La question de la construction durable se pose de plus en plus à mesure que la prise de conscience environnementale s’élève. D’une part en ce qui concerne les déchets et l’économie circulaire puisque le secteur du bâtiment est le premier émetteur de déchets en France. Il doit aussi se réinventer pour réduire les problématiques liées à l’extraction de ressources (le sable, par exemple) ou à l’artificialisation des sols qu’il induit.

Un renouveau qui passe donc par de nouvelles pratiques : l’éco-construction, la construction modulaire, des bâtiments recyclables ou recyclés ou encore l’utilisation de matériaux bio-sourcés et géo-sourcés. C’est dans cette mouvance que s’inscrit la startup Celloz, qui conçoit et développe des toitures biosourcées à base de fibres de cellulose.

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De la fibre de cellulose issue de cartons usagés

Chaque jour, plus de 20 millions de m² de toiture sont posés à travers le monde et le marché français est estimé lui à 144 millions de m². Sur ce marché, Celloz propose donc des éléments de toiture à base de résine végétale et de fibres de cellulose, la matière organique la plus abondante sur Terre.

Cette fibre se retrouve dans toutes les espèces végétales, mais la startup, elle, s’approvisionne autrement. « Nous nous inscrivons dans un circuit d’’économie circulaire car la cellulose que nous utilisons, nous la récupérons sur des cartons usagés qui proviennent de forêts gérées durablement » précise ainsi Jean-Michel Gillibert, co-fondateur de l’entreprise.

C’est en 2017 que lui et son associé, François Ruffenach, créent la startup, après des expériences dans le secteur et une connaissance des forces et faiblesses du marché. « François a travaillé pendant 20 ans dans une entreprise qui fait des éléments de toiture à base de bitume. Il a été parfaitement conscient, pendant ces années-là, qu’il fabriquait un produit certes efficace en matière de toiture mais qui n’était pas à la hauteur d’un point de vue environnemental » ajoute Jean-Michel Gillibert. C’est alors qu’il a initié le projet en faisant des recherches pour développer un matériau à partir d’éléments végétaux.

Après avoir breveté leur innovation et obtenu le label Efficient Solution de la fondation Solar Impulse début 2021, les deux entrepreneurs ont lancé leur première gamme de produits en mars dernier. Aujourd’hui il s’agit essentiellement d’éléments de toiture pour des constructions secondaires comme les abris de jardins, les garages ou les abris vélos.

co-fondateurs entreprise Celloz
François Ruffenach et Jen-Michel Gillibert, les co-fondateurs de Celloz


Une levée en préparation pour s’étendre sur le marché des habitations

Mais, si aujourd’hui Celloz propose des éléments de toitures exclusivement destinés à ces constructions secondaires, elle projette d’étendre bientôt sa gamme en se dirigeant vers les toitures d’habitations. Un projet actuellement en phase de R&D. « Le produit pour habitations devra être à la fois beaucoup plus durable – on a des produits aujourd’hui qui sont garantis 20 ans, ce qui suffit largement pour un abri de jardin mais pas pour une maison – et devra surtout avoir des caractéristiques anti-feu » prévient l’entrepreneur.

Son mode de commercialisation sera également différent et principalement proposé aux professionnels du bâtiment – constructeurs et architectes – contrairement aux toitures d’abris qui sont essentiellement distribuées par leur principal client, le distributeur Leroy Merlin. Celloz prévoit d’ailleurs de lever à nouveau des fonds courant 2022, après une première levée d’un million d’euros effectuée l’année dernière via la plateforme Sowefund.

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