’est qu’on peut se faire livrer, aujourd’hui, absolument tout chez soi : de l’alimentation aux vêtements en passant par l’électroménager. En revanche, il n’y a rien pour se faire « dé-livrer ». Pour les fondateurs d’Abradebarras, ce constat est né après avoir crée une première structure : une brocante physique, qui leur a permis de découvrir qu’il avaient parfois des pièces voire des maisons entières à vider de tout un tas d’objets. Et qu’il n’existait pas de service permettant de réaliser ces prestations de A à Z.

À l’été 2017, ils rejoignent donc Maia Mater, un accélérateur de projets basé à Saint-Nazaire et à Nantes, avec une idée en tête. Et en juillet 2018, Abradebarras était née. L’entreprise propose un service de collecte des encombrants en ligne. Il s’adresse aussi bien aux particuliers qu’aux entreprises. Il est dimensionné pour gérer le débarras de quelques cartons aussi bien que d’entrepôts entiers.

Et surtout, Abradebarras ne s’occupe pas uniquement de débarrasser ses clients de leurs objets. L’entreprise va ensuite gérer leur valorisation. « En quelque sorte, on est le vrai dernier kilomètre d’un objet » précise Romain Gouzerh. En effet, l’équipe d’Abradebarras s’occupe de la collecte, mais aussi du tri des déchets récupérés. Elle va ensuite les réorienter vers des filières de recyclage, de réemploi ou les revendre sur le marché de l’occasion. Une vraie manière de boucler la boucle.

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un canapé dans une rue


Organiser une nouvelle filière de valorisation des déchets

Pour ce faire, l’entreprise dispose d’un entrepôt en périphérie de Nantes, dans la ville de Carquefou. Elle y transporte les déchets afin de les trier et des les orienter vers différentes filières. Abradebarras travaille ainsi en partenariat avec des recycleurs et déchetteries. Mais le recyclage, la start up est consciente qu’il s’agit d’une action limitée en matière d’empreinte carbone. Et qu’il vaut mieux privilégier d’abord la seconde vie.

Ainsi, dans une logique d’upcycling, Abradebarras fournit des matières premières récupérées et triées à des entreprises qui vont pouvoir créer de nouveaux objets à partir de ces ressources. À terme, elle souhaite également ouvrir une filière de dons à des associations. Enfin, l’entreprise se rémunère en partie grâce à la revente sur le marche de l’occasion via des sites e-commerces, avant de pouvoir ouvrir sa propre boutique en ligne.

Aujourd’hui, la jeune entreprise nantaise opère uniquement en région nantaise mais souhaite se déployer rapidement sur le département, et puis au-delà. Si ses clients sont majoritairement des particuliers, elle travaille aussi à hauteur de 30% pour des professionnels. Elle a notamment noué des partenariats avec des entreprises dans la distribution, à l’image de certains magasins de l’enseigne Carrefour. Le marché est vaste, ce peut être demain des écoles, des espaces de coworking, des prisons ou encore des bureaux.

Actuellement incubé au sein du dispositif Novapuls, Abradebarras cherche actuellement à étoffer ses équipes est travaille sur une levée de fonds de 600K€ pour accélérer son développement.

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