Carton Plein est une association de l’économie sociale et solidaire qui poursuit un objectif d’inclusion sociale et de réinsertion professionnelle. Créée à Paris en 2012, elle intervient auprès de personnes en situation d’exclusion, que ce soit des personnes sans logement, sans qualification, en situation de grande précarité et/ou autres. « Nous avons un objet social qui est la lutte contre la grande précarité, et notre moyen pour l’atteindre, c’est de créer de l’activité autour des métiers liés à la transition écologique, accessibles à toutes et tous » explique ainsi Odile Rosset, directrice de l’association.

Des activités écologiques qui tournent autour de l’économie circulaire, notamment la collecte et la revalorisation de cartons, métier historique de Carton Plein. Mais depuis sa création, l’association, qui compte 34 salariés aujourd’hui, a su diversifier ses activités et souhaite désormais élargir son implantation géographique en Île-de-France.

Contribuer à l’économie circulaire en Île-de-France

La diversification des activités de Carton Plein poursuit donc un double objectif : augmenter son impact social et écologique, mais aussi être viable économiquement. Historiquement, l’association a décidé de s’engager dans l’économie circulaire et la lutte contre le gaspillage des cartons. Un matériau utile pour la logistique, plus écologique que le plastique car facilement recyclable et fabriqué à partir d’une matière biosourcée. Mais un matériau trop souvent vu comme « à usage unique » alors qu’il peut être utilisé plusieurs fois.

L’association propose donc des services de collectes de cartons. Un service payant pour les entreprises, sous la forme de prestations d’enlèvements de déchets, mais qui reste gratuit pour les particuliers. Une fois collectés, les cartons sont triés puis réemployés ou vendus lorsqu’ils sont en bon état. S’ils sont abîmés, ils sont transformés en matières de calage, ce qui permet d’éviter d’avoir recours au papier bulle ou au polystyrène. Enfin, les cartons sont envoyés en décheterie uniquement lorsqu’ils sont trop abîmés, laqués, encrés ou mouillés. Tout ce système permet de limiter le gaspillage de cette matière et l’achat de nouveaux emballages ou matériaux.

Pour ses collectes et livraisons, Carton Plein assure des déplacements en vélo-cargo. Une activité qui lui permet aussi de proposer des services de déménagements et de livraisons à vélos. « Le vélo, ça a du sens sur deux tableaux. D’une part, il n’y a pas besoin de permis de conduire, c’est accessible à tous. Et puis, ça colle avec notre volonté d’avoir un impact carbone le plus faible possible » ajoute Odile Rosset. L’association propose également des formations en cyclo-logistique et s’occupe désormais de la collecte de mégots et de biodéchets pour le compte de le clients, entreprises de recyclage ou de compostage. Une autre manière de diversifier ses activités tout en collant à son objectif social.

Pôle carton de l'association Carton Plein, photo prise par Géraldine Aresteanu
Association Carton Plein, photo de Géraldine Aresteanu


Un objectif d’inclusion sociale et professionnelle

Car le coeur de l’activité de cette association, c’est bien l’accompagnement vers un projet de vie et/ou professionnel. Preuve que l’on peut allier social et écologique. Carton Plein travaille ainsi avec 60 à 70 valoristes par an recrutés par des associations intermédiaires, avec des contrats « Premières heures ».

Ce dispositif a été adopté par la ville de Paris en 2013 et permet de donner un cadre légal et un soutien financier aux structures embauchant des personnes étant à la rue, ou ayant connu un parcours de rue, et éloignées du marché du travail. Ces contrats permettent un volume horaire moins conséquent, allant de 3h à 9h par semaine, mais plus adapté aux réalités des personnes sans logement. « Quand on est dehors, c’est quasi-impossible d’être physiquement et psychologiquement disponible pour travailler sur un temps plein. Juridiquement et économiquement, ce dispositif nous permet de faire des contrats très courts. Carton Plein s’est construit autour de ça » précise la directrice de l’association.

Les personnes employées via ce dispositif ont un contrat de travail et sont rémunérées à hauteur des heures travaillées. Cela permet un retour à la vie sociale et professionnelle adapté à la situation des travailleurs. Plus précisément, Odile Rosset nous explique que « cela ne permet pas une sortie de la précarité, mais les personnes peuvent reprendre un peu confiance en elles, re-sociabiliser, retrouver des projets professionnels et personnels et bénéficier de notre accompagnement« .

Présente à Paris et Nanterre pour le moment, l’association envisage de se déployer davantage en Île-de-France dans les prochaines années afin d’accroître son impact social et environnemental.

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